C'est à/en quelle saison ?
C'est à/en quelle saison ?
Bonjour à tous
Voilà ma quesion aujourd'hui :
Quelle est la phrase la plus correcte ?
C'est à quelle saison ?
OU
C'est en quelle saison ?
Merci
Voilà ma quesion aujourd'hui :
Quelle est la phrase la plus correcte ?
C'est à quelle saison ?
OU
C'est en quelle saison ?
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- Jacques-André-Albert
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Oui, rappelons qu'en ancien français l'enclise, c'est à dire la soudure effectuée entre la préposition en et l'article le aboutissait, dans plusieurs dialectes, à ou. C'est ce ou qui, par la suite, a été assimilé à au.Perkele a écrit :Nous demandons : "c'est en quelle saison ?"
Et nous répondons :
- c'est en été
- c'est en automne
- c'est en hiver
- c'est au (en le) printemps
Villon écrit, dans ses Regrets :
Dans « c'est au printemps», on a bien affaire à cette ancienne préposition soudée ou, et non à à+le.He! Dieu, si j'eusse etudié
Ou temps de ma jeunesse folle,
Et à bonnes moeurs dedié,
J'eusse maison et couche molle,
Il me semble que l’on peut employer les deux prépositions, avec « saison », comme dans ces deux exemples :
D. Pourriez-vous dire à quelle saison les pères Hessels et Francqueville ont visité Gompel ? R. À la fin de mai ou au commencement de juin. (Gustave Lemaire, L’affaire De Buck, 1868, p. 252)
Mais qu’importe en quelle saison le bouillant Achille reprend les armes pour venger l’honneur des Grecs, et la mort de Patrocle ? (Dieudonné Paul Charles Henri Thiébault, Traité du style, vol. I, p. 293)
Pour ma part, ‘à’ me semble plus courant, et ‘en’ plus soutenu ou littéraire.
D. Pourriez-vous dire à quelle saison les pères Hessels et Francqueville ont visité Gompel ? R. À la fin de mai ou au commencement de juin. (Gustave Lemaire, L’affaire De Buck, 1868, p. 252)
Mais qu’importe en quelle saison le bouillant Achille reprend les armes pour venger l’honneur des Grecs, et la mort de Patrocle ? (Dieudonné Paul Charles Henri Thiébault, Traité du style, vol. I, p. 293)
Pour ma part, ‘à’ me semble plus courant, et ‘en’ plus soutenu ou littéraire.
- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Il me semble qu'on dit plus volontiers au printemps, à l'automne mais en été, en hiver. Je n'ai jamais entendu dure à l'été ou à l'hiver. On ne dit pas non plus en printemps.
En résumé, automne est la seule des quatre saisons qui admet les deux.
La question ne portait pas sur ces détails, mais il est bon de les souligner ; nous n'avons pas de réponse, d'ailleurs, à ce sujet. En tout cas je ne l'ai pas.
En résumé, automne est la seule des quatre saisons qui admet les deux.
La question ne portait pas sur ces détails, mais il est bon de les souligner ; nous n'avons pas de réponse, d'ailleurs, à ce sujet. En tout cas je ne l'ai pas.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Marco nous a donné la réponse : en est plus soutenu, d'un langage plus soigné.
Dans la citation de JAA, je suis choqué par le beaucoup davantage.
Je pense que c'est grammaticalement irréprochable, mais cela sonne bizarrement. Habituellement, devant davantage on met l'adverbe bien. Évidemment, il fallait respecter le nombre de syllabes dans ce vers, mais il reste que cela donne un petit air incongru.
Dans la citation de JAA, je suis choqué par le beaucoup davantage.
Je pense que c'est grammaticalement irréprochable, mais cela sonne bizarrement. Habituellement, devant davantage on met l'adverbe bien. Évidemment, il fallait respecter le nombre de syllabes dans ce vers, mais il reste que cela donne un petit air incongru.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Oui, cet emploi de beaucoup est propre à cette période.
Autres exemples :
« Et ne le trouve beaucoup étrange » (Du Bellay)
Et, dans un recueil anonyme en prose du XVè siècle, Les cent nouvelles nouvelles :
« La nuyt fut beaucoup longue ».
Chez Rabelais :
« ilz considerent que sommes icy mal pourveuz de vivres, et là beaucoup diminuez en nombre par deux ou troys yssues »
Autres exemples :
« Et ne le trouve beaucoup étrange » (Du Bellay)
Et, dans un recueil anonyme en prose du XVè siècle, Les cent nouvelles nouvelles :
« La nuyt fut beaucoup longue ».
Chez Rabelais :
« ilz considerent que sommes icy mal pourveuz de vivres, et là beaucoup diminuez en nombre par deux ou troys yssues »
- Jacques
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Il n'y a pas grand-chose à développer. Selon le Dictionnaire historique, biau cop c'est beau coup sous une forme ancienne, dans le sens de grande et belle chose ; à rapprocher probablement de l'expression moderne « un beau coup », une belle réussite, une affaire bien menée et fructueuse.Claude a écrit :Biau cop (XIIIe siècle) a donné beaucoup.
Si les spécialistes veulent développer, je leur en laisse le soin avec plaisir.
Avec soudure et évolution de sens consécutive.
Dernière modification par Jacques le jeu. 16 sept. 2010, 9:04, modifié 2 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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C'est tout simplement un beau coup, et c'est exactement dans ce sens que Joinville l'emploie : « Nos engins getoient aus leurs; et les leurs aus nostres; mès onques n'oy dire que les nostres feissent biau cop »
Rapidement traduit : Nos engins jetaient aux leurs, et les leurs aux nôtres ; mais jamais je n'entendis dire que les nôtres fissent beau coup.
Le sens a été élargi à : en grande quantité, très.
Beaucoup élimine molt, moult au XVIè siècle.
Rapidement traduit : Nos engins jetaient aux leurs, et les leurs aux nôtres ; mais jamais je n'entendis dire que les nôtres fissent beau coup.
Le sens a été élargi à : en grande quantité, très.
Beaucoup élimine molt, moult au XVIè siècle.