Jeu des nombreux préfixes
- Klausinski
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D'après ce que j'ai pu lire, le glissement se serait plutôt opéré du sens numéro 3 au sens numéro 2. Le mot se serait en quelque sorte spécialisé. Alors qu'on pouvait au départ tout appréhender, même des choses heureuses, il s'est très tôt employé exclusivement pour les choses qui inquiètent. Est-ce parce que des exemples fameux d'emplois en mauvaise part ont marqué les esprits ? Il est difficile de comprendre comment un mot se spécialise. Pourquoi ne peut-on (presque) plus employer « à cause » pour désigner une raison heureuse ? Est-ce à cause de l'existence de « grâce à », auquel on l'a opposé ?Anne a écrit :Et que dire des différents sens d'appréhender ?
1 : Arrêter quelqu'un
2 : Craindre, redouter
3 : Saisir par l'esprit, comprendre
Dans les sens n° 1 et n° 3, on retrouve le sens du mot latin apprehendere (prendre, saisir, attraper), mais je me demande par quel glissement on a pu arriver au sens n° 2.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Klausinski
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La plupart de ces verbes font des noms en « mission » : « démission », « admission », « rémission », « commission », etc. Parmi ceux que vous citez, seul « promettre » contrevient à la règle en faisant « promesse ». On peut aussi remarquer que les noms sont plus spécialisés que les verbes. La soumission est quasiment toujours l'action de se soumettre, la rémission celle de se remettre, et non de remettre quelque chose. L'admission a également un sens plus étroit que le verbe admettre.Hippocampe a écrit :Je pense à mettre:
démettre
admettre
remettre
commettre
soumettre
omettre
promettre
compromettre ?
Les mêmes avec le préfixe re avant l'autre préfixe:
redémettre, recommettre, reremettre, rereremettre...
"remettre" compte mais pas les autres à moins qu'ils n'apportent un sens nouveau.
Des formes que vous citez, on peut encore tirer deux noms : un compromis et un commis.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Hippocampe
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