subjonctif
- Yeva Agetuya
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Re: subjonctif
Pour compliquer la chose, je tombe sur le verbe attendre utilisé avec le subjonctif :
Ce que j’attends ? J’attends que les os soient vivants !
Victor Hugo
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Hug ... _6.djvu/90
Ce que j’attends ? J’attends que les os soient vivants !
Victor Hugo
https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Hug ... _6.djvu/90
Re: subjonctif
Il n'y a pas que chez Hugo. Ne dites-vous pas "J'attends qu'il vienne" plutôt que "j'attends qu'il vient" ou "j'attends qu'il viendra" ?
- Jacques-André-Albert
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Re: subjonctif
Personne n'a réagi à ma tentative d'explication pour la différence du mode qui suit les verbes souhaiter et espérer. Elle me semble assez pertinente.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
Re: subjonctif
Vous aviez évoqué cette hypothèse intéressante ici :
viewtopic.php?p=67343#p67343
Il est possible qu'il y ait là une explication pour le premier usage des modes avec espérer et souhaiter, mais les choses me paraissent compliquées par le fait que espérer semble avoir eu plusieurs sens en ancien français :
Il est certain qu'aujourd'hui, les sens de espérer et de souhaiter ne sont pas toujours clairement différenciés ; on constate d'ailleurs dans les grammaires et dans un certain usage littéraire l'utilisation du subjonctif avec espérer.
https://www.grevisse.fr/le-blog-chroniq ... er-esperer
Tout cela engendre de longues et savantes discussions.
https://lexique.univ-lille.fr/data/imag ... 89-221.pdf
En pratique, on est bien obligé d'admettre que la règle d'aujourd'hui est essentiellement dictée par l'usage plus que par une connaissance intime des modes.
viewtopic.php?p=67343#p67343
Il est possible qu'il y ait là une explication pour le premier usage des modes avec espérer et souhaiter, mais les choses me paraissent compliquées par le fait que espérer semble avoir eu plusieurs sens en ancien français :
https://www.cnrtl.fr/definition/dmf/esp ... ebbj;str=0A. - [Idée d'attente d'une chose qu'on envisage, qu'on souhaite ou qu'on redoute]
1. "Envisager comme possible (la réalisation, la survenue de qqc.)"
2. "Envisager qqc. avec confiance, souhaiter qqc."
3. "Envisager qqc. avec crainte, craindre qqc."
Il est certain qu'aujourd'hui, les sens de espérer et de souhaiter ne sont pas toujours clairement différenciés ; on constate d'ailleurs dans les grammaires et dans un certain usage littéraire l'utilisation du subjonctif avec espérer.
https://www.grevisse.fr/le-blog-chroniq ... er-esperer
Tout cela engendre de longues et savantes discussions.
https://lexique.univ-lille.fr/data/imag ... 89-221.pdf
En pratique, on est bien obligé d'admettre que la règle d'aujourd'hui est essentiellement dictée par l'usage plus que par une connaissance intime des modes.
- Perkele
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Re: subjonctif
Dans plusieurs langues romanes, notamment l'espagnol, le portugais ou le provençal, La forme verbale correspondant à espérer, signifie attendre.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Re: subjonctif
C'est vrai qu'il est parfois difficile de justifier l'usage de l'indicatif et du subjonctif.
Voici des verbes qui sont suivis de l'indicatif :
J'espère que nous réussirons.
Je dis que nous réussirons.
Je sais que nous réussirons.
Je suis sûr que nous réussirons.
J'espère que nous réussirons.
Je constate que nous réussirons.
J'affirme que nous réussirons.
Je déclare que nous réussirons.
Je ne doute pas que nous réussirons.
On peut modifier cette première catégorie de phrases complexes en faisant passer en tête la subordonnée, qui devient indépendante :
Nous réussirons, voilà ce que j'espère.
Nous réussirons, voilà ce que je dis (j'affirme, je déclare).
Nous réussirons, voilà ce que je sais.
Nous réussirons, voilà ce dont je suis sûr.
Nous réussirons, voilà ce dont je ne doute pas.
Voici des verbes qui sont suivis du subjonctif :
Je souhaite que nous réussissions.
Il faut que nous réussissions.
Il faudrait que nous réussissions.
Je veux que nous réussissions.
Je préfère que nous réussissions.
Je doute que nous réussissions.
Je demande que nous réussissions.
Je ne suis pas sûr que nous réussissions.
J'attends que nous réussissions.
Il est possible que nous réussissions.
Il est impossible que nous réussissions.
Je suis ravi que nous réussissions.
C'est dommage que nous réussissions.
Pour la seconde série, la même transformation n'est pas toujours possible. Quand elle est possible, elle nécessite l'ajout d'une locution adverbiale qui rend compte de la plus grande incertitude contenue dans le subjonctif d'origine :
Nous réussirons, voilà du moins ce que je souhaite.
Nous réussirons, il le faut du moins.
Nous réussirons, il le faudrait du moins.
Nous réussirons, voilà du moins ce que je veux.
Nous réussirons, voilà du moins ce que je préfère.
…
Le mode subjonctif n'est donc pas toujours dû au hasard, il s'en faut de beaucoup. Certes, après « Je suis ravi que… » et « Il est dommage que… », dans vos exemples, on voit qu'il peut concerner aussi des faits avérés.
Voici des verbes qui sont suivis de l'indicatif :
J'espère que nous réussirons.
Je dis que nous réussirons.
Je sais que nous réussirons.
Je suis sûr que nous réussirons.
J'espère que nous réussirons.
Je constate que nous réussirons.
J'affirme que nous réussirons.
Je déclare que nous réussirons.
Je ne doute pas que nous réussirons.
On peut modifier cette première catégorie de phrases complexes en faisant passer en tête la subordonnée, qui devient indépendante :
Nous réussirons, voilà ce que j'espère.
Nous réussirons, voilà ce que je dis (j'affirme, je déclare).
Nous réussirons, voilà ce que je sais.
Nous réussirons, voilà ce dont je suis sûr.
Nous réussirons, voilà ce dont je ne doute pas.
Voici des verbes qui sont suivis du subjonctif :
Je souhaite que nous réussissions.
Il faut que nous réussissions.
Il faudrait que nous réussissions.
Je veux que nous réussissions.
Je préfère que nous réussissions.
Je doute que nous réussissions.
Je demande que nous réussissions.
Je ne suis pas sûr que nous réussissions.
J'attends que nous réussissions.
Il est possible que nous réussissions.
Il est impossible que nous réussissions.
Je suis ravi que nous réussissions.
C'est dommage que nous réussissions.
Pour la seconde série, la même transformation n'est pas toujours possible. Quand elle est possible, elle nécessite l'ajout d'une locution adverbiale qui rend compte de la plus grande incertitude contenue dans le subjonctif d'origine :
Nous réussirons, voilà du moins ce que je souhaite.
Nous réussirons, il le faut du moins.
Nous réussirons, il le faudrait du moins.
Nous réussirons, voilà du moins ce que je veux.
Nous réussirons, voilà du moins ce que je préfère.
…
Le mode subjonctif n'est donc pas toujours dû au hasard, il s'en faut de beaucoup. Certes, après « Je suis ravi que… » et « Il est dommage que… », dans vos exemples, on voit qu'il peut concerner aussi des faits avérés.
Le mégadictionnaire de la langue française
https://sites.google.com/view/ledictho/accueil
https://sites.google.com/view/ledictho/accueil
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: subjonctif
Je trouve sur le net "la pire chose qui vous soit arrivée", "la pire chose que vous ayez vue".
Ce doit être la présence d'un "que" qui incite à ne pas utiliser l'indicatif.
Ce doit être la présence d'un "que" qui incite à ne pas utiliser l'indicatif.
Re: subjonctif
C'est le superlatif qui entraîne le subjonctif.
Une belle chose que j'ai vue en Allemagne, c'est...
La plus belle chose que j'aie vue en Allemagne, c'est...
Une belle chose que j'ai vue en Allemagne, c'est...
La plus belle chose que j'aie vue en Allemagne, c'est...
- Hippocampe
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Re: subjonctif
J'allais le dire !
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: subjonctif
Qu'y a-t-il d'irréel là-dedans ?
- Hippocampe
- Messages : 3111
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Re: subjonctif
D'après le ChatGPT :
Pourquoi met-on le subjonctif après "le pire" ou "le meilleur ?"
ChatGPT a dit :
ChatGPT
On utilise souvent le subjonctif après des expressions comme "le pire" ou "le meilleur" parce que ces expressions impliquent une nuance de subjectivité, d'incertitude ou de jugement hypothétique. Voici les raisons grammaticales et sémantiques qui expliquent cet usage :
1. Expression d'une subjectivité ou d'un jugement
Les expressions comme "le pire" ou "le meilleur" ne décrivent pas toujours un fait établi, mais plutôt une évaluation subjective ou une projection.
Le subjonctif est le mode qui exprime des idées subjectives ou non réalisées (désirs, doutes, éventualités).
Exemple :
"C'est le pire qui puisse arriver."
→ Le subjonctif (puisse) est utilisé parce qu'on parle d'une possibilité, non d'une certitude.
2. Une idée de possibilité ou d'incertitude
Avec "le pire" ou "le meilleur", on imagine souvent des scénarios possibles (mais pas encore réalisés), ce qui justifie l'emploi du subjonctif.
Exemple :
"C'est le meilleur film que je puisse imaginer."
→ Le subjonctif (puisse) est utilisé parce que l'imagination projette un cas hypothétique.
3. Dépendance à une subordonnée relative exprimant une subjectivité
Lorsque "le pire" ou "le meilleur" introduit une proposition relative (avec que), le subjonctif est requis si cette relative exprime :
Un fait non encore réalisé.
Une idée subjective ou émotionnelle.
Exemples :
"C'est le pire que j'aie jamais vu."
→ Subjonctif (aie) car c'est une évaluation subjective du locuteur.
"Il fait le meilleur qu'il puisse faire."
→ Subjonctif (puisse) car il s'agit d'une éventualité ou d'une hypothèse.
4. Comparaison avec l'indicatif
Si l'on exprime une vérité certaine ou une observation factuelle, l'indicatif peut être utilisé.
Cependant, avec "le pire" ou "le meilleur", l'indicatif est rare, car ces expressions introduisent généralement des jugements ou des situations hypothétiques.
Exemple sans subjonctif (indicatif) :
"C'est le pire scénario qu'on a vécu l'an dernier."
→ Indicatif (a vécu) parce qu'on fait référence à un fait passé et établi.
Résumé pratique
Subjonctif : Utilisé pour marquer une subjectivité, une hypothèse ou une possibilité (souvent après "le pire" ou "le meilleur").
Indicatif : Utilisé si l'on parle d'un fait établi ou observé, mais cela reste moins fréquent dans ces constructions.
Règle clé à retenir :
Le subjonctif s'impose généralement après "le pire" ou "le meilleur", car ces expressions expriment des jugements ou des situations hypothétiques, alignés sur les usages traditionnels du subjonctif en français.
Pourquoi met-on le subjonctif après "le pire" ou "le meilleur ?"
ChatGPT a dit :
ChatGPT
On utilise souvent le subjonctif après des expressions comme "le pire" ou "le meilleur" parce que ces expressions impliquent une nuance de subjectivité, d'incertitude ou de jugement hypothétique. Voici les raisons grammaticales et sémantiques qui expliquent cet usage :
1. Expression d'une subjectivité ou d'un jugement
Les expressions comme "le pire" ou "le meilleur" ne décrivent pas toujours un fait établi, mais plutôt une évaluation subjective ou une projection.
Le subjonctif est le mode qui exprime des idées subjectives ou non réalisées (désirs, doutes, éventualités).
Exemple :
"C'est le pire qui puisse arriver."
→ Le subjonctif (puisse) est utilisé parce qu'on parle d'une possibilité, non d'une certitude.
2. Une idée de possibilité ou d'incertitude
Avec "le pire" ou "le meilleur", on imagine souvent des scénarios possibles (mais pas encore réalisés), ce qui justifie l'emploi du subjonctif.
Exemple :
"C'est le meilleur film que je puisse imaginer."
→ Le subjonctif (puisse) est utilisé parce que l'imagination projette un cas hypothétique.
3. Dépendance à une subordonnée relative exprimant une subjectivité
Lorsque "le pire" ou "le meilleur" introduit une proposition relative (avec que), le subjonctif est requis si cette relative exprime :
Un fait non encore réalisé.
Une idée subjective ou émotionnelle.
Exemples :
"C'est le pire que j'aie jamais vu."
→ Subjonctif (aie) car c'est une évaluation subjective du locuteur.
"Il fait le meilleur qu'il puisse faire."
→ Subjonctif (puisse) car il s'agit d'une éventualité ou d'une hypothèse.
4. Comparaison avec l'indicatif
Si l'on exprime une vérité certaine ou une observation factuelle, l'indicatif peut être utilisé.
Cependant, avec "le pire" ou "le meilleur", l'indicatif est rare, car ces expressions introduisent généralement des jugements ou des situations hypothétiques.
Exemple sans subjonctif (indicatif) :
"C'est le pire scénario qu'on a vécu l'an dernier."
→ Indicatif (a vécu) parce qu'on fait référence à un fait passé et établi.
Résumé pratique
Subjonctif : Utilisé pour marquer une subjectivité, une hypothèse ou une possibilité (souvent après "le pire" ou "le meilleur").
Indicatif : Utilisé si l'on parle d'un fait établi ou observé, mais cela reste moins fréquent dans ces constructions.
Règle clé à retenir :
Le subjonctif s'impose généralement après "le pire" ou "le meilleur", car ces expressions expriment des jugements ou des situations hypothétiques, alignés sur les usages traditionnels du subjonctif en français.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Hippocampe
- Messages : 3111
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Re: subjonctif
Dans un vieux livre (lequel ?) que j'ai lu il y a longtemps il était dit que les pêcheurs bretons disaient "espérer" pour dire "attendre".
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Re: subjonctif
Vu sous cet angle, d'accord.Hippocampe a écrit : ↑dim. 29 déc. 2024, 16:27 Règle clé à retenir :
Le subjonctif s'impose généralement après "le pire" ou "le meilleur", car ces expressions expriment des jugements ou des situations hypothétiques, alignés sur les usages traditionnels du subjonctif en français.
- Hippocampe
- Messages : 3111
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Re: subjonctif
Pour moi ce n'est pas si clair mais enfin, au collège, mon prof de français préféré m'a appris qu'un superlatif ou une expression équivalente à un subjectif devait être suivi d'un subjectif. En tout cas c'est comme ça qu'on parle.Yeva Agetuya a écrit : ↑dim. 29 déc. 2024, 16:44Vu sous cet angle, d'accord.Hippocampe a écrit : ↑dim. 29 déc. 2024, 16:27 Règle clé à retenir :
Le subjonctif s'impose généralement après "le pire" ou "le meilleur", car ces expressions expriment des jugements ou des situations hypothétiques, alignés sur les usages traditionnels du subjonctif en français.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
- Perkele
- Messages : 12914
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Re: subjonctif
Ce ne sont pas les seuls ; c'est le cas en provençal en portuguais et en espagnol ; l'itatien avec aspetare et le roumain n'en sont pas loin.Hippocampe a écrit : ↑dim. 29 déc. 2024, 16:29Dans un vieux livre (lequel ?) que j'ai lu il y a longtemps il était dit que les pêcheurs bretons disaient "espérer" pour dire "attendre".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.