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valiente
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Message par valiente »

Jacques a écrit :Je fais plus confiance à Robert qu'à Internet.
Habituellement moi aussi, enfin à Larousse, mais mon bon gros dictionnaire vient de me faire faux bon et mon dictionnaire ancien est chez le relieur... J'en suis réduit aux dictionnaires gratuits en ligne :(
En tout cas, je note votre définition dans un coin.
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valiente
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Message par valiente »

Klausinski a écrit :L'écriture d'un poème n'est jamais vraiment linéaire, les vers doivent se répondre.
Tant mieux si rien ne vous choque dans les conjugaisons.
Je suis en train de corriger d'anciens poèmes écrits à l'époque où j'ignorais la prosodie. Toute la difficulté réside dans la liaison de vers rédigés durant deux périodes distinctes. Il n'est pas aisé de masquer au lecteur la rupture liée à une écriture fragmentée dans le temps.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

valiente a écrit :J'en suis réduit aux dictionnaires gratuits en ligne :(
En tout cas, je note votre définition dans un coin.
Eh ! Le Trésor de la Langue Française est en ligne, et c'est un très bon dictionnaire ; le littré et le dictionnaire de l'académie y sont aussi. On peut même consulter le dictionnaire original de Pierre Larousse et L'encyclopédie de d'Alembert et Rousseau. En somme, pour définir précisément un mot, on trouve presque tout sur le net.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Klausinski
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Message par Klausinski »

valiente a écrit :Tant mieux si rien ne vous choque dans les conjugaisons.
Je suis en train de corriger d'anciens poèmes écrits à l'époque où j'ignorais la prosodie. Toute la difficulté réside dans la liaison de vers rédigés durant deux périodes distinctes. Il n'est pas aisé de masquer au lecteur la rupture liée à une écriture fragmentée dans le temps.
Oh, ne réformez pas vos anciens poèmes, vos poèmes naïfs ! Essayez plutôt d'en tirer tout ce qu'il y a de particulier, d'unique, de fort pour le remettre en valeur.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
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valiente
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Message par valiente »

Merci pour les informations, c'est effectivement des dictionnaires plus dignes de ce nom.
Pour mes premiers poèmes, j'ai un peu de peine à l'idée de devoir les corriger mais je n'accepte plus les erreurs prosodiques.
J'essaie de changer un minimum de mots dans le but d'avoir une écriture simplement correct. J'évite de changer un vers facile à partir du moment où sa construction est bonne, même s'il m'en vient un meilleur, justement pour ne pas trahir mes jeunes élans.
Je pourrais aussi prendre ce qu'il y a de fort, comme vous dîtes, pour le rhabiller différemment, mais je crains alors de perdre l'essentiel.
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Message par Klausinski »

valiente a écrit :Je pourrais aussi prendre ce qu'il y a de fort, comme vous dîtes, pour le rhabiller différemment, mais je crains alors de perdre l'essentiel.
Non pas peut-être pour le rhabiller mais pour écrire des poèmes plus aboutis. :wink:
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
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Message par Jacques »

Il faudrait nous en proposer un pour que nous puissions donner un avis sur des bases concrètes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
codrila

Message par codrila »

Pourquoi ne pas aller voir de ce côté, cher Valiente? Vous y trouverez nombre de contraintes poétiques en rapport avec la prosodie . Votre fibre créatrice y trouvera peut-être son bonheur?

http://www.oulipo.net/contraintes

La sollicitude, par exemple.

http://www.oulipo.net/contraintes/document19729.html

1. Appétit vigoureux, tempérament de fer,

Member languit, Member se meurt – ami si cher,

Qu’a Member ?
Franc-Nohain.
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Message par Klausinski »

Ah, l'Oulipo ! Ses membres tenaient des conférences gratuites à la BNF, l'an passé. C'était très amusant. Maintenant, à ce que j'ai vu, ils se produisent au Théâtre du Rond-Point pour six euros.

Comme exercice oulipien surprenant, on cite souvent la réécriture de « Recueillement » de Baudelaire par Perec qui en fait un lipogramme, c'est-à-dire un texte dont une lettre est manquante, en l'occurence la lettre e.
Perec a écrit :Sois soumis, mon chagrin, puis dans ton coin sois sourd.
Tu la voulais la nuit, la voilà, la voici.
Un air tout obscurci a chu sur nos faubourgs,
Ici portant la paix, là-bas donnant souci

Tandis qu'un vil magma d'humains, oh, trop banals,
Sous l'aiguillon Plaisir, guillotin sans amour,
Va puisant son poison aux puants carnavals,
Mon chagrin, saisis -moi la main; là pour toujours

Loin d'ici. Vois s'offrir sur un balcon d'oubli,
Aux habits pourrissants, nos ans qui sont partis;
Surgir du fond marin un guignon souriant;

Apollon moribond s'assoupir sous un arc
Puis ainsi qu'un drap noir traînant au clair ponant
Ouïs, Amour, ouïs la nuit qui sourd du parc.
A comparer avec la version originale.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
codrila

Message par codrila »

Oui, et ce poème se trouve dans son roman: La Disparition, la voyelle revient ensuite dans Les Revenentes :wink:
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valiente
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Message par valiente »

> Oui Jacques, je pourrais vous faire lire un poème dans sa version originale et dans sa version corrigée pour illustrer mes propos.
> Codrila, vos liens sont sympathiques, merci d'être intervenu dans la conversation pour l'enrichir. Cela m'amuse de voir que certains se plaisent à écrire dans la contrainte forcée, au-delà des contraintes poétiquement établies. J'avoue que je ne prendrais que peu de plaisir dans ce genre d'exercice, le faisant plus par devoir que par envie. Mais cela peut être un bon entrainement pour m'aider dans ma tâche de réécriture.
> Par contre, je dois avouer que la traduction du poème de Baudelaire proposée par Klausinski est remarquable et mérite d'être étudiée. C'est un véritable tour de force. Ravi d'avoir découvert cette nouvelle version du "recueillement".
Dernière modification par valiente le jeu. 13 déc. 2007, 22:55, modifié 4 fois.
codrila

Message par codrila »

Justement, ce tour de force( traduction du poème de Baudelaire) que vous appréciez, est de Georges Perec, un des représentants reconnus de l'Oulipo. :D
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Jacques
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Message par Jacques »

codrila a écrit :Justement, ce tour de force( traduction du poème de Baudelaire) que vous appréciez, est de Georges Perec, un des représentants reconnus de l'Oulipo. :D
C'était l'homme des exploits impossibles. Son palindrome comporte 1247 mots. Il n'a pas de sens (c'est une lapalissade pour un palindrome), mais le texte est cohérent dans les deux directions et formé de mots dûment répertoriés. Moins connu, son poème Ulcérations, dont le texte est constitué de 399 anagrammes de son titre :
Cœur à l'instinct saoul
Reclus à trône inutile,
Corsaire coulant secourant l'isolé,
Tu crains la course intruse ?
Calotin nul, ta sorcière
T'inocula son lucre si tacite
(l'ours naturel, Caïn solaire,
Scout nanti, ruse collante,
Sourcier, cousin)

.................................
Si on le découpe en tranches de 11 lettres, on retrouve les anagrammes :
COEURALINST
INCTSAOULRE
CLUSATRONEI
NUTILECORSA
IRECOULANTS
ECOURANTLIS
OLETUCRAINS
LACOURSEINT
RUSECALOTIN
...................................
Je ne sais pas si on le trouve sur Internet comme le palindrome, je n'ai pas eu le temps de chercher.
Dernière modification par Jacques le ven. 14 déc. 2007, 7:39, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

:shock:
Non mais là ce n'est plus une distraction, c'est de la torture cérébrale !
Respect tout de même. Il ne faut juste pas être sujet aux migraines.
codrila

Message par codrila »

Le grand palindrome de Georges Perec :

http://home.arcor.de/jean_luc/Deutsch/P ... /perec.htm
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