Prononciation courante de "plus"
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Je vous suis. Je n'ai pas été assez précis sur un point : cette prononciation [plys], lorsque plus signifie davantage, ne vaut pas, même en langage populaire, quand un adjectif suit : Le temps est plus [ply] beau* là-bas qu'ici peut être comparé à Il y a plus ([plys]) de soleil là-bas qu'ici.
* Il a dû m'arriver d'entendre [plys.bo], mais très rarement.
* Il a dû m'arriver d'entendre [plys.bo], mais très rarement.
- Islwyn
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Une longue série d'échanges ici :
https://www.etudes-litteraires.com/foru ... -plus.html
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Quantum mutatus ab illo
- Yeva Agetuya
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- tu n'auras pas [plys] de travail (ne pas) > la quantité se maintientClaude a écrit :Pour moi cela ne fait aucun doute :
- tu n'auras pas [plys] de travail (ne pas) ;
- tu n'auras [ply] de travail (ne plus).
- tu n'auras [ply] de travail (ne plus). > la quantité s'effondre
Maintenant, remplaçons "plus" par "davantage" :
- tu n'auras pas davantage de travail > la quantité se maintient
- tu n'auras davantage de travail > la quantité se maintient aussi
On peut aussi lire que la quantité s'effondre dans les deux cas.
Y'a un truc....
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Le « truc » me paraît tenir précisément au remplacement de la négation usuelle et correcte « ne... plus » par la tournure boiteuse « ne... davantage... » !Yeva Agetuya a écrit :Maintenant, remplaçons "plus" par "davantage" :
- tu n'auras pas davantage de travail > la quantité se maintient
- tu n'auras davantage de travail > la quantité se maintient aussi
Y'a un truc....
- Yeva Agetuya
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Dans certains cas, « ne » se suffit encore à lui-même : On ne saurait dire, Elle ne pourra faire mieux, Qui ne le comprendrait ?... Mais c'est assez rare.Yeva Agetuya a écrit :Mais le "ne pas" est un renforcement de "ne".
On pourrait donc dire dans la première phrase : Tu n'auras davantage de travail.
Et donc ce que vous trouvez boiteux ne l'est pas tant que ça.
Je ne connais par ailleurs aucun exemple de l'emploi de « ne » sans un renfort comme « pas » avant un nom. Pour exprimer l'idée de l'absence d'argent, par exemple, on est obligé, je crois, de dire « Je n'ai pas d'argent ». C'est sans doute de cela que vient le malaise que procure « Tu n'auras davantage de travail », où « davantage de travail » est ressenti, à juste titre, comme un groupe nominal. S'il s'agit d'expliquer que la quantité de travail ne sera pas modifiée, on doit, je crois, utiliser la négation correcte avant un nom, « ne... pas ». Et pour l'hypothèse de la disparition du travail (notion qu'on a dans « Je n'ai plus de travail »), « davantage », qui va avec l'accroissement, est ressenti, à juste titre aussi, j'en ai l'impression, comme contradictoire avec l'idée même qu'on voudrait exprimer.
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Google : Je n'ai d'argent
C'est intéressant : on trouve "ne - que" ou "ne - ni - ni" mais pas "ne" seul :
Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux.
Je n'ai d'argent ni pour un repas, ni pour des cadeaux.
(Hormis un "ne" explétif : Je sais plus de choses que je n'ai d'argent.)
Louis Segond était un Suisse du XIXème siècle connu pour sa traduction de la Bible :
Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel.
Si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait).
http://saintebible.com/2_corinthians/12-2.htm
Je viens d'en trouver un chez Victor Hugo :
Les broussailles, les grès, les ormes,
Le vieux saule, le pan de mur,
Deviennent les contours difformes
De je ne sais quel monde obscur.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassi ... /soir.html
Remarquez que l'on dira : "C'est un poème de je ne sais qui."
C'est intéressant : on trouve "ne - que" ou "ne - ni - ni" mais pas "ne" seul :
Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux.
Je n'ai d'argent ni pour un repas, ni pour des cadeaux.
(Hormis un "ne" explétif : Je sais plus de choses que je n'ai d'argent.)
Louis Segond était un Suisse du XIXème siècle connu pour sa traduction de la Bible :
Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel.
Si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait).
http://saintebible.com/2_corinthians/12-2.htm
Je viens d'en trouver un chez Victor Hugo :
Les broussailles, les grès, les ormes,
Le vieux saule, le pan de mur,
Deviennent les contours difformes
De je ne sais quel monde obscur.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassi ... /soir.html
Remarquez que l'on dira : "C'est un poème de je ne sais qui."
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Ci-dessus nous parlions de négations et de la manière de nier un groupe verbal avec un nom COD (avoir du travail, ne pas avoir de travail). A-t-on affaire à une véritable négation dans « Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux » ? Je ne le crois pas. J'ai de l'argent (parce que j'ai des cheveux) : « n'... qu'... » vaut « seulement », « uniquement », il me semble qu'il limite, mais ne nie pas véritablement.Yeva Agetuya a écrit :Google : Je n'ai d'argent
C'est intéressant : on trouve "ne - que" ou "ne - ni - ni" mais pas "ne" seul :
Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux.
Je n'ai d'argent ni pour un repas, ni pour des cadeaux.
On retrouve l'authentique négation, je pense, dans « Je n'ai d'argent ni pour un repas, ni pour des cadeaux » : elle comporte le double renfort « ni..., ni... ».
Un équivalent sémantique ne renseigne pas forcément sur la syntaxe de la phrase quand il utilise une autre syntaxe.André (G., R.) a écrit :A-t-on affaire à une véritable négation dans « Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux » ? Je ne le crois pas. J'ai de l'argent (parce que j'ai des cheveux) : « n'... qu'... » vaut « seulement », « uniquement », il me semble qu'il limite, mais ne nie pas véritablement.
On peut trouver d'autres équivalents où la négation est plus visible :
je n'ai pas d'argent, sauf dans mes cheveux.
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Mais je n'ai pas dit que je m'en tenais à la syntaxe ! La négation est aussi une notion sémantique !
Lorsque vous écrivez que ladite négation est plus visible dans « Je n'ai pas d'argent, sauf dans mes cheveux », j'ignore si vous avez à l'esprit la sémantique, la syntaxe, ou les deux, mais, quoi qu'il en soit, cette phrase me semble d'abord comporter une négation à part entière – Je n'ai pas d'argent –, puis une restriction apportée à cette négation (, sauf dans mes cheveux). Il n'en va pas de même avec « Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux », où d'emblée on a affaire à ce que j'ai appelé hier, en pensant à la sémantique, une limitation : la démarche intellectuelle est différente selon que l'on fait suivre d'une restriction la véritable négation placée en tête ou que l'on s'en tient à une limitation, qu'elle soit exprimée par « ne... que... » ou par « seulement ».
Lorsque vous écrivez que ladite négation est plus visible dans « Je n'ai pas d'argent, sauf dans mes cheveux », j'ignore si vous avez à l'esprit la sémantique, la syntaxe, ou les deux, mais, quoi qu'il en soit, cette phrase me semble d'abord comporter une négation à part entière – Je n'ai pas d'argent –, puis une restriction apportée à cette négation (, sauf dans mes cheveux). Il n'en va pas de même avec « Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux », où d'emblée on a affaire à ce que j'ai appelé hier, en pensant à la sémantique, une limitation : la démarche intellectuelle est différente selon que l'on fait suivre d'une restriction la véritable négation placée en tête ou que l'on s'en tient à une limitation, qu'elle soit exprimée par « ne... que... » ou par « seulement ».