Prononciation des liaisons
Prononciation des liaisons
Bonjour !
J'aimerais savoir s'il convient de faire entendre ou d'éviter la liaison dans les phrases suivantes :
1) «On les soumettra à leur froid arbitrage.»
2) «Leur chaud empressement est communicatif.»
3) «Ah quel gentil agnelet !»
4) «Méfiez-vous de ce malin escroc !»
Après vos patientes recherches, je serai heureux de recueillir vos suggestions.
Merci d'avance.
J'aimerais savoir s'il convient de faire entendre ou d'éviter la liaison dans les phrases suivantes :
1) «On les soumettra à leur froid arbitrage.»
2) «Leur chaud empressement est communicatif.»
3) «Ah quel gentil agnelet !»
4) «Méfiez-vous de ce malin escroc !»
Après vos patientes recherches, je serai heureux de recueillir vos suggestions.
Merci d'avance.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: Prononciation des liaisons
Bonjour.
Je dirais :
1) «On les soumettra à leur froid arbitrage.»
Leur froid t-arbitrage comme dans "un grand t-homme".
2) «Leur chaud empressement est communicatif.»
Leur chaud t-empressement, si l'on veut être cohérent avec "froid" et "grand".
3) «Ah quel gentil agnelet !»
Genti y-agnelet
4) «Méfiez-vous de ce malin escroc !»
Le plein-emploi se prononce "pleine emploi". Nous devrions donc obtenir un "maline escroc".
Je dirais :
1) «On les soumettra à leur froid arbitrage.»
Leur froid t-arbitrage comme dans "un grand t-homme".
2) «Leur chaud empressement est communicatif.»
Leur chaud t-empressement, si l'on veut être cohérent avec "froid" et "grand".
3) «Ah quel gentil agnelet !»
Genti y-agnelet
4) «Méfiez-vous de ce malin escroc !»
Le plein-emploi se prononce "pleine emploi". Nous devrions donc obtenir un "maline escroc".
prononciation des liaisons
Bonjour Yeva.
Merci pour la confirmation de mes habitudes, à une exception près :
Étant donné que la consonne finale de malin est orthographiée de manière abrégée (l'ancienne graphie «maling», concordant mieux avec le féminin «maligne»), on oublie que la véritable nasale qui s'est amuïe dans la finale est «ɲ», mais non «n».
C'est pourquoi il me paraît plus cohérent avec l'évolution phonétique du français que cette liaison sonne comme :
«un maligne escroc», ou encore un «malingne escroc» (si on évite la dénasalisation de la voyelle).
Le français s'est fichtrement compliqué par suite de prétendues «simplifications» !
Écoutons d'autres avis éclairants...
Merci pour la confirmation de mes habitudes, à une exception près :
Étant donné que la consonne finale de malin est orthographiée de manière abrégée (l'ancienne graphie «maling», concordant mieux avec le féminin «maligne»), on oublie que la véritable nasale qui s'est amuïe dans la finale est «ɲ», mais non «n».
C'est pourquoi il me paraît plus cohérent avec l'évolution phonétique du français que cette liaison sonne comme :
«un maligne escroc», ou encore un «malingne escroc» (si on évite la dénasalisation de la voyelle).
Le français s'est fichtrement compliqué par suite de prétendues «simplifications» !
Écoutons d'autres avis éclairants...
Entendu sur une chaîne de télévision dimanche dernier, mais je ne sais plus laquelle. J'ai un peu hésité mais je n'aurais pas dû, c'est franchement surréaliste. Le commentateur décrivait la visite par E. Macron des lieux parisiens dévastés par les casseurs : (en substance en dehors des mots concernés) :
« Le président de la République, accompagné de……, descend l'avenue Kléber (ou de la Grande Armée), il est tué, puis il ….. » Comme nous sommes dans un fil sur la prononciation des liaisons, vous aurez compris facilement. Mais personne n'a soulevé l'absurdité du propos, c'est passé aussi bien que passe "deu-euros" dont il y a gros à parier que ce journaliste est un fervent pratiquant. Je suis allé vérifier quand même la nature du h, on ne sait jamais.
« Le président de la République, accompagné de……, descend l'avenue Kléber (ou de la Grande Armée), il est tué, puis il ….. » Comme nous sommes dans un fil sur la prononciation des liaisons, vous aurez compris facilement. Mais personne n'a soulevé l'absurdité du propos, c'est passé aussi bien que passe "deu-euros" dont il y a gros à parier que ce journaliste est un fervent pratiquant. Je suis allé vérifier quand même la nature du h, on ne sait jamais.
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Pour « huer », certains séparent oralement hu- de -er [y.e], d'autres non [ɥe]. Bien entendu, la liaison que vous relevez, Koutan, est aberrante. Disons qu'elle est encore plus étonnante si l'on prononce [tɥe] (une syllabe).
Lorsque « est hué » devient [ɛ.ty.e] (trois syllabes), le locuteur fait un effort, malheureusement insuffisant, pour qu'on ne comprenne pas « est tué » (souvent deux syllabes) ! Mais je ne sais justement pas précisément ce que vous avez entendu. Je crois en tout cas que [ɛ.y.e] et [ɛ.ɥe] rendent compte en API des deux formes correctes.
Je crois que c'était bien une prononciation de t'hué en deux syllabes, assez rapprochées mais pas suffisamment pour n'en faire qu'une. C'était, à mes oreilles, un parfait équivalent de tué. Ah, Fernand Raynaud, qui avait aussi déjà traité le problème du pain des Français. Quel visionnaire ! Mais il ne pouvait malheureusement pas anticiper "l'effet euro".
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- Messages : 244
- Inscription : jeu. 27 oct. 2011, 17:45
Quel rapport entre faire une "mauvaise" liaison à "il est hué" et ne pas faire une liaison à "deux euros" qui, logiquement, devrait être réalisée ?Koutan a écrit :Entendu sur une chaîne de télévision dimanche dernier, mais je ne sais plus laquelle. J'ai un peu hésité mais je n'aurais pas dû, c'est franchement surréaliste. Le commentateur décrivait la visite par E. Macron des lieux parisiens dévastés par les casseurs : (en substance en dehors des mots concernés) :
« Le président de la République, accompagné de……, descend l'avenue Kléber (ou de la Grande Armée), il est tué, puis il ….. » Comme nous sommes dans un fil sur la prononciation des liaisons, vous aurez compris facilement. Mais personne n'a soulevé l'absurdité du propos, c'est passé aussi bien que passe "deu-euros" dont il y a gros à parier que ce journaliste est un fervent pratiquant. Je suis allé vérifier quand même la nature du h, on ne sait jamais.
Il est même probable que le résultat de la mauvaise liaison à "il est hué" soit une simple hypercorrection : c'est tellement bien vu et classe et tout et tout de faire des liaisons, qu'on en met là où il n'y en a pas. Classique !
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
Ne pas faire la liaison avec "euros", c'est, pour moi, totalement différent. La non liaison, j'ai du mal à l'expliquer et pourtant, j'en suis un fervent pratiquant figurez-vous. Critiquer la non liaison pour critiquer ne me satisfait pas. Me dire "il faut dire ci, il ne faut pas dire ça", non plus (c'est ce que fait l'Académie. Pas plus que de me dire "si on fait la liaison avec "ans", on l'a fait avec "euros".
Je suis, pour ma part, totalement conscient que la liaison doit être faite (avec "cent" c'est plus discutable, elle n'est réalisée qu'avec des mots très fréquents comme "ans" et comme "euros" mais du coup moins systématiquement), et je la fais avec "un" mais pas systématiquement avec 2, 3, 10 (mais assez régulièrement tout de même), et je ne la fait jamais avec 20 et 100.
C'est surtout cette variation dans l'usage qui m'intéresse. Et aussi, pourquoi cette absence de liaison se produit avec "euro" et jamais avec "ans" ? Même si répondre au "pourquoi ?" me semble compliqué, on peut imaginer que ça a un lien avec l'introduction récente du mot dans le lexique français.
Élision du «e» final devant voyelle.
J'ai pris l'habitude (comme l'un de mes amis) de prononcer la finale de «n'importe» devant «où».
C'est pourquoi je ne dis plus «n'importou», mais «n'importe ' où». Cette habitude m'a été reprochée. Qu'en pensez-vous ?
Le motif de cette habitude est que je ne vois aucune raison d'établir cette liaison.
C'est pourquoi je ne dis plus «n'importou», mais «n'importe ' où». Cette habitude m'a été reprochée. Qu'en pensez-vous ?
Le motif de cette habitude est que je ne vois aucune raison d'établir cette liaison.
Prononciation des liaisons
Bonjour Koutan !
Il ne s'agit pas uniquement d'une liaison, mais de l'ablation de la consonne H non muette, donc prononcée. Ce que déplore ici c'est l'incapacité de beaucoup de locuteurs à connaître la prononciation de la consonne H.
Il ne s'agit pas uniquement d'une liaison, mais de l'ablation de la consonne H non muette, donc prononcée. Ce que déplore ici c'est l'incapacité de beaucoup de locuteurs à connaître la prononciation de la consonne H.
Re: Élision du «e» final devant voyelle.
Il n'y a aucune raison... hormis l'usage le plus général. "Importe" se termine par ce qu'on appelle, justement, un "e" muet. On ne l'entend donc pas en principe devant une voyelle : il s'absorbe dans la voyelle qui suit. La prononciation standard est donc bien "nimportou". Mais peut-être ne pratiquez-vous pas le "e" muet :Snegol a écrit :J'ai pris l'habitude (comme l'un de mes amis) de prononcer la finale de «n'importe» devant «où».
C'est pourquoi je ne dis plus «n'importou», mais «n'importe ' où». Cette habitude m'a été reprochée. Qu'en pensez-vous ?
Le motif de cette habitude est que je ne vois aucune raison d'établir cette liaison.
Dites-vous, en temps normal, quand vous ne vous souciez pas d'articuler lentement :
Barbe ' à papa ou barba papa, arbre 'en fleurs ou arbren fleurs, fosse ' aux lions ou fosso lions, je mange ' au lit ou je mangeo lit ?
Si vous répondez oui partout, ça a le mérite d'être cohérent avec votre "n'importe ' où".
Bonjour Leclerc92 !
Ce n'est pas uniquement affaire de cohérence étant donné que, dans les exemples que vous citez, il y a un lien de complémentarité entre le mot terminé par un «e faible» et ce qui suit.
Or ce n'est pas le cas dans l'expression «n'importe où», puisque «où» est l'ellipse de la proposition sujet du verbe «n'importe».
Ce n'est pas uniquement affaire de cohérence étant donné que, dans les exemples que vous citez, il y a un lien de complémentarité entre le mot terminé par un «e faible» et ce qui suit.
Or ce n'est pas le cas dans l'expression «n'importe où», puisque «où» est l'ellipse de la proposition sujet du verbe «n'importe».
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Re: Élision du «e» final devant voyelle.
Il ne me semble pas que renoncer à la prononciation du e de « n'importe » soit l'équivalent de « établir une liaison ».Snegol a écrit : Le motif de cette habitude est que je ne vois aucune raison d'établir cette liaison.
On parle d'habitude de liaison, je crois, quand une consonne finale normalement non prononcée est produite oralement du fait de la présence d'un son vocalique au début du mot suivant : dans « il est grand », on n'entend pas le t, à l'inverse de ce qui se passe pour « il est aux anges ». En d'autres termes : établir une liaison signifie pour moi ajouter un phonème et non en retirer un.
Il m'est arrivé d'entendre des gens prononcer le e de « n'importe où », mais j'ai le sentiment qu'ils sont de moins en moins nombreux. Je ne pense pas pouvoir vous expliquer mieux que Leclerc92 en quoi on peut trouver curieuse cette manière de faire. J'ajouterai peut-être simplement que certains me semblent ménager une légère pause entre « n'import(e) » et « où », d'autres non.
Le peu que je sais de vous, oliglesias, me conduit à penser que vous pourriez dire un jour systématiquement [døzøʁo], [sɑ̃tøʁo]… !
Re: Élision du «e» final devant voyelle.
Oui, on doit plutôt parler ici de e muet et d'enchaînement consonantique.André (G., R.) a écrit : Il ne me semble pas que renoncer à la prononciation du e de « n'importe » soit l'équivalent de « établir une liaison ».
On parle d'habitude de liaison, je crois, quand une consonne finale normalement non prononcée est produite oralement du fait de la présence d'un son vocalique au début du mot suivant : dans « il est grand », on n'entend pas le t, à l'inverse de ce qui se passe pour « il est aux anges ». En d'autres termes : établir une liaison signifie pour moi ajouter un phonème et non en retirer un.