Adjectif pluriel dérivé du nom propre "Grand Lyon"

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Adjectif pluriel dérivé du nom propre "Grand Lyon"

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"Grand Lyon"

L'adjectif pluriel dérivé du nom propre Grand Lyon est-il, à votre avis :
- grands lyonnais
- grand lyonnais
- grand-lyonnais
- grands-lyonnais ?

Plusieurs postures sont, certes, envisageables.
Dernière modification par Invité le sam. 21 nov. 2009, 16:53, modifié 2 fois.
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Jacques
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Message par Jacques »

L'emploi du pluriel indiquerait qu'ils sont hauts en taille. Il s'agit des habitants d'un lieu appelé le Grand Lyon. Ce qui signifie que le nom des personnes est invariable en ce qui concerne l'adjectif, et qu'il prend deux majuscules : ce seraient pour moi les Grand-Lyonnais.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

C'est comme ça aussi que je vois les choses.
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accord, majuscules, trait d'union

Message par Invité »

Les esprits semblent s'accorder.

L'adjectif pluriel grand-lyonnais requiert a priori ici bien un trait d'union permettant de le différentier de l'expression "grand Lyonnais", dont le sens est, bien sûr, tout à fait différent.

Cela dit, l'emploi consécutif des adjectifs grand et lyonnais vous semble-t-il aisé, pour ne pas dire, possible, en français contemporain ‒ sachant que l'idée de "Grand Lyon" ne saurait se rencontrer aux époques où la syntaxe aurait éventuellement pu s'accommoder de telles salutaires inversions, permettant, par exemple, l'emploi d'une expression comme "de grands lyonnais personnages" ? D'édifiants exemples, historiques ou contemporains, seraient à cet égard bienvenus.

Si c'est le cas, le trait d'union de l'adjectif pluriel grand-lyonnais se révélerait d'autant plus impératif.

Sinon, on se demanderait bien ce que pourrait apporter cet accort trait d'union, certes, flatteur pour l'œil et apaisant pour l'esprit, inquiet, des lecteurs réputés aguerris.


* Apport récent que ce fameux "trait d'union": de là à prétendre qu'il s'impose à tous sous couvert de prétendus "principes typographiques", de "nécessités lexicologiques" voire de "dictionnairique", il n'y a qu'un pas ‒ que d'aucuns s'empresseront sans doute de franchir avec allégresse.

__________

NB : j'ai rectifié le libellé de mon message initial afin d'éviter tout afflux intempestif de remarques, certes légitimes, concernant l'emploi impératif des majuscules dans les noms propres ‒ et en particulier dans celui désignant les habitants du Grand Lyon (les Grand(-)Lyonnais).
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Jacques
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Message par Jacques »

Il n'était pas question pour moi d'adjectif ; dans mon message, approuvé par JAA, j'ai écrit nom propre, nom donné aux habitants de Grand Lyon. Mais la règle est valable aussi pour l'adjectif.
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Message par Invité »

Merci.

Pas de problème sur le fond, nous sommes tous d'accord, qu'il s'agisse du nom propre pluriel Grand(-)Lyonnais ou de l'adjectif pluriel grand(-)lyonnais.

Mon précédent message concernait plutôt l'emploi du "trait d'union" qui, dans le cas présent (au regard des éléments présentés dans mon précédent message), semble en réalité davantage relever d'une coquetterie ‒ ou d'une obéissance docile à des impératifs professionnels très particuliers imposés à l'ensemble de la population ‒ que d'une réelle nécessité linguistique voire, plus simplement, d'un réel besoin de la langue écrite (dans le cas précis qui, ici, nous intéresse).
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Jacques
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Message par Jacques »

Il n'est pas nécessaire d'aller si loin. Dans les mots composés, l'usage du trait d'union n'obéit pas à des règles logiques. Les mots composés se divisent en quatre catégories :
– sans signe de liaison : pomme de terre, bête à Bon Dieu, compte rendu...
– avec trait d'union : je-sais-tout, porte-drapeau, tire-au-flanc...
– avec apostrophe : aujourd'hui, presqu'île
– avec soudure : entracte, portefeuille
Il n'y a pas de logique dans leur orthographe, et pas de principe défini sur l'emploi du trait d'union. Mais, autant que je le sache, ledit trait d'union se met toujours aux noms propres composés : la Comédie-Française, la Croix-Rouge, les États-Unis, les Franc-Comtois, les Pays-Bas...
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trait d'union (suite)

Message par Invité »

Très juste.

Cela plaide donc largement en faveur d'une judicieuse tolérance vis-à-vis de l'application disciplinaire et volontiers aveugle de certaines règles académiques ‒ dont certaines, pour autant, n'en demeurent pas moins fort frêles ‒ régissant strictement l'emploi desdits traits d'union.

Ainsi, concernant l'usage supposé généralisé du Saint Trait d'Union dans les noms propres composés, pourrait-on imposer un grandiose Grand-Lyon au lieu du piètre et rustique Grand Lyon actuel.

Quant au digne et prestigieux adjectif pluriel en découlant ‒ i.e. grand-lyonnais ‒ hissons-le comme il se doit au rang qu'il mérite, délié des vaines attaches auxquelles on tendrait trop aisément à le soumettre, et écrivons grand lyonnais ‒ sans le terrible et tant brandi trait, d'union.

Si rien dans la langue ne s'y oppose et puisque cela ne semble susciter aucune ambiguïté, proposons et osons ‒ sans crainte ? ‒ le si pur et fluet adjectif pluriel grand lyonnais.

Si toutefois d'aucuns envisageaient d'exiger l'application du sévère Trait d'Union à l'adjectif grand-lyonnais, qu'ils s'avisent alors également de l'imposer à celui qui lui donna naissance, j'ai nommé le Grand-Lyon, en personne.

On imagine aisément le tollé (ou tolle) que cela ne manquerait pas de provoquer. Une (petite) révolution, pour un trait d'union ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous appelez « règles académiques ».
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trait d'union (suite) : 'règles académiques'

Message par Invité »

« Règles académiques » peut être entendu au sens de « règles édictées ou instituées par l'académie », l'« académie » désignant ici toute structure institutionnelle édictant des règles à destination du plus grand nombre, pour le bien-être de tous.

Par extension, cela concerne toutes les structures qui se placent sous la protection d'une telle académie.

Les règles sont toujours très intéressantes puisqu'elles visent à ordonner et clarifier les choses, à apporter la lumière là où régnait jusqu'alors l'obscurité. Dès lors que les règles s'inscrivent dans un processus réglementaire, elles font loi et imposent leur dictat (ou diktat) là où, à l'origine, il n'y avait pourtant qu'une louable et fort humaniste aspiration à clarifier l'ordre des choses, voire à dégager cedit ordre.

Concernant le trait d'union, chacun peut plaisamment observer qu'il ne s'agit là bien souvent que de choses fort discutables ‒ et cependant fort peu discutées.

Les enseignants ont pour mission d'appliquer ces règles ‒ aveuglément (?). La sanction est le pendant coërcitif de la règle. Elle peut aller de la simple observation désobligeante à la mise au ban de l'individu ainsi molesté ‒ et sans aucun moyen pour se défendre. Tout cela sous couvert d'usage et de règles de bon sens. Si seulement c'était vrai. La réalité est malheureusement tout autre et terrible, voire terrifiante, pour 99,99 % des locuteurs francophones, systématiquement sanctionnés.

Gardons cependant bien à l'esprit qu'il n'est ici question que de certaines règles typographiques (pas toutes, tant s'en faut !) relatives au trait d'union ‒ et de rien d'autre.

Je supplie le lecteur de ne pas engager ici de polémique sur l'application et le respect des règles, en général. Mon propos est strictement confiné à la question abordée dans mon message concernant l'emploi du trait d'union dans l'adjectif pluriel grand(-)lyonnais et dans le nom propre Grand Lyon. Rien de plus.

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Jacques
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Message par Jacques »

Vous critiquez certaines choses, notamment les règles, leur application et ceux qui sont chargés de les appliquer, et vous demandez qu'on ne vous réponde pas, c'est étrange.
Je ne fais pas et n'ai pas fait partie du corps enseignant, mais nous en avons ici plusieurs représentants qui n'apprécieront peut-être pas ce que vous dites d'eux. Il est bon d'éviter les propos qui peuvent froisser. Nous devons toujours avoir le souci de ne pas porter atteinte aux uns ou aux autres.

N.B. : le premier alinéa, qui fait un peu plus de deux lignes, aurait suffi à éclairer ma lanterne.
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Merci.

Mon souhait était de limiter le propos à la question traitée. La polémique est bien sûr bienvenue. Elle aurait a priori cependant davantage sa place dans une autre rubrique (?).

Vous parlez de critique là où il n'y a, en réalité, qu'une lecture élémentaire et fort classique de l'idée d'académie.

Pourriez-vous m'indiquer, précisément, ce qui vous semble, ici, irrecevable. Cela me rendrait service, sachant que vous êtes administrateur.

"Eviter les propos qui peuvent froisser" est, ici (c'est-à-dire dans le cas qui nous occupe), une formule tout à fait étonnante, surtout lorsqu'il n'y a, d'une part, aucune intention de froisser et, d'autre part, aucune matière pour étayer cela.

A moins que le fait de penser ne soit déjà une audace ?

___

NB : selon vous, si un élève écrit chausse trap(p)e (sans trait d'union) au lieu de chausse-trap(p)e et qu'il est sévèrement sanctionné pour cela, qui est en réalité froissé(e), l'académie (et, à travers elle, l'enseignant) ou l'élève ?
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