encore moi... je me questionne au sujet d'un verbe
encore moi... je me questionne au sujet d'un verbe
Désolée de vous poser une autre question aussi rapidement.
J'aurais besoin de votre opinion concernant le verbe conspirer dans la phrase suivante :
Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers conspirer pour lui permettre d’atteindre son but.
Suggestion : Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers qui conspirait à lui permettre d’atteindre son but.
Je crois que le participe passé ne serait pas approprié :
Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers conspiré à lui permettre d’atteindre son but.
Qu'en pensez-vous ?
Merci encore !
(Je ne veux surtout pas abuser de ce site, mais vos conseils et vos exemples m'aident vraiment beaucoup !)
J'aurais besoin de votre opinion concernant le verbe conspirer dans la phrase suivante :
Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers conspirer pour lui permettre d’atteindre son but.
Suggestion : Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers qui conspirait à lui permettre d’atteindre son but.
Je crois que le participe passé ne serait pas approprié :
Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers conspiré à lui permettre d’atteindre son but.
Qu'en pensez-vous ?
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Ne soyez pas désolée. Nous avons ouvert ce forum aux discussions sur la langue française, et vous participez à son animation par les questions que vous posez.
Grammaticalement, je ne vois pas de raison pour que cette construction soit mauvaise ; elle s'interprète ainsi : « elle observait l'univers conspirant pour... » Cependant, sans qu'on puisse logiquement l'expliquer, cette association du verbe à l'infinitif avec observer choque la pensée, alors qu'avec regarder cela passe. On accepterait plus facilement, en gardant observer, elle n'a eu qu'à observer l'univers qui conspirait pour... Comme je l'ai dit je ne connais pas de règle qui justifie ce changement dans l'énoncé de la phrase, mais le langage n'est pas toujours une question de règles, c'est aussi, comme l'a dit Cyrano, un ressenti subjectif.
J'ajouterai quand même que l'emploi du participe passé n'est pas très académique, il appartient à la langue parlée qui répugne à l'emploi de certains temps : passé simple, imparfait du subjonctif et conditionnel passé 2e forme. Il vaudrait donc mieux écrire elle n'eut plus.
Grammaticalement, je ne vois pas de raison pour que cette construction soit mauvaise ; elle s'interprète ainsi : « elle observait l'univers conspirant pour... » Cependant, sans qu'on puisse logiquement l'expliquer, cette association du verbe à l'infinitif avec observer choque la pensée, alors qu'avec regarder cela passe. On accepterait plus facilement, en gardant observer, elle n'a eu qu'à observer l'univers qui conspirait pour... Comme je l'ai dit je ne connais pas de règle qui justifie ce changement dans l'énoncé de la phrase, mais le langage n'est pas toujours une question de règles, c'est aussi, comme l'a dit Cyrano, un ressenti subjectif.
J'ajouterai quand même que l'emploi du participe passé n'est pas très académique, il appartient à la langue parlée qui répugne à l'emploi de certains temps : passé simple, imparfait du subjonctif et conditionnel passé 2e forme. Il vaudrait donc mieux écrire elle n'eut plus.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Re: encore moi... je me questionne au sujet d'un verbe
Dans cette phrase il y a quatre infinitifs qui alourdissent la phrase ; j'en supprime un ce qui donne : "elle n'a eu ensuite qu'à observer l'univers conspirer pour qu'elle puisse atteindre son but" ?jofra a écrit :Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers conspirer pour lui permettre d’atteindre son but.
Attendons d'autres avis.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Lui c'est l'univers. Lui ne peut pas réfléchir l'action sur le pronom désignant la personne qui effectue l'action. Dans ce cas ce serait pour se permettre [à elle-même].Perluette a écrit :Je me demande (à tort ou à raison) qui est "lui" ?
Est-ce elle ou l'univers ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Jacques,
Je ne vous suis pas. Je n'arrive pas à comprendre et me creuse les méninges depuis un moment... "Se permettre", c'est-à-dire "permettre à soi-même", c'est autre chose, c'est "oser" ?
Excusez-moi, je vais réfléchir tout haut...
L'univers est dans tous les cas le sujet. C'est lui qui, en conspirant, permet. Mon interrogation était :
• Il conspire pour permettre à lui-même (pour lui permettre) d'atteindre son but. J'ai l'impression que dans ce cas (grammaticalement juste, ou bien je me trompe ?), on eût dit simplement : Il conspire pour atteindre son but.
• Il conspire pour lui (à elle) permettre d'atteindre son but. Il conspire pour permettre à notre observatrice d'atteindre son but. C'est finalement ce sens-là que je comprends ici.
Voilà où j'en suis de mes réflexions.![[lève les yeux] :roll:](./images/smilies/icon_rolleyes.gif)
Je ne vous suis pas. Je n'arrive pas à comprendre et me creuse les méninges depuis un moment... "Se permettre", c'est-à-dire "permettre à soi-même", c'est autre chose, c'est "oser" ?
Excusez-moi, je vais réfléchir tout haut...
L'univers est dans tous les cas le sujet. C'est lui qui, en conspirant, permet. Mon interrogation était :
• Il conspire pour permettre à lui-même (pour lui permettre) d'atteindre son but. J'ai l'impression que dans ce cas (grammaticalement juste, ou bien je me trompe ?), on eût dit simplement : Il conspire pour atteindre son but.
• Il conspire pour lui (à elle) permettre d'atteindre son but. Il conspire pour permettre à notre observatrice d'atteindre son but. C'est finalement ce sens-là que je comprends ici.
Voilà où j'en suis de mes réflexions.
![[lève les yeux] :roll:](./images/smilies/icon_rolleyes.gif)
Merci beaucoup, c'est très gentil !Ne soyez pas désolée. Nous avons ouvert ce forum aux discussions sur la langue française, et vous participez à son animation par les questions que vous posez.
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Conspirer :
Dans le Petit Robert :
trans. ind. (sujet chose) CONSPIRER À : contribuer à (un même effet). Þ concourir, 1. tendre (à). « Tout conspire, tout concourt à faire de moi un paysan » (Péguy).
Dictionnaire de l'Académie
3. Fig. Contribuer au même effet. Tout conspirait à la gloire du roi, à la prospérité de l'État. Tout conspire en sa faveur, tout conspire contre lui, contre ses intérêts. Tout conspire à sa perte. Les circonstances conspiraient à son bonheur, à faire son bonheur. Tout conspirait à me nuire.
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Que pensez-vous de :
l'univers qui conspirait à lui permettre d'atteindre son but...
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Merci BEAUCOUP !
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Jofra,
Je crois que vous donnez là UN des sens de "conspirer", qui effectivement se construit avec la préposition "à" : "Concourir par une même action à un même effet." Dans ce sens, le sujet est multiple et souvent repris par "tout".
Ici, je donnerais à "conspirer" le sens d' "œuvrer" et garderais la préposition "pour".
Mais attendons l'avis des autres personnes...
Je crois que vous donnez là UN des sens de "conspirer", qui effectivement se construit avec la préposition "à" : "Concourir par une même action à un même effet." Dans ce sens, le sujet est multiple et souvent repris par "tout".
Ici, je donnerais à "conspirer" le sens d' "œuvrer" et garderais la préposition "pour".
Mais attendons l'avis des autres personnes...
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je me suis encore mal expliqué, je viens entre deux interventions sur mon PC à moitié en panne, et j'ai lu la phrase de travers et en vitesse. Je peux réfléchir plus à l'aise, étant sorti de mes ennuis. Reprenons :
Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers conspirer pour lui permettre d’atteindre son but.
Lui ne peut pas réfléchir l'action de conspirer sur univers. Dans ce cas ce serait «... l'univers conspirer pour se permettre (pour permettre à lui-même)... ». Lui veut donc dire à elle, c'est le pronom elle décliné au datif. Si le sens que vous donnez ici à conspirer est correct, en revanche il ne convient pas car conspirer s'entend toujours de plusieurs personnes qui forment un projet ensemble. Si l'univers est seul, il ne conspire pas. Il faudrait un autre verbe.
Elle n’a eu ensuite qu’à observer l’univers conspirer pour lui permettre d’atteindre son but.
Lui ne peut pas réfléchir l'action de conspirer sur univers. Dans ce cas ce serait «... l'univers conspirer pour se permettre (pour permettre à lui-même)... ». Lui veut donc dire à elle, c'est le pronom elle décliné au datif. Si le sens que vous donnez ici à conspirer est correct, en revanche il ne convient pas car conspirer s'entend toujours de plusieurs personnes qui forment un projet ensemble. Si l'univers est seul, il ne conspire pas. Il faudrait un autre verbe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je pense qu'il faut plusieurs unités. On devrait dire que tous les astres de l'univers conspirent.claude a écrit :Comme l'univers signifie "tous les astres", conspirer ne peut-il pas être employé ?jac a écrit :Si l'univers est seul, il ne conspire pas.
L'Académie dit :
Former secrètement un dessein en commun avec plusieurs personnes et en poursuivre l'exécution – S'entendre secrètement avec plusieurs personnes en vue de renverser le pouvoir établi.
D'après cette définition, le verbe ne pourrait se dire que d'êtres humains. Mais il y a aussi :
Fig. Contribuer au même effet. Tout conspirait à la gloire du roi, à la prospérité de l'État. Tout conspire en sa faveur, tout conspire contre lui, contre ses intérêts.
Alors, puisque TOUT est un collectif, peut-être pourrait-on appliquer ce raisonnement à l'univers.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Alors, cette phrase serait-elle appropriée ?Fig. Contribuer au même effet. Tout conspirait à la gloire du roi, à la prospérité de l'État. Tout conspire en sa faveur, tout conspire contre lui, contre ses intérêts.
Alors, puisque TOUT est un collectif, peut-être pourrait-on appliquer ce raisonnement à l'univers.
Elle n'avait qu'à observer l'univers qui conspirait à lui permettre d'atteindre son but