Différents accords de verbes
Différents accords de verbes
bonjour,
Pour mon premier poste, voici quelques petites interrogations...
1) Elle observa une dizaine de personnes qui formaient un groupe hétérogène.
Ici j'accorde le verbe avec "personnes" car il me semble que ce sont à elles que se rapporte le groupe, mais est-ce bien correct ?
2) Etaient-ce ces fameuses plantes ?
J'accorde le verbe au pluriel car au présent il me semble que l'on dit "ce sont ces fameuses plante". Pourtant cette orthographe paraît fausse. Verdict ?
3) J'étais terrifiée à l'idée qu'un passant interprète mal ce qu'il voyait.
ou "ce qu'il voit."
Merci pour vos réponses.
isabelle
Pour mon premier poste, voici quelques petites interrogations...
1) Elle observa une dizaine de personnes qui formaient un groupe hétérogène.
Ici j'accorde le verbe avec "personnes" car il me semble que ce sont à elles que se rapporte le groupe, mais est-ce bien correct ?
2) Etaient-ce ces fameuses plantes ?
J'accorde le verbe au pluriel car au présent il me semble que l'on dit "ce sont ces fameuses plante". Pourtant cette orthographe paraît fausse. Verdict ?
3) J'étais terrifiée à l'idée qu'un passant interprète mal ce qu'il voyait.
ou "ce qu'il voit."
Merci pour vos réponses.
isabelle
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
1) Elle observa une dizaine de personnes qui formaient un groupe hétérogène.
Ici j'accorde le verbe avec "personnes" car il me semble que ce sont à elles que se rapporte le groupe, mais est-ce bien correct ?
Il me paraît très difficile, ici, d'appliquer l'accord d'intention et de le porter sur dizaine. Quand bien même cet accord d'intention serait grammaticalement envisageable, c'est le bon sens qui doit d'abord guider le choix. Ce sont bien les personnes qui forment le groupe.
2) Etaient-ce ces fameuses plantes ?
J'accorde le verbe au pluriel car au présent il me semble que l'on dit "ce sont ces fameuses plante". Pourtant cette orthographe paraît fausse. Verdict ?
Non, elle n'est pas fausse. Le principe qui veut l'accord pluriel à la forme affirmative (ce sont), vaut également pour les formes négative et interrogative. Ce pluriel est obligatoire.
3) J'étais terrifiée à l'idée qu'un passant interprète mal ce qu'il voyait.
ou "ce qu'il voit."
Ce qu'il voyait : l'action se déroule dans le passé, donc tous les verbes sont au passé.
Ici j'accorde le verbe avec "personnes" car il me semble que ce sont à elles que se rapporte le groupe, mais est-ce bien correct ?
Il me paraît très difficile, ici, d'appliquer l'accord d'intention et de le porter sur dizaine. Quand bien même cet accord d'intention serait grammaticalement envisageable, c'est le bon sens qui doit d'abord guider le choix. Ce sont bien les personnes qui forment le groupe.
2) Etaient-ce ces fameuses plantes ?
J'accorde le verbe au pluriel car au présent il me semble que l'on dit "ce sont ces fameuses plante". Pourtant cette orthographe paraît fausse. Verdict ?
Non, elle n'est pas fausse. Le principe qui veut l'accord pluriel à la forme affirmative (ce sont), vaut également pour les formes négative et interrogative. Ce pluriel est obligatoire.
3) J'étais terrifiée à l'idée qu'un passant interprète mal ce qu'il voyait.
ou "ce qu'il voit."
Ce qu'il voyait : l'action se déroule dans le passé, donc tous les verbes sont au passé.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Une dizaine
Bonjour,
Oui. En ce qui concerne le premier exemple j'avais lu quelque chose là-dessus qui disait que les deux accords étaient possible. Tout dépend de l'idée qu'on souhaite passer, soit on veut insister sur le groupe ou soit sur les personnes et donc on accorde en conséquence. Logique !
Oui. En ce qui concerne le premier exemple j'avais lu quelque chose là-dessus qui disait que les deux accords étaient possible. Tout dépend de l'idée qu'on souhaite passer, soit on veut insister sur le groupe ou soit sur les personnes et donc on accorde en conséquence. Logique !
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Re: Une dizaine
C'est le vaste sujet de l'accord d'intention. Avec un collectif singulier, comme une foule, une bande, une multitude, un grand nombre, la majorité, l'ensemble, etc. on peut faire l'accord grammatical sur le sujet du verbe (une foule de gens attend l'autobus), ou, par le procédé de la syllepse, reporter l'accord sur le complément du nom (une foule de gens attendent l'autobus). Il existe de nombreux autres cas d'accord d'intention : l'illusionniste utilise un jeu de cartes américain ou américaines, il porte des chaussures de cuir verni ou vernies. Mais dans certaines situations, cet accord d'intention ne doit pas s'appliquer n'importe comment, même si c'est grammaticalement correct. Il y faut du bon sens et du discernement. J'ai publié un article où j'étudiais ces situations.Abinitio a écrit :Bonjour,
Oui. En ce qui concerne le premier exemple j'avais lu quelque chose là-dessus qui disait que les deux accords étaient possible. Tout dépend de l'idée qu'on souhaite passer, soit on veut insister sur le groupe ou soit sur les personnes et donc on accorde en conséquence. Logique !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Denis, je suis désolé, c'est moi qui n'étais pas nombreux ; si j'avais croisé Codrila en faisant un tour d'étang et n'étant pas nombreuse non plus, nous aurions été un peu plus nombreux.Denis Normand a écrit :J'espère que ça mordait quand même,,,codrila a écrit :...« Hier je n'étais pas nombreux au bord de l'étang ».
:P
Non !
![[sadique] :twisted:](./images/smilies/icon_twisted.gif)
PS : Que ceux qui sont trop sérieux ne tiennent pas compte de ce présent message.
- Perkele
- Messages : 12918
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Cerait-ce à force de vous faire apostropher par "Eh ! T'es venu entier ?"Claude a écrit :Il m'arrive parfois de dire à mon entourage : « Hier je n'étais pas nombreux au bord de l'étang ».codrila a écrit :...Sauf s'il s'agit de Renaud: " je suis une bande de jeunes à moi tout seul,"
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Concernant le premier exemple, les deux accords sont effectivement possibles, mais doivent être guidés par le sens.
L'article publié par Jacques (qu'il m'a transmis) fait excellemment le point sur la question, et mérite d'être disponible dans son intégralité.
La règle que j'applique tient compte du sens général du groupe nominal. L'ambiguïté réside dans le fait qu'un mot comme dizaine désigne
- soit un dénombrement précis (le nombre 12), nombre qui peut représenter un ensemble unique
- soit une évaluation imprécise ("environ 12").
La douzaine commandera l'accord au singulier s'il s'agit d'un ensemble unique. Traditionnement, c'est une UNITE de compte, pour les couverts dans leur présentoir, pour les oeufs (même s'ils sont 13), pour les huîtres (même si elles peuvent aller jusqu'à 14).
Une douzaine demande le pluriel si elle signifie "environ 12".
Dans le cas d'une vingtaine, d'une centaine, il me semble que le pluriel s'impose toujours, c'est toujours "environ vingt", "environ cent", sauf "un cent [de clous]", qui est un ensemble.
Cas particulier : le mot couple, qui est généralement une... unité (accord singulier); mais signifie parfois deux (on le met alors au féminin : une couple de perdrix, et j'ai alors tendance à faire l'accord pluriel : je vous apporte une couple de perdrix que j'ai chassées hier).
Reste le cas d'une foule.
- Ce mot peut signifier une masse de gens réunie en un même lieu; c'est alors un singulier collectif. La foule agit comme un ensemble. L'accord logique est au singulier. Mais on peut noter qu'il n'y a pas de question à se poser si on évite le pléonasme "foule de gens". Le mot foule se suffit à lui-même.
- "Une foule" peut être utilisé comme équivalent de "beaucoup": une foule de gens regardent la télévision. Ils ne sont pas regroupés, ils sont chacun chez soi... Accord pluriel.
La question de ces accords a beaucoup attiré mon attention depuis quelques années. Car je n'ai pas le souvenir qu'autrefois, on entendait ou lisait des phrases du type "Une vingtaine de personnes a été interpellée et mise en examen..." (L'interpellation est peut-être collective, mais les mises en examen sont individuelles !).
La généralisation de ce type de phrases me semble résulter des correcteurs automatiques de textes des ordinateurs.
Elle me paraît grave.
Autrefois, la langue s'élaborait et se fixait par l'usage. On définissait un "bon usage" en référence à ceux qu'on désignait comme "bons locuteurs" (selon les époques, la noblesse, ou même le roi; les femmes; les orateurs religieux ou civils...). Les institutions (Académie...), moins normatives qu'on ne le leur reproche, tentaient de fixer ces usages sous forme de règles. Et de cette bipolarité (usage et règle) résultait un équilibre.
Il me semble inquiétant qu'aujourd'hui l'usage, dans les médias, se plie à l'arbitraire d'un logiciel de traitement de texte.
Les médias, je crois, devraient considérer la langue comme un outil. Et de même qu'ils ont des techniciens pour leurs machines, leur électricité et leur électronique, il serait bon qu'ils aient un ou des techniciens de la langue. Autrefois cela s'appelait... des correcteurs. Existent-ils encore ?
L'article publié par Jacques (qu'il m'a transmis) fait excellemment le point sur la question, et mérite d'être disponible dans son intégralité.
La règle que j'applique tient compte du sens général du groupe nominal. L'ambiguïté réside dans le fait qu'un mot comme dizaine désigne
- soit un dénombrement précis (le nombre 12), nombre qui peut représenter un ensemble unique
- soit une évaluation imprécise ("environ 12").
La douzaine commandera l'accord au singulier s'il s'agit d'un ensemble unique. Traditionnement, c'est une UNITE de compte, pour les couverts dans leur présentoir, pour les oeufs (même s'ils sont 13), pour les huîtres (même si elles peuvent aller jusqu'à 14).
Une douzaine demande le pluriel si elle signifie "environ 12".
Dans le cas d'une vingtaine, d'une centaine, il me semble que le pluriel s'impose toujours, c'est toujours "environ vingt", "environ cent", sauf "un cent [de clous]", qui est un ensemble.
Cas particulier : le mot couple, qui est généralement une... unité (accord singulier); mais signifie parfois deux (on le met alors au féminin : une couple de perdrix, et j'ai alors tendance à faire l'accord pluriel : je vous apporte une couple de perdrix que j'ai chassées hier).
Reste le cas d'une foule.
- Ce mot peut signifier une masse de gens réunie en un même lieu; c'est alors un singulier collectif. La foule agit comme un ensemble. L'accord logique est au singulier. Mais on peut noter qu'il n'y a pas de question à se poser si on évite le pléonasme "foule de gens". Le mot foule se suffit à lui-même.
- "Une foule" peut être utilisé comme équivalent de "beaucoup": une foule de gens regardent la télévision. Ils ne sont pas regroupés, ils sont chacun chez soi... Accord pluriel.
La question de ces accords a beaucoup attiré mon attention depuis quelques années. Car je n'ai pas le souvenir qu'autrefois, on entendait ou lisait des phrases du type "Une vingtaine de personnes a été interpellée et mise en examen..." (L'interpellation est peut-être collective, mais les mises en examen sont individuelles !).
La généralisation de ce type de phrases me semble résulter des correcteurs automatiques de textes des ordinateurs.
Elle me paraît grave.
Autrefois, la langue s'élaborait et se fixait par l'usage. On définissait un "bon usage" en référence à ceux qu'on désignait comme "bons locuteurs" (selon les époques, la noblesse, ou même le roi; les femmes; les orateurs religieux ou civils...). Les institutions (Académie...), moins normatives qu'on ne le leur reproche, tentaient de fixer ces usages sous forme de règles. Et de cette bipolarité (usage et règle) résultait un équilibre.
Il me semble inquiétant qu'aujourd'hui l'usage, dans les médias, se plie à l'arbitraire d'un logiciel de traitement de texte.
Les médias, je crois, devraient considérer la langue comme un outil. Et de même qu'ils ont des techniciens pour leurs machines, leur électricité et leur électronique, il serait bon qu'ils aient un ou des techniciens de la langue. Autrefois cela s'appelait... des correcteurs. Existent-ils encore ?