désâmer
désâmer
J'ai trouvé ce mot dans Quo Vadis
sur ce monde tout-puissant encore et déjà désâmé, sur ce monde qui roulait vers l'abîme dans sa débauche suprême et fleurie...
On comprend le sens: perdre son âme, mais je ne trouve ce mot dans aucun dictionnaire sauf dans les conjugueurs où apparemment il se décline à tous les temps. Je voudrais être un peu plus sûr du sens.
Avez-vous des précisions?
sur ce monde tout-puissant encore et déjà désâmé, sur ce monde qui roulait vers l'abîme dans sa débauche suprême et fleurie...
On comprend le sens: perdre son âme, mais je ne trouve ce mot dans aucun dictionnaire sauf dans les conjugueurs où apparemment il se décline à tous les temps. Je voudrais être un peu plus sûr du sens.
Avez-vous des précisions?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le mot est un québécisme, dont voici les différentes acceptions :
DÉSÂMER v. tr. 1° Enlever la vie. l'âme de, faire mourir. Ex.: Quand je pense à ça, ça me désâme = ça me fait mourir. 2° Affaisser, exténuer de fatigue, faire presque mourir. Ex.: Quand j'ai eu fini de faire ça, j'étais désâmé = j'étais exténué de fatigue. - Travailler à se désâmer = à se faire mourir. 3° Briser, détruire. Ex.: Il a désâmé son jouet = il l’a brisé.
Le sens le plus courant, à la forme pronominale, semble être s'épuiser.
DÉSÂMER v. tr. 1° Enlever la vie. l'âme de, faire mourir. Ex.: Quand je pense à ça, ça me désâme = ça me fait mourir. 2° Affaisser, exténuer de fatigue, faire presque mourir. Ex.: Quand j'ai eu fini de faire ça, j'étais désâmé = j'étais exténué de fatigue. - Travailler à se désâmer = à se faire mourir. 3° Briser, détruire. Ex.: Il a désâmé son jouet = il l’a brisé.
Le sens le plus courant, à la forme pronominale, semble être s'épuiser.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Je vais même plus loin ; ce dictionnaire connaît "désâmer" en conjugaison mais ni en recherche de synonyme ni en définition ; c'est à faire pleurer.
Il porte bien son nom.![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Il porte bien son nom.
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Je me préparais à répondre qu’il s’agit d’un québécisme, mes sources m’indiquent qu’il s’agit d’un terme familier utilisé surtout à la forme pronominale. Je l’ai entendu souvent dans la bouche des Acadiens des Maritimes. J'avais cité les 3 acceptions de Jacques qui se retrouvent dans Le Glossaire du Parler français au Canada, 1968. Les Presses de l'université Laval, Québec
J'y ajoute:
Désâmer v. pron. réfl. Conjug. 1
Fam. Faire beaucoup d’efforts, dépenser beaucoup d’énergie pour aider qqn ou pour réaliser qqch = fam. Se décarcasser ; très fam. Se floc, se fendre. Ils se sont désâmés pour construire leur maison.
Le Robert, Dictionnaire québécois d’aujourd’hui, 1992
Exemples
J'y ajoute:
Désâmer v. pron. réfl. Conjug. 1
Fam. Faire beaucoup d’efforts, dépenser beaucoup d’énergie pour aider qqn ou pour réaliser qqch = fam. Se décarcasser ; très fam. Se floc, se fendre. Ils se sont désâmés pour construire leur maison.
Le Robert, Dictionnaire québécois d’aujourd’hui, 1992
Exemples
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il y a une analogie de sens avec l'idée de se donner du mal jusqu'à s'épuiser. Peut-on savoir quelle est votre région ?codrila a écrit :Dans ma région, on se lève l'âme au sens de : on se met en quatre, on donne le meilleur de soi-même , bref on se décarcasse.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
En effet, est-ce que cela viendrait de la traduction?Perkele a écrit :Et que fait donc ce mot dans "Quo vadis ?" ?
Les deux traducteurs pourtant, B.KOZAKIEWICZ et de J-L de JANASZ,
n'ont pas l'air québecquois.
Ceci dit, il y a l'évidence dans ce texte, le souci du mot juste quand ce n'est pas celui du mot rare.
Exemples: j'ai noté "le bruisselis de pas" et "irrorer" pour dire tout bonnement vaposriser.
J'ai noté aussi cet accord au féminin qui me semble un peu hardi (?):
Le peuple, enchanté de cette résolution, avant-courrière de jeux et de distribution de blé, s'assemblait en foule....
Cet emploi est admis par l’Académie :amourdeliceetorgue a écrit :J'ai noté aussi cet accord au féminin qui me semble un peu hardi (?):
Le peuple, enchanté de cette résolution, avant-courrière de jeux et de distribution de blé, s'assemblait en foule....
AVANT-COURRIER, -IÈRE n. et adj. (pl. Avant-courriers, -ières). XVIe siècle.
Class. Rare au masculin. 1. N. Celui, celle qui devance, qui annonce. Les brumes sont les avant-courrières de l’automne. 2. Adj. Qui devance, qui annonce. Une ombre avant-courrière de la nuit.
-
- Messages : 299
- Inscription : sam. 06 mai 2006, 19:59
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
L'Académie le donnait déjà dans sa première édition, et seulement au féminin :
AVANT-COURRIERE. s. f. Il n'est en usage qu'en parlant de l'aurore. L'avant-courriere du soleil.
Ndle : extrait de l'article : COURIR
Édition 1694
Notons qu'à l'époque il ne s'utilisait pas en fonction d'adjectif et qu'il avait un sens très restreint. Ce n'est que dans la huitième que le masculin a fait son entrée, mais toujours pas l'adjectif admis seulement dans la neuvième :
AVANT-COURRIER, IÈRE. n. Celui, celle qui précède, qui devance. Il a vieilli et n'est plus guère employé que poétiquement et au féminin. L'avant-courrière du soleil. L'avant-courrière du jour. Les brumes sont les avant-courrières de l'automne.
Édition 1932-1935
AVANT-COURRIERE. s. f. Il n'est en usage qu'en parlant de l'aurore. L'avant-courriere du soleil.
Ndle : extrait de l'article : COURIR
Édition 1694
Notons qu'à l'époque il ne s'utilisait pas en fonction d'adjectif et qu'il avait un sens très restreint. Ce n'est que dans la huitième que le masculin a fait son entrée, mais toujours pas l'adjectif admis seulement dans la neuvième :
AVANT-COURRIER, IÈRE. n. Celui, celle qui précède, qui devance. Il a vieilli et n'est plus guère employé que poétiquement et au féminin. L'avant-courrière du soleil. L'avant-courrière du jour. Les brumes sont les avant-courrières de l'automne.
Édition 1932-1935
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).