"de" suivi de plusieurs compléments d'appartenance

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Anne
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Message par Anne »

Je crois qu'Hécate cherche surtout à savoir s'il y a une explication logique et licite à cette différence de traitement des noms propres et des noms communs.
Jacques-André-Albert émet une hypothèse intéressante.
Dans les exemples de Perkele, les couples "Georges et Marguerite", "Mylène et André", etc., ne sont pas connus du grand public mais néanmoins perçus comme entités par celui qui en parle.


(Jacques, nous nous sommes croisés).
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est vraisemblable et c'est l'une des explications, mais retenons cependant qu'on ne met pas l'article devant les noms propres. Nous avons en fait un ensemble de données qui se complètent dans les hypothèses avancées par les uns et les autres.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
ElieDeLeuze

Message par ElieDeLeuze »

J'applique le truc suivant : répétition de la préposition sauf devant noms propres.
Invité

Message par Invité »

Vos arguments m'ont convaincu et j'ai envie de retenir la règle suivante : si Jean et Carole est considéré comme un tout indissociable, alors l'amour de Jean et Carole s'impose car il signifie l'amour de (Jean et Carole) et le de est mis en facteur ; au contraire, si Jean et Carole sont considérés séparément, alors l'amour de Jean et de Carole est préférable car plus explicite. Dans le cas de François 1er et de Charles Quint, on comprend qu'il y ait répétition du de.
Merci à tous pour vos réponses utiles et à bientôt.
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Jacques
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Message par Jacques »

En fait soyons honnêtes, nous avons tenté de vous aider en fournissant des arguments dont nous ne pouvons affirmer qu'ils soient justes à 100%. L'essentiel est que vous ayez construit une méthode sur les réflexions des uns et des autres, et que vous puissiez avancer avec assurance en tirant une synthèse de ce qui a été dit.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

ElieDeLeuze a écrit :J'applique le truc suivant : répétition de la préposition sauf devant noms propres.
Autant que je puisse analyser mon comportement, je crois que je fais un peu pareil. C'est difficile à dire parce que nous agissons d'instinct, et je ne m'étais jamais posé ces questions.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
ElieDeLeuze

Message par ElieDeLeuze »

Le chat sauta sur la table, puis, sans un bruit, sur le tabouret avant de finir sur le sol, avec l'insolence d'un maître de maison.

Je ne vois vraiment pas comment se passer de la répétition de la préposition sur dans cette phrase. Il en est de même pour les autres prépositions, je suppose.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

ElieDeLeuze a écrit :Le chat sauta sur la table, puis, sans un bruit, sur le tabouret avant de finir sur le sol, avec l'insolence d'un maître de maison.

Je ne vois vraiment pas comment se passer de la répétition de la préposition sur dans cette phrase. Il en est de même pour les autres prépositions, je suppose.
Ici les prépositions n’introduisent pas des compléments de nom, mais il est vrai qu’on trouve des compléments de noms introduits par d’autres préposition, et la question de la répétition peut de nouveau se poser.

On dit, ce me sembe :
- Une table en bois et en fer/en bois et or poli
- Une habit avec cravate et gants noirs
- Une lettre pour l’avocat et son client/ Une lettre pour l’avocat et pour ma sœur

Et on dirait bien que, chaque fois qu’on se trouve devant un groupe sémantiquement solidaire, la répétition de la préposition n’est pas nécessaire.
Dernière modification par Klausinski le jeu. 18 nov. 2010, 19:15, modifié 1 fois.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
ElieDeLeuze

Message par ElieDeLeuze »

Oh ! Merci de la précision, ce détail important m'a échappé. Pardon.
Hécate

Message par Hécate »

Voici l'opinion de l'Académie française à qui j'ai aussi posé la question :

En règle générale, on répète la préposition. On ne le fait pas dans les cas suivants :
- quand les compléments associés forment un tout considéré globalement ou sont unis étroitement par le sens. Une procuration pour acheter, vendre, recevoir.
- quand ils constituent une locution toute faite. En mon âme et conscience.
- quand ils désignent le même être ou la même idée. À mon collègue et ami.
- quand ces compléments sont des nombres unis par ou, qui marquent une approximation. À trois ou quatre mètres de là.
- quand les deux noms forment un titre d'ouvrage. Au début de Phèdre et Hyppolyte.


Bonne journée.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Eh bien, je vous remercie franchement ! C'est également une question que je me posais de temps à autre et je suis content de pouvoir lire une réponse si claire.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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