De quoi j'me mêle ?
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
De quoi j'me mêle ?
Lorsqu'on veut faire savoir à son interlocuteur qu'on le trouve indiscret, on peut lui dire « De quoi j'me mêle ? »
Dans cette expression, on substitue une première à une deuxième personne, pour une raison qui m'échappe un peu : je me suis dit qu'il s'agissait éventuellement d'atténuer l'effet produit par « De quoi tu te mêles ? », « De quoi te mêles-tu ? », « De quoi vous vous mêlez ? » ou « De quoi vous mêlez-vous ? », qui peuvent paraître brutaux, mais après réflexion je ne suis pas certain que la première personne soit plus douce : c'est essentiellement une affaire de ton.
Plus étonnant, peut-être : « De quoi j'me mêle ? » se dit parfois d'une tierce personne et vaut alors « De quoi se mêle-t-il ? », « Pourquoi s'occupe-t-elle de cela, qui ne la concerne pas ? »...
Notre langue a d'autres particularités concernant les pronoms sujets :
- le pronom indéfini singulier on remplace facilement le pronom personnel de première personne du pluriel nous ;
- le pronom personnel tu peut se substituer au pronom indéfini on, en particulier dans le langage des jeunes ;
- le pronom personnel ils a souvent valeur de pronom indéfini (T'as vu, ils prévoient encore de la pluie.) ;
- les redoublements sont fréquents : moi, je... ; toi, tu... ; lui, il... ; elle, elle... ; nous, on... ; vous, vous... ; eux, ils... ; elles, elles...
Je n'observe guère d'équivalent de tout cela en allemand, où toutefois, comme en français, mais moins fréquemment, le pronom de deuxième personne du singulier du peut prendre le sens de l'indéfini man.
Dans cette expression, on substitue une première à une deuxième personne, pour une raison qui m'échappe un peu : je me suis dit qu'il s'agissait éventuellement d'atténuer l'effet produit par « De quoi tu te mêles ? », « De quoi te mêles-tu ? », « De quoi vous vous mêlez ? » ou « De quoi vous mêlez-vous ? », qui peuvent paraître brutaux, mais après réflexion je ne suis pas certain que la première personne soit plus douce : c'est essentiellement une affaire de ton.
Plus étonnant, peut-être : « De quoi j'me mêle ? » se dit parfois d'une tierce personne et vaut alors « De quoi se mêle-t-il ? », « Pourquoi s'occupe-t-elle de cela, qui ne la concerne pas ? »...
Notre langue a d'autres particularités concernant les pronoms sujets :
- le pronom indéfini singulier on remplace facilement le pronom personnel de première personne du pluriel nous ;
- le pronom personnel tu peut se substituer au pronom indéfini on, en particulier dans le langage des jeunes ;
- le pronom personnel ils a souvent valeur de pronom indéfini (T'as vu, ils prévoient encore de la pluie.) ;
- les redoublements sont fréquents : moi, je... ; toi, tu... ; lui, il... ; elle, elle... ; nous, on... ; vous, vous... ; eux, ils... ; elles, elles...
Je n'observe guère d'équivalent de tout cela en allemand, où toutefois, comme en français, mais moins fréquemment, le pronom de deuxième personne du singulier du peut prendre le sens de l'indéfini man.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Ce "de quoi j'me mêle ?" me fait penser au "nous" dans "comment allons-nous ?", manière affectueuse de dire "comment allez-vous ?"
Ce "nous" est infantilisant. Il est utilisé par le médecin envers son patient ou le parent envers l'enfant de moins de dix ans.
Et donc ce "je" de "de quoi j'me mêle ?" abaisse d'une manière comparable la personne ont il est question.
Ce "nous" est infantilisant. Il est utilisé par le médecin envers son patient ou le parent envers l'enfant de moins de dix ans.
Et donc ce "je" de "de quoi j'me mêle ?" abaisse d'une manière comparable la personne ont il est question.
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Sans rapport direct, je viens d'écrire ailleurs : Que ne t'en es-tu mêlé ?
Souvent dans les forums on écrit comme on parle, ces messages courts relevant plus de la conversation que de la dissertation.
Et je m'aperçois que moi je parle comme j'écris.
Et, justement, je crains qu'en parlant ainsi je ne sois pas compris.
Car ce que ne t'en es-tu mêlé ? sonne comme les fameux :
- Qu'a bu l'âne au lac ?
- L'âne au lac a bu l'eau.
- Tes laitues naissent-elle ?
- Oui, mes laitues naissent.
- Si tes laitues naissent, mes laitues naîtront.
Souvent dans les forums on écrit comme on parle, ces messages courts relevant plus de la conversation que de la dissertation.
Et je m'aperçois que moi je parle comme j'écris.
Et, justement, je crains qu'en parlant ainsi je ne sois pas compris.
Car ce que ne t'en es-tu mêlé ? sonne comme les fameux :
- Qu'a bu l'âne au lac ?
- L'âne au lac a bu l'eau.
- Tes laitues naissent-elle ?
- Oui, mes laitues naissent.
- Si tes laitues naissent, mes laitues naîtront.
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
C'est l'évadé du Névada qui dévala dans la valleé sur un vilain vélo volé ?Claude a écrit :Là on tombe dans l'allitération. Sim avait un texte qu'il débitait à une vitesse folle ; il commençait par « Un évadé du Nevada... ».
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.