Ultime recours

[Perkele]

J'ai fait encore mon intéressante avant-hier en affirmant qu'une alternative était un choix binaire et non pas un élément de choix.

La personne avec qui je m'entretenais m'a alors demandé comment remplacer "alternative" quand elle l'employait et je lui ai proposé "option" ou "choix".

C'est là qu'elle m'a précisé l'employer dans le sens d'ultime choix :
"il vous reste l'alternative de = il ne vous reste plus qu'à

Je n'ai pas jusqu'ici trouvé de mot qui exprimerait ce concept. En connaîtriez-vous .

[Jacques]

A priori, il est malheureusement difficile de trouver un terme. On pourrait dire autre choix, solution de remplacement (à vrai dire je n'aime pas le mot solution, mais il semble être admis par les spécialistes, et il est acceptable dès lors qu'il s'agit de contrer un barbarisme).
Hier j'ai vu une émission sur les thérapeutiques qu'on qualifiait jadis de médecines douces, et qu'on nomme aujourd'hui médecines alternatives. Là encore, que dire pour remplacer ce barbarisme ? Si on le critique on s'expose inévitablement à la question : Que faut-il dire ? C'est compliqué, car il ne s'agit pas de méthodes destinées à remplacer la médecine officielle et chimiothérapique, mais plutôt de procédés qui souvent complètent, préviennent parfois, et permettent d'alléger des traitements lourds. Médecines de substitution serait peut-être risqué, bien que ce soit le sens que veut donner le barbarisme.

[Perkele]

S'il s'agit d'un produit, ce peut être, en efet un succédané, je n'y avait pas pensé.

Il est vrai que "substitut" impose immédiatement l'image de la magistrature...

[Jacques]

Attention, un succédané c'est un produit de remplacement de qualité inférieure. Pendant la guerre, il n'y avait pas de sucre, nous utilisions de la saccharine qui donnait un goût édulcoré, mais ne faisait pas illusion par la comparaison avec le vrai sucre.
Un produit de remplacement n'est pas péjoratif ou dévaluant.
Substitut s'emploie aussi dans la langue de tous les jours et le sens juridique ne s'impose pas à l'esprit de l'utilisateur courant.

[Dame Vérone]

A priori, il est malheureusement difficile de trouver un terme. On pourrait dire autre choix, solution de remplacement (à vrai dire je n'aime pas le mot solution, mais il semble être admis par les spécialistes, et il est acceptable dès lors qu'il s'agit de contrer un barbarisme).

Jacques n'aime ni le mot problème ni le mot solution : est-ce mathématique ?
Taquinerie mise à part, et pour revenir au sujet, est-ce que dernière possibilité conviendrait ?

[Jacques]

C'est une affaire de vocabulaire. Jacques Capelovici, dans un de ses livres, condamnait l'usage impropre et abusif de ces deux mots. Par souci d'exactitude, je m'efforce de les éviter, ayant effectivement constaté que, par paresse d'esprit, ils servent à tout et remplacent une multitude de mots plus adaptés. Je crois quand même qu'il serait bien commode dans le cas évoqué.
(j'ai bien compris l'allusion humoristique à mon antagonisme envers les math).

[Perkele]

Donnons-nous un exemple.

VERSION ORIGINALE :
- Madame, nous ne disposons plus de chaussons bleus dans votre pointure, il vous reste l'alternative d'en acheter des caca-d'oie.
- Les chaussons caca-d'oie sont donc ma seule alternative ?

TRADUCTION :
- Madame, nous ne disposons plus de chaussons bleus dans votre pointure, il vous reste l'option d'en acheter des caca-d'oie.
- Les chaussons caca-d'oie sont donc mon dernier recours ?

[Jacques]

OUI, oui on ne pourrait pas faire mieux, sauf proposer plutôt des chaussons rose bonbon (ou des chaussons aux pommes).

[JR]

Hier j'ai vu une émission sur les thérapeutiques qu'on qualifiait jadis de médecines douces, et qu'on nomme aujourd'hui médecines alternatives. Là encore, que dire pour remplacer ce barbarisme ?

A mon sens, la difficulté provient surtout de la diversité des concepts recouverts par ces expressions : remèdes de grand'mère, parfois efficaces et à tort oubliés, remèdes de charlatan, qui n'ont qu'un effet placebo quand ils ne tuent pas le patient, pratique snobinarde reposant sur l'idée que ce qui vient d'ailleurs est meilleur, tout comme ce qui est archaïque, ou encore thérapeutiques que, faute de mieux, je qualifierai de paramédicales et qui ne bouleversent pas les équilibres physiologiques, mais favorisent leur rétablissement.

[Perkele]

Quand il sera clair pour tous que l'infusion est un procédé chimique...

[Jacques-André-Albert]

La cuisine aussi.

[Jacques]

C'est vrai, le concept est très large. Il reste cependant convenu que de nos jours cette appellation de médecines douces ou parallèles représente la plupart du temps des techniques comme l'acupuncture, la chiropractie (qu'on écrit maintenant chiropraxie), l'ostéopathie, l'homéopathie, la phytothérapie, les massages plantaires et l'auriculothérapie, et j'en oublie peut-être.

[Manni-Gédéon]

La personne avec qui je m'entretenais m'a alors demandé comment remplacer "alternative" quand elle l'employait et je lui ai proposé "option" ou "choix".
C'est là qu'elle m'a précisé l'employer dans le sens d'ultime choix :
"il vous reste l'alternative de = il ne vous reste plus qu'à

Je n'ai pas jusqu'ici trouvé de mot qui exprimerait ce concept. En connaîtriez-vous .

Je dirais aussi option, choix ou possibilité, éventuellement plan B.

Je trouve inutile l'expression médecines alternatives. Les médecines douces ou médecines parallèles peuvent très bien inclure les remèdes de grand-mère aussi bien que l'homéopathie, la chiropraxie et les autres techniques qui ont été citées.
Pour moi, ce ne sont pas forcément des médecines de substitution. Ce sont plutôt des médecines complémentaires.

[Perkele]

Je suppose que "médecines alternatives" a été construit dans le même état d'esprit que "altermondialistes".

- autres médecines
- un autre monde

[Jacques]

De toute façon, l'adjectif ou le substantif alternatif, qu'on utilise abondamment pour les méthodes de remplacement en général, est un barbarisme copié sur l'anglais. On nous dit volontiers que la voiture électrique est une alternative à la voiture à essence, que les énergies naturelles sont une alternative aux énergies fossiles polluantes, etc.
Tout cela est un fatras de sottises : en français des énergies alternatives seraient celles qui ne fonctionnent pas en continu, mais de temps à autre, avec des phases d'interruption. C'est le même principe que celui qui utilise digital pour numérique. Je me demande comment on peut être ignorant au point de parler de photos digitales. Sans avoir une culture très étendue, on sait bien que digital qualifie ce qui concerne les doigts.