accord du verbe
- Astragal
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Je pensais aussi que le pluriel serait requis dans cette phrase. Néanmoins, j'ai trouvé un passage dans Le Bon usage qui montre que dans certains cas nous pouvons accorder le verbe au singulier : Le Bon usage, § 445 Chapitre IX – L'accord d).
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
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Je vous laisse la responsabilité de « nous pouvons accorder le verbe au singulier » ! Je ne déduis pas exactement la même chose que vous des exemples fournis et je retiens davantage la remarque Le singulier, que l'on ne recommandera pas..., encore que je la trouve même un peu timorée. Le rapprochement que j'ai fait ci-dessus, entre « La vie des producteurs et celle d’une partie de la population ont basculé » et « Le fils de Pierre et celui de Paul sont au cinéma » devrait, me semble-t-il, inciter tout un chacun à respecter la grammaire : qui aurait l'idée de dire « Le fils de Pierre et celui de Paul est au cinéma » ou « La ville de Paris et celle de Los Angeles a obtenu d'organiser les prochains Jeux olympiques » ?
Dernière modification par André (G., R.) le jeu. 03 août 2017, 19:11, modifié 1 fois.
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En écrivant « dans certains cas nous pouvons accorder le verbe au singulier », je faisais surtout référence au « troisième cas » dans le livre, où il est écrit : « Dans le troisième cas, les receveurs se mettent d'ordinaire au singulier ». Mais peut-être que les exemples cités sont peu comparables à celui de jofra en début de ce fil.
Je reprends le début du premier exemple du troisième cas :
La présence de sa mère et de sa femme l'EMPÊCHAIT...
Si je comprends bien, « la présence » regroupe deux présences, c'est donc « un ensemble ». Alors que si le mot « celle » est ajouté, il y aurait deux présences bien distinctes ; et dans ce cas, le pluriel serait préférable (ou requis ?).
La présence de sa mère et celle de sa femme l'EMPÊCHAIENT...
Je reprends le début du premier exemple du troisième cas :
La présence de sa mère et de sa femme l'EMPÊCHAIT...
Si je comprends bien, « la présence » regroupe deux présences, c'est donc « un ensemble ». Alors que si le mot « celle » est ajouté, il y aurait deux présences bien distinctes ; et dans ce cas, le pluriel serait préférable (ou requis ?).
La présence de sa mère et celle de sa femme l'EMPÊCHAIENT...
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Re: accord du verbe
Oui, effectivement Claude, c'est une meilleure explication. Elle rejoint d'ailleurs ce qu'a écrit André : « Plusieurs sujets, au singulier, d'un même verbe, forment toujours un sujet pluriel. »
Je viens de voir votre message, Islwyn.
Je suis désolé d'avoir insisté. En toute franchise, je n'avais pas compris que « celle » (ou « celui ») pouvait être un sujet... Pour cette raison, je n'avais pas pu comprendre correctement les messages d'André. Je crois qu'il est inutile de préciser que j'ai de grosses lacunes en grammaire !
Je viens de voir votre message, Islwyn.
Je suis désolé d'avoir insisté. En toute franchise, je n'avais pas compris que « celle » (ou « celui ») pouvait être un sujet... Pour cette raison, je n'avais pas pu comprendre correctement les messages d'André. Je crois qu'il est inutile de préciser que j'ai de grosses lacunes en grammaire !
Dernière modification par Astragal le jeu. 03 août 2017, 16:53, modifié 1 fois.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
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Comme je trouve réjouissant qu'un allophone tienne les accords respectant la grammaire française pour « l'évidence même » ! Je ne pense pas que vous ayez mal compris, Islwyn !
Sous votre lien, Astragal, j'ai trouvé... amusant le passage suivant :
Où donc mon cœur et celui des miens puisait-il sa joie ? COLETTE, Voy. égoïste p. 42 [Remarquer aussi le déterminant sa]
Imagineriez-vous autre chose que « sa » après le singulier « puisait-il » ?!
Dans cette phrase de COLETTE, une ponctuation différente suffirait peut-être à la satisfaction d'un grammairien. Où donc mon cœur – et celui des miens – puisait-il sa joie ? Il pourrait alors considérer que l'auteure (l'autrice ?) voit dans la partie entre tirets une autre proposition, abrégée, et qu'elle a en tête quelque chose comme
Où donc mon cœur – et la question vaut aussi pour celui des miens – puisait-il sa joie ?
ou comme
Où donc mon cœur – et où donc celui des miens – puisait-il sa joie ?
La « mise en facteur commun » de « puisait-il sa joie ? » contenue dans cette dernière phrase me la rend même agréable.
Sous votre lien, Astragal, j'ai trouvé... amusant le passage suivant :
Où donc mon cœur et celui des miens puisait-il sa joie ? COLETTE, Voy. égoïste p. 42 [Remarquer aussi le déterminant sa]
Imagineriez-vous autre chose que « sa » après le singulier « puisait-il » ?!
Dans cette phrase de COLETTE, une ponctuation différente suffirait peut-être à la satisfaction d'un grammairien. Où donc mon cœur – et celui des miens – puisait-il sa joie ? Il pourrait alors considérer que l'auteure (l'autrice ?) voit dans la partie entre tirets une autre proposition, abrégée, et qu'elle a en tête quelque chose comme
Où donc mon cœur – et la question vaut aussi pour celui des miens – puisait-il sa joie ?
ou comme
Où donc mon cœur – et où donc celui des miens – puisait-il sa joie ?
La « mise en facteur commun » de « puisait-il sa joie ? » contenue dans cette dernière phrase me la rend même agréable.
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Re: accord du verbe
Pas de quoi être désolé ! Comme le montre votre lien, vos « lacunes » sont celles de STENDHAL, Eugène SUE et COLETTE, et FNBL joue son rôle s'il montre que les plus grands écrivains ne sont pas obnubilés par la grammaire. Mais, différents d'eux et n'étant pas des professionnels de la langue, nous éprouvons parfois le besoin de voir les choses remises à leur place.Astragal a écrit :Oui, effectivement Claude, c'est une meilleure explication. Elle rejoint d'ailleurs ce qu'a écrit André : « Plusieurs sujets, au singulier, d'un même verbe, forment toujours un sujet pluriel. »
Je viens de voir votre message, Islwyn.
Je suis désolé d'avoir insisté. En toute franchise, je n'avais pas compris que « celle » (ou « celui ») pouvait être un sujet... Pour cette raison, je n'avais pas pu comprendre correctement les messages d'André. Je crois qu'il est inutile de préciser que j'ai de grosses lacunes en grammaire !
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Re: accord du verbe
Je ne vous apprendrai rien en précisant que celui, celle, ceux et celles sont des pronoms démonstratifs et que l'accord du verbe serait le même si le nom sujet qu'ils remplacent était maintenu :Astragal a écrit : « celle » (ou « celui ») pouvait être un sujet...
La présence de sa mère et celle de sa femme l'ont empêché de...
est identique, de ce point de vue, à
La présence de sa mère et la présence de sa femme l'ont empêché de...
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Je la découvre aussi. Elle est toute simple ! Il faut comprendre « receveur d'accord ». C'est un mot qui prend une marque à cause d'un autre (le donneur d'accord). Dans « la petite fille », « fille » est donneur d'accord et entraîne le E final de « petite », receveur d'accord.Claude a écrit :J'ignorais cette notion de « receveur ».
On peut respecter les accords sans avoir ces mots-là en tête !
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L'accord ; donneur ; receveur
Dans les deux premières pages en début de chapitre, il y a des explications sur les termes donneur et receveur.
Le Bon usage, Chapitre IX a écrit :L'accord est le fait qu'un mot variable (que nous appelons receveur) reçoit d'un autre mot de la phrase (mot que nous appelons donneur) ses particularités morphologiques : son genre, son nombre et sa personne.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
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Manque de nuance dans la formulation ! Le receveur d'accord ne présente pas toujours toutes les particularités morphologiques que sont le genre, le nombre et la personne du donneur d'accord.
1 - Pierre va à l'école. Louane va à l'école.
Dans ces deux phrases les genres différents de leurs sujets respectifs (les donneurs d'accord) conduisent à une seule forme du receveur d'accord, le verbe conjugué va*.
2 - Louane, déjà grande, joue encore à la poupée. Toi, si grande, tu joues encore à la poupée ?
Dans ces deux phrases le receveur, grande, présente l'unique marque -e, malgré les personnes différentes (troisième pour « Louane », deuxième pour « toi ») des donneurs d'accord.
*Toutefois le genre du sujet peut entrer en ligne de compte aux formes composées :
Pierre est allé... , Louane est allée...
Pierre sera averti... , Louane sera avertie...
1 - Pierre va à l'école. Louane va à l'école.
Dans ces deux phrases les genres différents de leurs sujets respectifs (les donneurs d'accord) conduisent à une seule forme du receveur d'accord, le verbe conjugué va*.
2 - Louane, déjà grande, joue encore à la poupée. Toi, si grande, tu joues encore à la poupée ?
Dans ces deux phrases le receveur, grande, présente l'unique marque -e, malgré les personnes différentes (troisième pour « Louane », deuxième pour « toi ») des donneurs d'accord.
*Toutefois le genre du sujet peut entrer en ligne de compte aux formes composées :
Pierre est allé... , Louane est allée...
Pierre sera averti... , Louane sera avertie...
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N'y aurait-il pas également un raccourci dans la formulation ?
Ex abrupto, qu'une personne soit absorbée par son smartphone me surprend. En revanche, que son attention le soit ou qu'elle-même soit absorbée par l'utilisation de son appareil m'étonnerait moins.
Vu sous autre angle, 6 000 victimes d'accidents dûs à l'utilisation du téléphone portable pour quelque 290 300 000 possesseurs de cet outil aux E.-U., cela représente environ 1 personne tuée sur 48 400 personnes utilisatrices. Pour aussi regrettable que cela soit, cela reste quand même une cause marginale de décès eu égard à d'autres causes !
Ex abrupto, qu'une personne soit absorbée par son smartphone me surprend. En revanche, que son attention le soit ou qu'elle-même soit absorbée par l'utilisation de son appareil m'étonnerait moins.
Vu sous autre angle, 6 000 victimes d'accidents dûs à l'utilisation du téléphone portable pour quelque 290 300 000 possesseurs de cet outil aux E.-U., cela représente environ 1 personne tuée sur 48 400 personnes utilisatrices. Pour aussi regrettable que cela soit, cela reste quand même une cause marginale de décès eu égard à d'autres causes !
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On peut effectivement relever la bizarrerie de l'expression « être absorbé par son smartphone ».
Il ne me semble pas que le journaliste ait voulu comparer le nombre d'utilisateurs de smartphones ayant perdu la vie à cause de cet appareil à l'ensemble des possesseurs dudit appareil. Il n'a considéré, je crois, que les 6 000 piétons décédés en 2016 et a voulu montrer que, parmi eux, la proportion de ceux qui avaient trouvé la mort à cause de leur smartphone a considérablement augmenté par comparaison avec les années précédentes : peut-être sont-ils passés, par exemple, de 500 (sur 3 500) en 2010 à 2 500 (sur 6 000) en 2016. On peut imaginer que des automobilistes américains décèdent aussi pour une raison comparable, mais ce n'était pas, me semble-t-il, le propos de l'auteur de la phrase.
Comment un raccourci dans la formulation pourrait-il expliquer, en l'absence de COD, le singulier du sujet et du verbe (Une grande partie était) d'une part, le pluriel du participe (absorbés) d'autre part ? L'accord d'intention correctement appliqué donnerait, je crois, « Une grande partie (d'entre eux) étaient absorbés par leur smartphone », tandis qu'on obtiendrait, sauf erreur, « Une grande partie d'entre eux était absorbée par leur smartphone » avec un accord habituel.
Il ne me semble pas que le journaliste ait voulu comparer le nombre d'utilisateurs de smartphones ayant perdu la vie à cause de cet appareil à l'ensemble des possesseurs dudit appareil. Il n'a considéré, je crois, que les 6 000 piétons décédés en 2016 et a voulu montrer que, parmi eux, la proportion de ceux qui avaient trouvé la mort à cause de leur smartphone a considérablement augmenté par comparaison avec les années précédentes : peut-être sont-ils passés, par exemple, de 500 (sur 3 500) en 2010 à 2 500 (sur 6 000) en 2016. On peut imaginer que des automobilistes américains décèdent aussi pour une raison comparable, mais ce n'était pas, me semble-t-il, le propos de l'auteur de la phrase.
Comment un raccourci dans la formulation pourrait-il expliquer, en l'absence de COD, le singulier du sujet et du verbe (Une grande partie était) d'une part, le pluriel du participe (absorbés) d'autre part ? L'accord d'intention correctement appliqué donnerait, je crois, « Une grande partie (d'entre eux) étaient absorbés par leur smartphone », tandis qu'on obtiendrait, sauf erreur, « Une grande partie d'entre eux était absorbée par leur smartphone » avec un accord habituel.