Elle s'est rongé(e) les sangs"

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Invité

Elle s'est rongé(e) les sangs"

Message par Invité »

Bonjour à toutes et à tous,

Essayant de progresser en langue française, ( ce n'est pas du tout ma langue maternelle) je lis régulièrement les forum la concernant et aujourd'hui, je me lance pour poser une question.

Je suis confrontée à un problème de participe passé peu clair dans l'expression suivante :

"Elle s'est rongé(e) les sangs"

Si j'ai bien compris et si ne confonds pas :
-Le verbe se ronger est conjugué avec l'auxiliaire "être"
-Le participe passé doit peut-être s'accorder avec le sujet "elle" mais j'ai des avis différents sur la façon d'écrire "rongé(e)" avec ou sans E...

Comment écrire et surtout comment justifier le choix?
Merci à tous
Cordialement :oops: :D
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Perkele
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Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Il s'agit de l'accord d'un participe passé d'un verbe pronominal.

1/ Puisque le pronom (s') est complément d'objet (en l'occurrence indirect), le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct s'il est placé avant.

2/ Or, ici, il est placé après.

Donc : "Elle s'est rongé les sangs"
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Invité

Message par Invité »

Merci infiniment...
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Anne
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Inscription : ven. 23 janv. 2009, 13:41
Localisation : France

Message par Anne »

Perkele a écrit :Il s'agit de l'accord d'un participe passé d'un verbe pronominal.

1/ Puisque le pronom (s') est complément d'objet (en l'occurrence indirect), le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct s'il est placé avant.

2/ Or, ici, il est placé après.

Donc : "Elle s'est rongé les sangs"
Je ne comprends rien à votre explication, Perkele. Je ne saisis pas le rapport de causalité induit par votre "puisque".
Résumons :
- "s'" est complément d'objet indirect (elle a rongé les sangs à elle-même), donc n'influence pas l'accord du participe passé
- "les sangs" est complément d'objet direct donc il pourrait influencer l'accord du participe passé s'il était placé avant lui, ce qui n'est pas le cas.
Donc : "Elle s'est rongé les sangs".

Et bienvenue, Angkhana !
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angeloï
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Inscription : jeu. 19 juil. 2007, 8:35

Message par angeloï »

Oui, Dame Perkele s'est un peu emmêlé les pinceaux dans son explication. :D
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Claude
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Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.

Message par Claude »

Bienvenue également ! Est-ce indiscret de vous demander quelle est votre langue maternelle ? Oui, je sais, je suis très curieux. :lol:

Vous avez du mérite car le français n'est pas une langue simple, même pour les francophones. Cet accord que vous nous soumettez en est un exemple. En ce qui me concerne je me sers toujours de ces deux phrases :
- Elle s'est lavée : elle a lavé qui ? s' mis pour elle et qui est donc un complément d'objet direct placé avant, donc accord ;
- Elle s'est lavé les mains : elle a lavé quoi ? les mains, complément d'objet direct placé après donc pas d'accord, à qui ? à s' mis pour elle qui devient un complément d'objet indirect.
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Dame Vérone
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Localisation : au bord de la Seille

Message par Dame Vérone »

L'expression se ronger les sangs signifie probablement se ronger les ongles, les doigts jusqu'à s'en faire saigner mais pourquoi le pluriel ?
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Jacques
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Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Se ronger les sangs, c'est se faire beaucoup de souci, d'inquiétude avec une impatience angoissée. Le Robert des expressions donne à ce pluriel une explication confuse, dont le sens ne m'apparaît pas de façon évidente. Retenons que le pluriel a une valeur emphatique, un but de renforcement.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Dame Vérone
Messages : 566
Inscription : mer. 24 mars 2010, 17:03
Localisation : au bord de la Seille

Message par Dame Vérone »

Merci pour cette explication : ce pluriel me semblait étrange ; le trouve-t-on dans d'autres expressions ?
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Claude
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Message par Claude »

- Il est monté aux cieux ;
- Fauché comme les blés ;
- La victoire dans les airs.
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Jacques
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Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Ne pourrions-nous pas conjuguer nos neurones pour essayer de trouver d'autres expressions où un mot habituellement singulier est employé emphatiquement ou par effet de style au pluriel ? Peut-être n'y en a-t-il pas beaucoup ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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JR
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Message par JR »

"Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts, façon Puzzle" (extrait du film "les tontons flingueurs")
A une autre échelle, on pourrait dire : il est dans tous ses états :)
(si il est très éparpillé !)
On dit aussi "il a ses nerfs"
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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Madame de Sévigné
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Message par Madame de Sévigné »

Il me vient à l'esprit l'expression "J'ai les foies !" : j'ai très peur, je n'ose pas !
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Jacques-André-Albert
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Localisation : Niort

Message par Jacques-André-Albert »

Je me demandais justement, très récemment, pourquoi le lieu où nous évacuons le produit de notre digestion se met généralement au pluriel, que ce soit sous la forme « les toilettes », « les cabinets », « les latrines », « les water-closets » (mon prof de philo de terminale appelait cet endroit, sans rire, le chalet de nécessité).
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Jacques
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Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Votre prof de philo n'avait pas inventé le terme, mais se référait à un euphémisme en usage à son époque. J'ai eu entre les mains des actions d'une entreprise française appelée Société pour la construction de chalets de nécessité en Russie. Actions émises, je crois, au début du XXe siècle.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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