Grand-tante
Oui, c'est une faute depuis 1932, quand l'Académie a remplacé dans la 8e édition du Dictionnaire l'apostrophe fautive par un trait d'union. Il n'y a en effet pas d'élision du "e" contrairement à ce qu'on croyait auparavant.
Dernière modification par Leclerc92 le mar. 20 juin 2017, 16:47, modifié 1 fois.
- Jacques-André-Albert
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Il a dû y avoir un certain retard dans l'application des préconisations de l'Académie, puisque dans les années cinquante on nous apprenait encore à distinguer Grand'mère de grand-père (dans la forme orthographique s'entend).
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Islwyn
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Moi itou. Notre prof de français a dû faire sa licence vers la fin des années trente.Jacques-André-Albert a écrit :puisque dans les années cinquante on nous apprenait encore à distinguer Grand'mère de grand-père (dans la forme orthographique s'entend).
Quantum mutatus ab illo
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Remarquons quand même que si, à l'époque, il n'était pas forcément facile de consulter le dictionnaire de l'Académie, le Petit Larousse illustré des années 40, qu'on trouvait partout, avait déjà l'orthographe "grand-mère". Je trouve qu'il y avait chez vos professeurs une sorte de paresse à ne pas se tenir au courant des évolutions de la langue, surtout celle-ci qui était parfaitement justifiée et déjà recommandée par Littré :Islwyn a écrit :Moi itou. Notre prof de français a dû faire sa licence vers la fin des années trente.Jacques-André-Albert a écrit :puisque dans les années cinquante on nous apprenait encore à distinguer Grand'mère de grand-père (dans la forme orthographique s'entend).
Ménage dit qu'on n'a point trouvé d'autre raison pour l'élision de l'e dans ces cas que l'usage qui l'a établie. Mais d'une part il n'y a point d'e élidé, et d'autre part la raison de cette forme est fournie de la façon la plus simple par l'ancienne langue. Grand, venant du latin grandis qui a la même terminaison pour le masculin et le féminin, n'avait non plus qu'une seule terminaison pour les deux genres dans l'ancien français : une grant cité, etc. Cet usage, parfaitement régulier, comme on voit, se trouva en contradiction avec celui qui survint et qui donna à ces adjectifs une terminaison féminine. Mais, de cette contradiction, il résulta que grand fut maintenu par le parler habituel en accord avec quelques noms féminins. Ainsi il n'y a point d'e élidé et, partant, point d'apostrophe à mettre. Il serait meilleur de supprimer cette apostrophe que de présenter à l'esprit la fausse idée d'une suppression qui serait une anomalie sans raison; mais un homme seul n'a pas autorité suffisante pour cela. Voy. à GRAND'MÉRE l'anomalie ridicule à laquelle conduit cette apostrophe.
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Qui pourrait contester que « Grand, venant du latin grandis, qui a la même terminaison pour le masculin et le féminin, n'avait […] qu'une seule terminaison pour les deux genres dans l’ancien français » ?
Mais que recouvre l’expression « l’ancien français »? Le CNRTL, sous le lien que j’ai fourni l’autre jour, montrant que la forme grandemere est apparue en 1529 et a « évincé aïeule », contredit partiellement MÉNAGE et LITTRÉ, ce dernier affirmant que « grand fut maintenu par le parler habituel en accord avec quelques noms féminins ». Or ledit CNRTL n’est pas seul de cet avis. Sous ce lien (cliquer sur « Grands-mères contre grand-mères ») on lit qu’ « en ancien français apparait aussi la forme grande, mais, au XVe, la forme invariable en genre reste toujours largement plus fréquente, l’autre forme étant généralisée vers le milieu du siècle suivant ». C'est donc vers 1550 que s'est répandu le féminin grande.
J’ai lu quelque part que l’Académie était passée de grand’mère à grand-mère essentiellement pour que les deux mots puissent former leurs pluriels de la même manière. Je ne suis pas sûr qu'une éventuelle anomalie de l'apostrophe en tant que marque d'élision ait joué un rôle dans l'affaire.
Mais que recouvre l’expression « l’ancien français »? Le CNRTL, sous le lien que j’ai fourni l’autre jour, montrant que la forme grandemere est apparue en 1529 et a « évincé aïeule », contredit partiellement MÉNAGE et LITTRÉ, ce dernier affirmant que « grand fut maintenu par le parler habituel en accord avec quelques noms féminins ». Or ledit CNRTL n’est pas seul de cet avis. Sous ce lien (cliquer sur « Grands-mères contre grand-mères ») on lit qu’ « en ancien français apparait aussi la forme grande, mais, au XVe, la forme invariable en genre reste toujours largement plus fréquente, l’autre forme étant généralisée vers le milieu du siècle suivant ». C'est donc vers 1550 que s'est répandu le féminin grande.
J’ai lu quelque part que l’Académie était passée de grand’mère à grand-mère essentiellement pour que les deux mots puissent former leurs pluriels de la même manière. Je ne suis pas sûr qu'une éventuelle anomalie de l'apostrophe en tant que marque d'élision ait joué un rôle dans l'affaire.
- Perkele
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Ce n'est pas mon cas car je prononce événement, comme je prononce médecin...Claude a écrit :Je n'applique qu'une des recommandations académiques : ÉVÈNEMENT, conforme à la prononciation.
![[réflexion] :réflexion:](./images/smilies/icon_reflexion.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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- Islwyn
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Mais que recouvre l’expression « l’ancien français »?
Les spécialistes situent vers 1340 la séparation entre l'ancien français et le moyen français, admettant quand même tout ce qu'a de factice l'imposition d'une date précise. Pour Ménage, on peut penser que tout ce qui précédait le « français classique » était de l'« ancien français ».
Les spécialistes situent vers 1340 la séparation entre l'ancien français et le moyen français, admettant quand même tout ce qu'a de factice l'imposition d'une date précise. Pour Ménage, on peut penser que tout ce qui précédait le « français classique » était de l'« ancien français ».
Quantum mutatus ab illo
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