verbe rappeler
verbe rappeler
Allô,
Est-ce fautif d'employer "rappeler de" dans cette phrase:
Me rappelant de respirer, je fis courir mes doigts sur le papier toujours intact du cadeau qu'il m'a offert
Je peux difficilement le remplacer par "me souvenant de"
Qu'en pensez-vous?
Merci beaucoup
Est-ce fautif d'employer "rappeler de" dans cette phrase:
Me rappelant de respirer, je fis courir mes doigts sur le papier toujours intact du cadeau qu'il m'a offert
Je peux difficilement le remplacer par "me souvenant de"
Qu'en pensez-vous?
Merci beaucoup
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le verbe se rappeler est transitif direct, c'est-à-dire qu'on se rappelle quelque chose ; à l'inverse se souvenir est transitif indirect, on lui adjoint toujours la préposition : on se souvient de.
La meilleure construction pour votre phrase serait : « Me rappelant que je devais respirer... » car « me souvenant de respirer » ne correspond pas à l'emploi du verbe se souvenir qui signifie plutôt ramener une chose ou un évènement en mémoire.
La meilleure construction pour votre phrase serait : « Me rappelant que je devais respirer... » car « me souvenant de respirer » ne correspond pas à l'emploi du verbe se souvenir qui signifie plutôt ramener une chose ou un évènement en mémoire.
Dernière modification par Jacques le dim. 14 mai 2006, 9:03, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Si je puis me permettre, pour la concordance des temps, votre passé simple ne peut pas fonctionner avec un passé composé. Il vous faut :
- un plus-que-parfait si le cadeau a déjà été offert précédemment
- un imparfait si les actions sont concommitantes
- un passé proche s'il vient juste de l'ofrir.
[...] je fis courir mes doigts sur le papier toujours intact du cadeau qu'il m'avait offert / qu'il m'offrait / qu'il venait de m'offrir
- un plus-que-parfait si le cadeau a déjà été offert précédemment
- un imparfait si les actions sont concommitantes
- un passé proche s'il vient juste de l'ofrir.
[...] je fis courir mes doigts sur le papier toujours intact du cadeau qu'il m'avait offert / qu'il m'offrait / qu'il venait de m'offrir
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Je rejoins les considérations de Jacques et de Perkele. Toutefois, j’aimerais préciser que la construction de se rappeler de avec l’infinitif est acceptée par le TLF :
Se rappeler de + inf. [Le compl. d'obj. désigne une action à faire dans l'avenir] Synon. penser à. Si des fois tu voyais les gardes, rappelle-toi de les envoyer ailleurs, vers Chantefin si tu veux, ou vers la Sauvagère, n'importe où vers le Beuvron, mais pas par là (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 265).
Dans un de mes anciens écrits, j'avais utilisé le verbe « souvenir » sans la préposition « de » habituellement jugée indispensable.
Je n'étais pas certain de ne pas commettre d'erreur, mais il m'avait semblé avoir déjà entendu cette formulation.
Je reprends ce sujet qui traite en partie la question.
Voici une autre particularité expliquée par le TLFi.
[Constr. avec un compl. d'obj. dir. p. anal. avec se rappeler qqc.] Hector Martin, dont on se souvient la course magnifique de 1925 (...) mérite amplement sa qualification (La Pédale, 7 sept. 1927, p. 16, col. 2).
Ainsi, il serait possible de dire :
« Je me souviens la tristesse que j'avais cette nuit-là. »
Je n'étais pas certain de ne pas commettre d'erreur, mais il m'avait semblé avoir déjà entendu cette formulation.
Je reprends ce sujet qui traite en partie la question.
Voici une autre particularité expliquée par le TLFi.
[Constr. avec un compl. d'obj. dir. p. anal. avec se rappeler qqc.] Hector Martin, dont on se souvient la course magnifique de 1925 (...) mérite amplement sa qualification (La Pédale, 7 sept. 1927, p. 16, col. 2).
Ainsi, il serait possible de dire :
« Je me souviens la tristesse que j'avais cette nuit-là. »
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Voici des cas d'emploi intransitif de se souvenir :
Considérer, faire attention. Souviens-toi que tu n'es que poussière. Elle console le roi, qui lui écrit de la prison même qu'il ne faut craindre de lui aucune bassesse, parce que sans cesse il se souvient qu'il est à elle, BOSSUET Reine d'Angleterre. Souvenez-vous bien Qu'un dîner réchauffé ne valut jamais rien. C'est dans Littré.
Je pense que votre exemple, Valiente, doit se comprendre non pas dans le sens de se rappeler une chose, mais qu'il utilise le verbe dans un sens absolu et sans objet, quelque chose comme :
Je me souviens... Ah, quelle tristesse j'avais !
Mais l'autre, avec un complément, est a priori suspect et probablement fautif.
Grevisse, dans Le français correct, donne cette construction : Je me souviens avoir lu... (J. Green). Cette fois il s'agit d'un verbe.
Considérer, faire attention. Souviens-toi que tu n'es que poussière. Elle console le roi, qui lui écrit de la prison même qu'il ne faut craindre de lui aucune bassesse, parce que sans cesse il se souvient qu'il est à elle, BOSSUET Reine d'Angleterre. Souvenez-vous bien Qu'un dîner réchauffé ne valut jamais rien. C'est dans Littré.
Je pense que votre exemple, Valiente, doit se comprendre non pas dans le sens de se rappeler une chose, mais qu'il utilise le verbe dans un sens absolu et sans objet, quelque chose comme :
Je me souviens... Ah, quelle tristesse j'avais !
Mais l'autre, avec un complément, est a priori suspect et probablement fautif.
Grevisse, dans Le français correct, donne cette construction : Je me souviens avoir lu... (J. Green). Cette fois il s'agit d'un verbe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je comprends votre raisonnement, bien que je sois plus tenté que vous d'accepter aussi l'idée de la remémoration d'un évènement ; dans mon exemple, il s'agirait plutôt d'une sensation fortement liée à un évènement.Jacques a écrit :Je pense que votre exemple, Valiente, doit se comprendre non pas dans le sens de se rappeler une chose, mais qu'il utilise le verbe dans un sens absolu et sans objet, quelque chose comme :
Je me souviens... Ah, quelle tristesse j'avais !
Mais l'autre, avec un complément, est a priori suspect et probablement fautif.
La phrase que je vous propose, dans son sens premier, était effectivement plus proche de : « Je me souviens... Ah, quelle tristesse... ». Cependant, j'espérais que l'explication du TLFi me donnerait raison.
Donc selon vous, si je souhaite ne pas faire usage de la préposition « de » ni d'aucun autre lien entre le verbe et le complément, il faudrait que j'écrive ceci :
« Je me souviens... la tristesse que j'avais ! ».
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
C'est l'idée. Il faut dissocier je me souviens de la suite, sinon il y a faute par omission de la préposition devant le complément. Pour éviter l'équivoque, j'ai écrit « Quelle tristesse j'avais ! » plutôt que « La tristesse que j'avais ! » qui, à l'oreille, s'apparente à la faute. De plus le point d'exclamation est indispensable parce qu'il s'agit d'une phrase exclamative.
Quand vous écrivez Je me souviens de la tristesse vous avez une principale et une subordonnée ; quand vous écrivez Je me souviens... La tristesse que j'avais ! il y a deux propositions indépendantes.
Quand vous écrivez Je me souviens de la tristesse vous avez une principale et une subordonnée ; quand vous écrivez Je me souviens... La tristesse que j'avais ! il y a deux propositions indépendantes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).