Savoir gré
- Manni-Gédéon
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- Jacques
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Non :Lejh a écrit :J'arrive sur ce sujet par hasard.
Sur une lettre, une façon détournée d'impliquer ces tournures, n'est est-elle pas :
Si vous me comprenez, j’en saurais gré.
– savoir gré s'accompagne toujours d'un nom ou d'un pronom désignant la personne à qui on est reconnaissant de quelque chose. Je vous en sais gré, nous en savons gré à monsieur Untel.
– votre phrase pèche par la concordance des temps. Si vous me comprenez je vous en saurai gré ou Si vous me compreniez je vous en saurais gré.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Les Québécois distinguent phonétiquement « saurai » et « saurais ». Je n’ai guère été habitué à faire cette distinction, qui est pourtant de règle. Une règle qui s’applique normalement aussi au passé simple (« chantai » n’est pas « chantais »).
Jacques, je trouve passionnant tout ce que j’ai lu depuis hier sur ce forum : on est frappé par vos connaissances, votre disponibilité et votre souci de comprendre les problèmes qui vous sont soumis.
Mais votre intervention ci-dessus, concernant la phrase de Lejh, ne devrait-elle pas relever un problème de concordance (de correspondance ?) de modes et non de temps ? Je propose "correspondance" parce que "concordance" fait référence au fait que deux temps doivent être identiques ou pour le moins exprimer tous deux la notion de passé : "Il me disait (Il m'a dit) qu'il n'aimait pas le poisson" (imparfait et imparfait ou passé composé et imparfait).
Or, vous l'avez montré, dans la phrase conditionnelle, les deux modes, celui de la principale et celui de la subordonnée, ne sont pas identiques (5'il aimait le poisson, il en mangerait.) (Indicatif pour la subordonnée et conditionnel pour la principale.)
Jacques, je trouve passionnant tout ce que j’ai lu depuis hier sur ce forum : on est frappé par vos connaissances, votre disponibilité et votre souci de comprendre les problèmes qui vous sont soumis.
Mais votre intervention ci-dessus, concernant la phrase de Lejh, ne devrait-elle pas relever un problème de concordance (de correspondance ?) de modes et non de temps ? Je propose "correspondance" parce que "concordance" fait référence au fait que deux temps doivent être identiques ou pour le moins exprimer tous deux la notion de passé : "Il me disait (Il m'a dit) qu'il n'aimait pas le poisson" (imparfait et imparfait ou passé composé et imparfait).
Or, vous l'avez montré, dans la phrase conditionnelle, les deux modes, celui de la principale et celui de la subordonnée, ne sont pas identiques (5'il aimait le poisson, il en mangerait.) (Indicatif pour la subordonnée et conditionnel pour la principale.)
- Jacques
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Il n'est pas habituel de parler de concordance des modes, et je me réfère au raisonnement de tous les grammairiens sur ce sujet, qui parlent toujours de concordance des temps, et analysent donc en détail, à chaque temps d'un mode donné, le ou les temps du même mode ou d'un autre qui s'accordent avec lui. On pourrait cependant creuser la question, pourquoi pas ?
Par ailleurs, en ce qui concerne la différence de prononciation entre -ais et -ai, j'ai appris à l'école qu'elle correspond à è et é. Je m'étonne qu'on ne l'enseigne pas dans toutes les écoles primaires. Il est vrai que, si les méridionaux marquent bien cette différence, dans la moitié nord de la France elle n'est souvent pas faite correctement.
Par ailleurs, en ce qui concerne la différence de prononciation entre -ais et -ai, j'ai appris à l'école qu'elle correspond à è et é. Je m'étonne qu'on ne l'enseigne pas dans toutes les écoles primaires. Il est vrai que, si les méridionaux marquent bien cette différence, dans la moitié nord de la France elle n'est souvent pas faite correctement.
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- Islwyn
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Ce n'est pas uniquement la non-différenciation de è et é dans la conjugaison qui est déconcertante (surtout pour l'étranger que je suis), mais aussi l'assimilation du è au é dans, p. ex., « lait », qui se confond si souvent avec « les ».Jacques a écrit :Par ailleurs, en ce qui concerne la différence de prononciation entre -ais et -ai, j'ai appris à l'école qu'elle correspond à è et é. Je m'étonne qu'on ne l'enseigne pas dans toutes les écoles primaires. Il est vrai que, si les méridionaux marquent bien cette différence, dans la moitié nord de la France elle n'est souvent pas faite correctement.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Avec ce cas et bien d'autres, nous tombons effectivement dans la multiplicité des orthographes correspondant à un même son : les, lait, laid, lèse ; mai, mais, même, mère ; brin, pain, thym, teint, impact, tous avec le son in. Autant de sources de fautes quand on est étranger ou qu'on n'a pas une disposition naturelle pour retenir l'orthographe.Islwyn a écrit :Ce n'est pas uniquement la non-différenciation de è et é dans la conjugaison qui est déconcertante (surtout pour l'étranger que je suis), mais aussi l'assimilation du è au é dans, p. ex., « lait », qui se confond si souvent avec « les ».
Pour les, il y a des différences d'interprétattion. À l'école j'avais appris que les, des se prononcent lè,dè, mais j'ai lu dans une ancienne édition du dictionnaire Robert, qui donnait encore la prononciation des mots, qu'il faut dire lé, dé. Je crois que c'est ce que vous voulez dire.
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- Islwyn
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- Localisation : Royaume-Uni (décédé le 9 mars 2018)
Mais ce lé et ce dé, c'est ce que j'ai toujours dit depuis mon premier apprentissage du français. Mon Robert de 1973, mon Lexis de 1975 et mon Grand Dictionnaire bilingue (Larousse) de 1993 confirment cette prononciation, tandis que mon Oxford-Hachette de 2001 préfère lè et dè.Jacques a écrit :Pour les, il y a des différences d'interprétattion. À l'école j'avais appris que les, des se prononcent lè,dè, mais j'ai lu dans une ancienne édition du dictionnaire Robert, qui donnait encore la prononciation des mots, qu'il faut dire lé, dé
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est ce que j'ai expliqué : à l'école primaire on nous enseignait que les, des se prononçaient lè, dè, alors que Robert donne lé, dé. Hachette aussi. Et Littré affirme qu'on doit dire lê, dê, ce qui revient au même que lè, dè.
Qui faut-il croire ?
Qui faut-il croire ?
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Il me semble que la prononciation lé fait aujourd'hui un peu maniéré, voire vieille France: "Venez, lés enfants, il y a dés gâteaux pour vous!"
Sur saurai/saurais et la distinction futur/conditionnel, je confirme (je crois l'avoir déjà dit un jour sur un autre fil) que la différence de prononciation reste très marquée en Belgique aussi, et pas seulement au Québec. Un "Je viendrai demain matin" prononcé à la française risque fort d'être compris ici comme "je viendrais demain matin", avec une nuance d'incertitude ou de condition à remplir.
Sur saurai/saurais et la distinction futur/conditionnel, je confirme (je crois l'avoir déjà dit un jour sur un autre fil) que la différence de prononciation reste très marquée en Belgique aussi, et pas seulement au Québec. Un "Je viendrai demain matin" prononcé à la française risque fort d'être compris ici comme "je viendrais demain matin", avec une nuance d'incertitude ou de condition à remplir.
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
Je ne suis pas très d'accord avec vous sur ce point. Il me semble que la prononciation ouverte (lè, dè) est complètement désuète. En tout cas, je l'ai rarement entendue, que ce soit à la télévision ou dans la vie de tous les jours.cyrano a écrit :Il me semble que la prononciation lé fait aujourd'hui un peu maniéré, voire vieille France: "Venez, lés enfants, il y a dés gâteaux pour vous!"
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- Jacques-André-Albert
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Il me semble qu'en position inaccentuée, et c'est le cas pour l'article, la prononciation lè est forcée, pas naturelle.
Cyrano, autour de moi, je n'entends que des lé, et pas forcément dans la bouche de gens maniérés.
Cyrano, autour de moi, je n'entends que des lé, et pas forcément dans la bouche de gens maniérés.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)