"De chez Casino"

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Jacques
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Message par Jacques »

Je le suppose aussi, car on dit de même dans les Bouches-du-Rhône.

(Je sens un petit clin d'œil sympathique dans l'exemple de la Côte-d'Or).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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JR
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Message par JR »

En France, en Allemagne, en Italie, en Chine, en Russie
mais
au Brésil, au Portugal, au Bénin, au Cameroun, au Japon
et aux Etats Unis, aux Pays Bas . . . :roll:
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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Jacques
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Message par Jacques »

Il semble que cette différence de traitement entre féminin et masculin concerne tous les lieux géographiques.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
codrila

Message par codrila »

"En Limousin le temps sera pluvieux dimanche Sad " : l'initiale de cette région n'est pas une voyelle, je préfèrerais entendre "Dans le Limousin".
Spontanément, j'aurais dit aussi« dans le Limousin» .

Pourtant sur le site de l'office du tourisme de cette région , et sur celui du Conseil Régional, on peut lire En Limousin.
Je suppose qu'ils savent de quoi ils parlent :)
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Jacques
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Message par Jacques »

On ne trouve malheureusement rien dans les livres spécialisés au sujet de cette possible pratique. Ils ne parlent que de l'usage de EN devant un nom de ville, et Le français correct de Grevisse nous apprend ceci :
« Du Moyen Âge jusque dans le XVIIe siècle, on a généralement utilisé la préposition EN devant un nom de ville. Par archaïsme ou par imitation, des auteurs modernes emploient EN au lieu de À devant un nom de ville commençant par A (en Alger, en Amiens) ».
Si jadis on employait EN devant un nom de ville (quelle que soit son initiale), nous pouvons supposer que cela ait pu se faire avec d'autres noms géographiques, et que des tournures comme en Limousin sont des archaïsmes qui persistent dans des formes régionales.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Jacques a écrit :...Par archaïsme ou par imitation, des auteurs modernes emploient EN au lieu de À devant un nom de ville commençant par A (en Alger, en Amiens) »....
Le site Orthonet en parle ainsi :
"...à part des coquetteries comme l’inévitable et naïf pédantisme en Avignon..." :wink:
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Jacques
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Message par Jacques »

C.Q.F.D.
Parce que si on disait en Avignon, il faudrait dire aussi en Albuquerque , en Amsterdam et en Argenteuil
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Bien que l'expression ne contente pas mon oreille, "en régions" est légitime car apparu en 1982 avec le découpage de la France en 22 régions (+ l'Outre-mer). Nos bonnes vieilles provinces n'ont plus d'existence administrative.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est vrai, l'Administration a tué les provinces. Je trouve qu'il est bizarre de dire Provence-Côte d'Azur ou Champagne-Ardenne.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
codrila

Message par codrila »

En Avignon : l'expression est très ancienne et remonte à l'époque ou Avignon n'appartenait pas à la France .

En Espagne, en Italie...
Avignon n'a été rattachée à la France qu'à la Révolution, donc tardivement.

Aujourd'hui, certes, il n'y a aucune raison de continuer à s'exprimer ainsi, ce serait pédant et contraire aux recommandations grammaticales... mais n'oublions pas que c'est l'expression littéraire employée par tous les auteurs provençaux , Mistral ( le Voyage en Avignon), Daudet ( la mule du Pape) et bien d'autres( Voltaire)... Au XIX ème les historiens et même l'Académie du Vaucluse s'exprimaient ainsi.

Disons que c'est une tournure littéraire et vieillie :)
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Jacques
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Message par Jacques »

Nous aimerions avoir l'avis des indigènes de la région provençale. Par exemple, dame Perkele.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Moi ? Je suis née à Avignon.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Perkele a écrit :Moi ? Je suis née à Avignon.
Eh bien le voilà votre avis : vous naquîtes à Avignon.
Dois-je vous avouer que, comme tout Parisien, j'ignore franchement si Avignon fait ou non partie de la Provence ?
Pour les « gens du Nord », la Provence, c'est tout le Sud.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Frédounette

Message par Frédounette »

Fichtre ! Je n'avais jamais fait le rapprochement avec le genre. Que de connaissances sur ce forum, véritablement ! :lol:
Une autre question me vient maintenent à l'esprit : "Renseignez-vous en mairie." me déplaît également. Pourtant le substantif "mairie" est féminin ...
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Perkele
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Message par Perkele »

Après le démembrement de l'empire carolingien et du royaume d'Arles, fondé par Boson, l'Avignonnais et le Venaissin échurent aux comtes de Provence. C'est à tort que l'on a quelquefois regardé comme une même chose le comtat d'Avignon et le comtat Venaissin. Le Venaissin, qui ne fut érigé en comté qu'au XIVe siècle par Clément V, était un pays distinct de l'Avignonnais. Il paraît tirer son nom de Vénasque, jadis ville importante, évêché et capitale du pays avant que Carpentras [ne pas prononcer le S final !] lui eût ravi ce titre.

Après les comtes de Provence, ce furent les comtes de Toulouse qui devinrent maîtres de ces deux pays, et ils le demeurèrent pendant plus de deux siècles. Par le traité de Meaux (1229), Raymond VII abandonna au pape tout ce qu'il possédait sur la rive gauche du Rhône. Cette cession, confirmée en 1274 par Philippe le Hardi, mit les papes en possession du comtat Venaissin.

Le comtat d'Avignon ne leur appartint qu'en 1348, après que Jeanne, reine de Naples, l'eut vendu à Clément VI. Bien qu'ils eussent cessé de résider dans le pays en 1376, ils le gardèrent néanmoins jusqu'à la Révolution française, en se faisant représenter à Avignon par un vice-légat, et dans le comtat Venaissin par un ecclésiastique d'un rang moins élevé qu'on appelait recteur.

Seulement, dans cet intervalle, les deux comtats furent trois fois saisis par les rois de France : la première fois par Louis XIV, de juillet,1663 à juillet 1664, à l'occasion de l'insulte faite par la garde corse du pape à l'ambassadeur de France, le duc de Créqui ; la seconde fois encore par Louis XIV, lors de ses démêlés avec Innocent XI, d'octobre 1689 à octobre 1689, en vertu d'un arrêt rendu en 1683 par le Parlement, et portant réunion de ces pays au royaume ; la troisième fois enfin, de 1768 à 1774, par Louis XV, qui voulait punir l'affront fait par Clément XIII au duc de Parme. Toujours restituées par les rois aux pontifes, ces enclaves, qui rompaient l'unité du royaume dans le Midi, ne furent définitivement ramenées dans le sein de la France que par la Révolution ; mais ce ne fut pas sans quelques difficultés.

Lors de la division de la France en départements, en 1791, le comtat d'Avignon, le comtat Venaissin et la principauté d'Orange furent réunis pour former celui de Vaucluse.
Il n'empêche qu'on y parle (parlait) le provençal du triangle sacré.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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