Perles d'inculture 5

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Verrouillé
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

C'est vrai ; mais les points de suspension ne représentent qu'un mot : petit.
André (G., R.)
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ACCORD DE L'ADJECTIF QUALIFICATIF

Message par André (G., R.) »

Dans une lettre des évêques de France :
Il faudrait être sourds ou aveugles pour ne pas nous rendre compte de la lassitude, des frustrations, parfois des peurs et même de la colère qui habitent une part importante des habitants de notre pays...
Que pensez-vous des pluriels « sourds » et « aveugles » ?
Par ailleurs, écrire que des peurs habitent des habitants me paraît peu heureux.
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Claude
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Message par Claude »

Pour moi, on doit dire, soit « il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas SE rendre compte... soit « il faudrait que nous soyons sourds ou aveugles pour ne pas nous rendre compte... », mais pas un mélange des deux.
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Islwyn
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Message par Islwyn »

C'est bien dit. Et pour le verbe je proposerais « qui hantent » ou « qui affligent ».
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Messieurs, je vous ai lus et approuvés !
Fut un temps où le français des ecclésiastique était irréprochable...
Lors d'une cérémonie récente d'obsèques dans l'église de mon village natal, j'ai lu ceci sur un panneau fixé apparemment à demeure au mur de la nef :

Notre père qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnes-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonnes-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumet pas à la tentation, mais délivres-nous du mal.

Une autre faute, que j'ai oubliée, était à déplorer et un mot, qui ne me revient pas non plus, manquait.
La personne qui avait écrit cela avait manifestement entendu parler d'une règle concernant la différence entre l'impératif des verbes du premier groupe et celui des autres groupes !
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Yeva Agetuya
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Message par Yeva Agetuya »

André (G., R.) a écrit :Notre père qui est aux cieux,
Oui ?

Ma maison qui est à la campagne...
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Claude a écrit :Pour moi, on doit dire, soit « il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas SE rendre compte... soit « il faudrait que nous soyons sourds ou aveugles pour ne pas nous rendre compte... », mais pas un mélange des deux.
N'accepteriez-vous pas ce petit mélange :
Il nous faudrait être sourds ou aveugles pour ne pas nous rendre compte de la lassitude, des frustrations, parfois des peurs et même de la colère qui habitent une part importante des habitants de notre pays... ?
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Yeva Agetuya a écrit :
André (G., R.) a écrit :Notre père qui est aux cieux,
Oui ?

Ma maison qui est à la campagne...
Mais "ma maison" n'est pas un vocatif, contrairement à "notre père". L'accord est différent.
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Claude
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Message par Claude »

Leclerc92 a écrit : [...] N'accepteriez-vous pas ce petit mélange :
Il nous faudrait être sourds ou aveugles pour ne pas nous rendre compte de la lassitude, des frustrations, parfois des peurs et même de la colère qui habitent une part importante des habitants de notre pays... ?
J'accepte volontiers cette forme plus élégante. :wink:
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Claude
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Message par Claude »

Du temps de ma jeunesse nous vouvoyions Dieu en disant : « Notre père qui êtes aux cieux ». Puisque le tutoiement est maintenant de rigueur on devrait écrire : « Notre père qui es aux cieux, que ton nom... ».
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Du temps de votre jeunesse catholique, cher Claude, car chez les Protestants, cela fait belle lurette qu'on tutoie Dieu, sans lui manquer de respect pour autant !
https://oratoiredulouvre.fr/prier/Le-No ... .php#lefev
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Astragal
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Habiter (au sens figuré)

Message par Astragal »

« Il faudrait être sourds ou aveugles pour ne pas nous rendre compte de la lassitude, des frustrations, parfois des peurs et même de la colère qui habitent une part importante des habitants de notre pays... »
Pour ma part, je n'avais pas été choqué par qui habitent. Je vois parfois une utilisation ressemblante, par exemple : « la colère/peur m'habite » ou « être habité par la colère/peur ».
J'ai donc cherché à savoir si le sens que prend habiter dans cette phrase est fautif. Dans le dictionnaire de Littré, j'ai vu quelques exemples d'utilisation de ce verbe au figuré. http://www.littre.org/definition/habiter
Exemple : Ce n'est plus moi qui fais cela ; mais c'est le péché qui habite en moi, [Sacy, Bible, St Paul, Épît. aux Rom. VII, 17]
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
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Islwyn
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Message par Islwyn »

C'est, je pense, la proximité de « habitent » et « habitants » qui surprend surtout. Le sens figuré du verbe ne me déplaît pas du tout.
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Astragal
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Message par Astragal »

Ah ! oui, en effet, je n'avais pas fait le rapprochement avec « habitants ». Je comprends mieux désormais. Je suis d'accord avec vous, un autre verbe conviendrait mieux.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Nous sommes bien d'accord !
Dans « c'est le péché qui habite en moi », « habiter » est suivi d'un complément de lieu et non d'un COD comme dans « qui habitent une part importante des habitants ». Mais cela ne change rien à son sens.
À propos : tout le monde applique-t-il, pour le sens propre du verbe, la règle qui veut que l'on dise « habiter une maison » (COD), mais « habiter dans une petite ville » (complément de lieu) ? Il m'arrive de l'oublier.
Verrouillé