Temple et templet

[André79]

Bonsoir,

Le cousoir que l'on utilise en reliure est parfois constitué (entre autres) d'un petit liteau de bois qu'on appelle "le templet" qui comme on l'imagine est un petit temple.

Or, les recherches que je fais ne me parlent toujours que du sens commun de "temple",jamais du "temple pièce de bois" qui servait dit-on aux charpentiers, plus tard aux tisserands et enfin en reliure. Dans ces deux dernières utilisations il sert à tendre les fils.

Quelqu'un pourrait-il m'en dire davantage sur le" temple" et son origine car je commence à y perdre mon latin si je puis dire.

Merci aux érudits que rien n'effraie plus...

[Jacques]

Originellement, templum désignait une portion du ciel où l'augure lisait les présages. Puis le ciel tout entier. Il fut employé techniquement pour nommer une solive placée sur les chevrons, par référence possible aves les lignes transversales que l'augure traçait dans le templum, ou par la figure que dessinaient les poutres entrecroisées, figurant une sorte de templum.
D'après ce sens latin (solive) temple a désigné à partir de 1281 et jusqu'au XIXe s. une règle qu'on utilisait pour tendre l'étoffe sur un métier. On a aussi utilisé le diminutif templet.
Par ailleurs, tempe, de genre féminin, s'utilise dans le sens de temple. Puis tempe s'est employé en boucherie à partir de 1812 pour une pièce de bois qui servait à maintenir ouvert le ventre d'un animal.

Dictionnaire historique de la langue française.

[André79]

Merci Jacques de cette explication qui me convient totalement et qui répond à mes interrogations.

[Jacques]

Content d'avoir pu vous aider, mais je viens de corriger une faute de frappe :
Il fut employé techniquement pour nommer une solive placée sur les chevrons
J'avais écrit cheville au lieu de solive.

[Claude]

Grâce aux explications de Jacques, j'ai pu cheminer dans le TLFi :
- Entrée TEMPLE > en commentaire à l'antépénultième ligne : voir aussi TEMPE² ;
- Entrée TEMPE² > en commentaire : on trouve aussi la forme TEMPLET .

[Jacques]

Nous voilà donc un peu plus riches dans notre vocabulaire.

[Diomède]

Diantre, voilà bien des choses dont je ne me serais jamais douté... Merci à vous...

[Jacques]

Diantre, voilà bien des choses dont je ne me serais jamais douté... Merci à vous...

Ce qui nous ramène au constat que je fais souvent : le peu de connaissances que nous avons acquis (ou acquises, à votre choix) est bien modeste par rapport à l'immensité de ce que nous ignorons. J'ai parfois le vertige en y pensant.

[André79]

Moi aussi Jacques je suis sensible au "vertige" c'est pour ça que je fais bien attention à ne jamais m'élever trop haut...

Il fallait bien que je rebondisse sur ce mot par cette boutade même s'il n'est pas à mon avantage!!!

Merci à vous à nouveau pour votre intérêt.

[Jacques]

Claude vous expliquerait que ma passion pour l'étymologie ne manquerait pas de se réveiller. Je peux vous remercier aussi, car la question alimentera l'un de mes prochains articles.