Je l'avais découvert il y a longtemps, mais on peut probablement voir là un glissement populaire, avec ce sens de tailler ou fouiller grossièrement et maladroitement dans la chair.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ah mais ce n'est pas moi, c'est l'usage populaire qui a détourné le mot. Je sors mon dictionnaire historique : D'abord chaircuttier puis charcuytier, charcutier, personne qui fait commerce de viande de porc et la prépare, se distingue de boucher. Par métaphore, il a reçu assez récemment (1866) le sens péjoratif de « chirurgien maladroit et brutal ». Charcuter (fin XVIe) contient dès l'origine l'idée de maldresse, de « couper maladroitement la viande », ce qui explique la notion de « tailler inconsidérément dans les chairs vives » à propos d'un mauvais chirurgien.
Voilà, je plaide non coupable (sans jeu de mots).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ce sens de couper, au jeu de cartes, est clair puisqu'il consiste à séparer le jeu en deux ; couper une communication, c'est y mettre fin de façon brutale en rompant le contact ; couper dans l'acception de mélanger par dilution (couper un vin avec de l'eau) est déjà plus éloigné du concept. Mais ce qui est surprenant c'est que couper a été formé sur coup, et qu'il s'agit là d'une déviation sémantique qui s'exprime dès l'origine : alors que coup a toujours désigné le choc brutal, le heurt, couper, à sa création, désigne le fait de séparer par entaille, avec un objet tranchant. Il existait pourtant le verbe latin secare, qui aurait pu donner séquer (que l'on retrouve dans disséquer). Mystère de l'étymologie populaire !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).