![[idée] :idea:](./images/smilies/icon_idea.gif)
Les cernes.
Combien de fois ai-je entendu aussi "poure rien" !Jacques a écrit :Gihad, votre théorie est intéressante, avec le relâchement actuel de la prononciation, et cette détestable manie de mettre des E à la fin des mots qui se terminent par une consonne prononcée. Je viens encore d'entendre dire à la télévision l'exe-comptable au lieu de l'ex-comptable. De même filme policier, matche de rugby, ourse polaire, arque de triomphe.
J'ai rarement entendu le mot cernes avec adjectif, et quand c'était le cas, c'était grand plutôt que gros.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Celui-ci est vraiment un classique.Anne a écrit :Combien de fois ai-je entendu aussi "poure rien" !Jacques a écrit :Gihad, votre théorie est intéressante, avec le relâchement actuel de la prononciation, et cette détestable manie de mettre des E à la fin des mots qui se terminent par une consonne prononcée. Je viens encore d'entendre dire à la télévision l'exe-comptable au lieu de l'ex-comptable. De même filme policier, matche de rugby, ourse polaire, arque de triomphe.
J'ai rarement entendu le mot cernes avec adjectif, et quand c'était le cas, c'était grand plutôt que gros.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Cela dit ne faites pas l'amalgame entre langage et parole. On peut avoir le même langage et le "pratiquer" d'une manière très différente. Sinon c'est du totalitarisme langagier. La langue ne doit pas être quelque chose de trop rigide pour laisser place à la liberté individuelle. Le tout est de trouver le bon équilibre, bien que je sois de ceux qui pensent qu'en France on est parfois trop attaché à notre langue pour lui laisser une chance d'évoluer. Le problème, et je suis bien d'accord là-dessus, c'est que les évolutions de la langue sont tributaires de l'évolution de la société. En ce sens, si cette dernière ne se dirige pas dans une direction que l'on approuve, ses répercussions sur la langue seront terribles. Par exemple, c'est le cas de l'emploi du vocabulaire économique au quotidien: le capital relationnel, gérer sa relation, etc. qui personnellement ne plait pas beaucoup!Jacques a écrit :Moi aussi, parce que si chacun fait ce qu'il veut c'est l'anarchie et bientôt la tour de Babel. Le langage est un code de communication, il faut que dans un territoire tout le monde adopte le même.
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Pour faire un parallèle avec la musique, il y a différentes manières de jouer un même morceau. L'interprète jouit d'une certaine liberté d'interprétation. Pourtant aucun musicien sensé ne considère les fausses notes comme un moyen d'expression.
Pour le langage, c'est pareil : il y a beaucoup de manières d'exprimer une même idée ou un même sentiment dans un français correct. Les fautes ne sont pas une évolution de la langue, mais une dégénérescence.
Si vous ne connaissez qu'une façon de dire les choses, vous n'avez aucun choix. La maîtrise de la langue et la richesse du vocabulaire sont donc les meilleurs garants d'une expression libre et d'un style individuel.
Pour le langage, c'est pareil : il y a beaucoup de manières d'exprimer une même idée ou un même sentiment dans un français correct. Les fautes ne sont pas une évolution de la langue, mais une dégénérescence.
Si vous ne connaissez qu'une façon de dire les choses, vous n'avez aucun choix. La maîtrise de la langue et la richesse du vocabulaire sont donc les meilleurs garants d'une expression libre et d'un style individuel.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je crois que vous n'avez pas compris l'argumentation d'Anne, ni la mienne qui lui fait écho. Nous ne pratiquons aucun amalgame. Totalitarisme langagier : vous y allez un peu fort. Nous nous engageons dans le dialogue de sourds, ce qui nous ramène à ce qui a été dit : le langage est un code de communication, et il convient que chacun comprenne l'autre.Celui a écrit :Cela dit ne faites pas l'amalgame entre langage et parole. On peut avoir le même langage et le "pratiquer" d'une manière très différente. Sinon c'est du totalitarisme langagier. La langue ne doit pas être quelque chose de trop rigide pour laisser place à la liberté individuelle. Le tout est de trouver le bon équilibre, bien que je sois de ceux qui pensent qu'en France on est parfois trop attaché à notre langue pour lui laisser une chance d'évoluer. Le problème, et je suis bien d'accord là-dessus, c'est que les évolutions de la langue sont tributaires de l'évolution de la société. En ce sens, si cette dernière ne se dirige pas dans une direction que l'on approuve, ses répercussions sur la langue seront terribles. Par exemple, c'est le cas de l'emploi du vocabulaire économique au quotidien: le capital relationnel, gérer sa relation, etc. qui personnellement ne plait pas beaucoup!Jacques a écrit :Moi aussi, parce que si chacun fait ce qu'il veut c'est l'anarchie et bientôt la tour de Babel. Le langage est un code de communication, il faut que dans un territoire tout le monde adopte le même.
Voyez aussi l'analyse de manni-gedeon, elle est pleine de bon sens.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Dame Vérone
- Messages : 566
- Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
- Localisation : au bord de la Seille
Manni-gedeon, votre comparaison avec la musique est harmonieuse! Je trouve aussi qu'une façon de s'exprimer correcte et claire prédispose à un bon accueil alors qu'un langage vulgaire et confus indispose. Cependant les personnes ne maîtrisant pas notre langue savent capter notre attention favorable par le désir, qui nous honore, de communiquer dans cette langue.
J'ai mal joué mes mots, je ne vous accusais pas personnellement de totalitarisme ni de quoi que ce soit. Je voulais simplement rebondir sur un de vos propos.
En fait, c'est simple, la musique s'affranchit des règles pour avancer, et pour cela elle doit parfois même passer pour ce qu'on pourrait appeler de la vulgarité. C'est ainsi qu'elle avance. Le Jazz était de la sous-culture, à l'époque, le blues de même, et vous connaissez ces genres maintenant. La musique atonale a du briser toutes les règles d'harmonie, et pourtant qui viendrait contester la place de Schoenberg dans la musique?
Pour revenir à nos moutons, vous pouvez très bien rester dans le Français correct, le tourner de toutes les manières, ce sera beau et de plus en plus lisse, mais vous n'avancerez guère. C'est lorsque l'on brise les règles que l'on avance, comme c'est le cas en poésie ou dans la rue.
En fait, c'est simple, la musique s'affranchit des règles pour avancer, et pour cela elle doit parfois même passer pour ce qu'on pourrait appeler de la vulgarité. C'est ainsi qu'elle avance. Le Jazz était de la sous-culture, à l'époque, le blues de même, et vous connaissez ces genres maintenant. La musique atonale a du briser toutes les règles d'harmonie, et pourtant qui viendrait contester la place de Schoenberg dans la musique?
Pour revenir à nos moutons, vous pouvez très bien rester dans le Français correct, le tourner de toutes les manières, ce sera beau et de plus en plus lisse, mais vous n'avancerez guère. C'est lorsque l'on brise les règles que l'on avance, comme c'est le cas en poésie ou dans la rue.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
En brisant les règles, vous créez une autre langue. La musique est un langage, mais chaque genre a une grammaire et un vocabulaire propres. Le blues est incompréhensible avec les règles de la musique atonale, et si on veut approcher Mozart avec la grille de lecture du chant grégorien, on ne s'y retrouve pas.
Qu'est-ce qu'avancer en matière de langue ? Vous ne voulez pas introduire la notion de progrès, pendant que vous y êtes ?
Je ne comprends pas très bien non plus comment on avance dans la rue en brisant des règles...
Qu'est-ce qu'avancer en matière de langue ? Vous ne voulez pas introduire la notion de progrès, pendant que vous y êtes ?
Je ne comprends pas très bien non plus comment on avance dans la rue en brisant des règles...
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne suis pas compétent pour discuter de musique, mais j'aimerais qu'Anne nous donne son avis sur ceci :
« En fait, c'est simple, la musique s'affranchit des règles pour avancer, et pour cela elle doit parfois même passer pour ce qu'on pourrait appeler de la vulgarité. »
« En fait, c'est simple, la musique s'affranchit des règles pour avancer, et pour cela elle doit parfois même passer pour ce qu'on pourrait appeler de la vulgarité. »
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).