Lexique de nos régionalismes
- Jacques-André-Albert
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Peut-être un changement de mode, comme celui du passage de réclame à publicité, ou des nouvelles aux informations.Perkele a écrit :Alors est-ce une question d'époque ou un envahissement progressif d'une région au détriment des autres ?Jacques a écrit :Mais oui c'est vrai ! Moi aussi, étant enfant je faisais les commissions.Perkele a écrit : Il y a aussi faire les courses / faire les commissions
"Faire les courses" ne s'employait pas du tout dans ma petite enfance. La première fois que je l'ai entendu (j'étais encore enfant) je me demandais ce qu'allais exactement faire cette personne.
- Jacques
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D'aucuns prétendent qu'il y a une différence entre réclame et publicité, cette dernière étant une propagande vantant un produit, alors que la réclame serait un procédé, notamment par la vente temporaire à prix réduit ou la distribution d'échantillons gratuits, pour le faire tester et apprécier.
Je suis sceptique sur ce point, dans mon enfance il y avait de la réclame et le mot publicité n'était pas connu, ou en tout cas très peu.
Quant aux nouvelles devenues informations, c'est peut-être sous l'influence de l'anglais. Jadis, dans certains lieux, il y avait un bureau de renseignements, maintenant c'est un département information (sans la préposition pourtant obligatoire).
Je suis sceptique sur ce point, dans mon enfance il y avait de la réclame et le mot publicité n'était pas connu, ou en tout cas très peu.
Quant aux nouvelles devenues informations, c'est peut-être sous l'influence de l'anglais. Jadis, dans certains lieux, il y avait un bureau de renseignements, maintenant c'est un département information (sans la préposition pourtant obligatoire).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Dame Vérone
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Dans un autre domaine, lorsque vous nettoyez le sol, qu'utilisez vous ?
la serpillière dans beaucoup de région mais dans le sud on se sert aussi du lave-pont, dans le nord on emploie plus volontiers une wassingue, quant à la loque à reloqueter on la trouve le long de la frontière nord-est, et dans vos régions ?
la serpillière dans beaucoup de région mais dans le sud on se sert aussi du lave-pont, dans le nord on emploie plus volontiers une wassingue, quant à la loque à reloqueter on la trouve le long de la frontière nord-est, et dans vos régions ?
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
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Il ne faut pas opposer France, Suisse et Belgique : les usages sont beaucoup plus morcelés.
Chicon pour endive est aussi utilisé dans le nord de la France.
Pour ce qui est des noms de repas, le linguiste breton François Falc'hun a montré dans son livre « perspectives nouvelles sur l'histoire de la langue bretonne », que les déplacements de sens de dîner à déjeuner et de souper à dîner ont eu lieu dès l'époque gallo-romaine, les variations de sens s'étant opérés également en Bretagne sous l'influence romaine (on a, en Bretagne, des zones où le même mot merenn, du latin merenda, désigne le petit déjeuner alors qu'ailleurs il représente le déjeuner de midi).
D'autre part, l'observation de l'atlas linguistique de la France de Gilliéron et Edmont (paru entre 1902 et 1910) montre une plus grande variété d'appellations qu'une opposition binaire Paris/province : pour le goûter (repas vers 16 heures), sur la carte 657, on relève goûter, gousta, gouti, gouto, brespalia, espartina, meranda, la petite collation, le petit resouna, nona.
Exemples de variabilité des noms de repas sur l'atlas linguistique de Gilliéron et Edmont :
Chicon pour endive est aussi utilisé dans le nord de la France.
Pour ce qui est des noms de repas, le linguiste breton François Falc'hun a montré dans son livre « perspectives nouvelles sur l'histoire de la langue bretonne », que les déplacements de sens de dîner à déjeuner et de souper à dîner ont eu lieu dès l'époque gallo-romaine, les variations de sens s'étant opérés également en Bretagne sous l'influence romaine (on a, en Bretagne, des zones où le même mot merenn, du latin merenda, désigne le petit déjeuner alors qu'ailleurs il représente le déjeuner de midi).
D'autre part, l'observation de l'atlas linguistique de la France de Gilliéron et Edmont (paru entre 1902 et 1910) montre une plus grande variété d'appellations qu'une opposition binaire Paris/province : pour le goûter (repas vers 16 heures), sur la carte 657, on relève goûter, gousta, gouti, gouto, brespalia, espartina, meranda, la petite collation, le petit resouna, nona.
Exemples de variabilité des noms de repas sur l'atlas linguistique de Gilliéron et Edmont :
On voit que les variations lexicales et sémantiques sont un phénomène complexe et ancien, et que la consultation des atlas linguistiques est extrêmement instructif.François Falc'hun a écrit :La comparaison de deux cartesde l'ALF, 385 « déjeuner » (faire le repas de midi) et 657 « goûter » (faire un repas vers quatre heures), montre une répartition instructive des sens modernes d'un ancien merendare, dérivé de merenda, d'où vient le breton merenn. Trois régions très distantes l'une de l'autre, et assez également distantes de Lyon, d'abord les hautes vallées de la Marne, de la Meuse et de la Moselle, ensuite des vallées alpestres aux confins de l'Italie, enfin la région de Périgueux au sud-ouest du Massif Central, ont conservé le sens primitif de « goûter ». Le sens plus récent de « repas de midi » est attesté plus près de Lyon, dans une région qui s'étale largement de part et d'autre de la Saône entre Mâcon et Chalon, et dans le Massif Central au nord-est de l'aire périgourdine précédemment signalée. La persistance du sens de « goûter » sur le versant italien des Alpes, et la distribution des différentes aires sémantiques autour de Lyon, suggèrent impérieusement que le nouveau sens n'a pu être propagé que par cette métropole.
Dans le domaine franco-provençal, et au sud de la Wallonie, « goûter » se dit souvent « faire le quatre heures »... D'autre part, aux confins de la Suisse romande et de la Suisse alémanique, c'est à dire dans une des régions les plus conservatrices du domaine franco-provençal, « goûter » se dit nona, de nonare, dérivé du latin (hora) nona, « trois heures de l'après-midi » pour les Romains. Maisn dans une des localités, le point 71, nona signifie « prendre le repas de midi »...
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Pour moi le lave-pont était plutôt le balais brosse avec lequel on passe la serpillière. Mais effectivement, dans le sud-est certaines personnes passent encore la pièce à malons (les malons étant les carreaux de terre cuite) voire la pièce tout court.Dame Vérone a écrit :Dans un autre domaine, lorsque vous nettoyez le sol, qu'utilisez vous ?
la serpillière dans beaucoup de région mais dans le sud on se sert aussi du lave-pont, dans le nord on emploie plus volontiers une wassingue, quant à la loque à reloqueter on la trouve le long de la frontière nord-est, et dans vos régions ?
Avez-vous des témoignages sur "ainsi" et "à ton aise" (voir message initial) employé en langage courant alors que pour moi ils sont du langage relevé ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
En conclusion, d'après ces données, il s'agit de variations dialectales ou régionales.
En Normandie, il y avait encore un autre repas : la collation. Je ne me rappelle plus quand elle se prenait, si c'était vers 10 h ou vers 16 h. Ailleurs, le mot collation désigne plutôt un repas léger, pas spécialement localisé à un moment précis de la journée.
En Normandie, il y avait encore un autre repas : la collation. Je ne me rappelle plus quand elle se prenait, si c'était vers 10 h ou vers 16 h. Ailleurs, le mot collation désigne plutôt un repas léger, pas spécialement localisé à un moment précis de la journée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Pour compléter le tour francophone des toiles à laver, c'est ici.
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
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- Madame de Sévigné
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- Madame de Sévigné
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- Inscription : ven. 09 oct. 2009, 22:50
- Localisation : Nantes
Toujours contente de vous revoir, Claude !
Oui, mais on entend aussi. Tu lis tel livre, tu en es rendu où ?
Madame de Sévigné a écrit :
Une expression que nous n'employons jamais :
"A quelle heure est-ce que vous êtes rendus ?"
La première fois que je l'ai entendue, dans mon enfance, je n'ai l'ai pas comprise. Est-ce un régionalisme ?
La question est sans doute posée à des personnes qui prennent la route.
Oui, mais on entend aussi. Tu lis tel livre, tu en es rendu où ?
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quand j'étais enfant, à Paris le goûter c'était le quatre-heures, au singulier, et on mangeait ou prenait son quatre-heures.Madame de Sévigné a écrit :De mémoire, en Franche-Comté, on dit "faire les quatre heures", pour le goûter.
On peut même dire "je viens chercher les quatre heures" pour dire je viens chercher le goûter.
Est-ce que Claude confirme ?
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