Les mots qui changent de catégories grammaticales

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Jacques
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Message par Jacques »

Moi non plus je n'avais pas consulté le dictionnaire. Je viens de regarder dans celui de l'Académie :
GRANDEMENT adv. XIIe siècle, gramment. Dérivé de grand.
1. Considérablement, fortement ; d'une manière importante. Il se trompe grandement. Nous sommes grandement intéressés par ce projet. 2. Au-delà de la moyenne, de la mesure ordinaire. Être grandement logé. Il a grandement de quoi vivre, ses ressources sont plus que suffisantes. Recevoir grandement, avec générosité, largesse. Vivre grandement, avec faste. 3. Avec grandeur, noblesse, élévation morale. Il pense, il agit grandement.

Donc sens abstrait uniquement.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Invité

Message par Invité »

"Être grandement logé" me semble bien concret pour un sens abstrait !
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Jacques
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Message par Jacques »

Desiderius a écrit :"Être grandement logé" me semble bien concret pour un sens abstrait !
Rien n'est jamais absolu. Et le verbe loger, par lui-même, n'a pas un sens matériel, mesurable. Il peut être considéré comme abstrait.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Perkele a écrit :L'idée de mettre un S à tous les quatre ou tous les cinq ne m'a jamais effleurée.
Moi non plus. Mais on dit pourtant entre quatre-z-yeux. Ici, la fausse liaison est purement phonétique, mais elle pourrait prêter à confusion.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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Perkele
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Message par Perkele »

Une émission qui s'appelait "les quat'z-amis" a fait faire des fautes à de nombreux petits n-enfants ! :wink:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Ne pourrait-on pas l'assimiler au T phonétique ajouté dans comment va-t-elle, par exemple, ou dans y a-t-il... ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Jacques a écrit :Ne pourrait-on pas l'assimiler au T phonétique ajouté dans comment va-t-elle, par exemple, ou dans y a-t-il... ?
Euphonique, plutôt que phonétique ?
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est juste : euphonique = qui concerne l'harmonie sonore.
la fameuse « raison d'euphonie » propre à notre langue.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Invité

Message par Invité »

Bonjour,

Merci pour vos réponses. Je retiendrai toutes les variations de "tout". Cependant, je ne serais pas choqué, non plus, si j'entendais "la fenêtre grandement ouverte", ce qui, pour moi, équivaudrait à " ouverte en grand" (et pour moi, ni l'adverbe "grandement" ni l'adjectif "grand" ne me semblent très abstraits!). De plus un -z-qui s'introduit indûment entre deux mots, créant ainsi une liaison vicieuse, s'appelle, en phonétique, un velours.
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Jacques
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Message par Jacques »

La fenêtre grandement ouverte est un usage qui n'est pas reconnu par les spécialistes, ou du moins pas signalé, mais il est de fait que, sauf pour un utilisateur averti, la faute, si faute il y a vraiment, passe facilement inaperçue, parce qu'on s'attache plus au sens qu'à la forme, et que c'est vraiment péché véniel.
Quant à « entre quat'z'yeux », c'est une formulation populaire, qui appartient donc au langage familier, lequel échappe à l'orthodoxie de la langue soutenue. On ne voit pas, en outre, comment on pourrait prononcer correctement entre quatr'yeux, qui représente un exercice de diction quasiment irréalisable dans le feu de la conversation. Soyons indulgents pour la langue populaire et voyons plutôt son côté pittoresque.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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