Ça suffixe
- Jacques-André-Albert
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Ça suffixe
Dans leur hâte coutumière, les journalistes ont voulu désigner d'un seul mot les habitants de Tokyo, ce qui nous vaut d'entendre, en ce moment tragique, le curieux néologisme « Tokyoïte ».
Il faut dire que le système français de suffixation qui permet de désigner les habitants d'un lieu est assez complexe et demanderait à être formalisé, si ce n'est déjà fait.
Le suffixe -ite est surtout employé en médecine pour désigner les inflammations ; il peut désigner le partisan d'une personne ou d'une doctrine (Maronite, Jacobite, Ismaélite...) ; l'utilisation pour désigner des habitants est rare : sinaïte (Sinaï), moscovite (Moscou), sans oublier cosmopolite pour ceux qui ne se fixent pas dans un lieu particulier.
La finale -o donne le plus souvent des habitants en -ois (Torontois, Saint-Lois), en -ien (Nogarolien, Ontarien, Bonifacien), en -in (Malouin, Arétin) ou en -lais (Congolais, Togolais, Vicolais).
Il faut dire que le système français de suffixation qui permet de désigner les habitants d'un lieu est assez complexe et demanderait à être formalisé, si ce n'est déjà fait.
Le suffixe -ite est surtout employé en médecine pour désigner les inflammations ; il peut désigner le partisan d'une personne ou d'une doctrine (Maronite, Jacobite, Ismaélite...) ; l'utilisation pour désigner des habitants est rare : sinaïte (Sinaï), moscovite (Moscou), sans oublier cosmopolite pour ceux qui ne se fixent pas dans un lieu particulier.
La finale -o donne le plus souvent des habitants en -ois (Torontois, Saint-Lois), en -ien (Nogarolien, Ontarien, Bonifacien), en -in (Malouin, Arétin) ou en -lais (Congolais, Togolais, Vicolais).
- Dame Vérone
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- Perkele
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Il me semble qu'en l'occurrence, les suffixe rares en français sont ceux-là même employés dans les pays d'origine. C'est le cas pour Moscovite ou pour Cairote.
Je m'en vais demander comment s'appellent eux-mêmes les habitants de Tokyo.
Je m'en vais demander comment s'appellent eux-mêmes les habitants de Tokyo.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Klausinski
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Le néologisme ne semble pas dater d'hier. On en trouve quelques occurrences sur Google-livres dans Le petit futé de 2009, dans une revue datant de 1981.
Par opposition Keio est l'université des jeunes tokyoïtes [sic, sans la majuscule] de bonne famille.
etc.
En revanche, je ne saurais dire pourquoi ce suffixe a été adopté de préférence à un autre.
Par opposition Keio est l'université des jeunes tokyoïtes [sic, sans la majuscule] de bonne famille.
etc.
En revanche, je ne saurais dire pourquoi ce suffixe a été adopté de préférence à un autre.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
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J'ai oublié le très rare des Hiérosolymites, habitant Jérusalem.
Pour le suffixe -i, je pense à une mode lancée par les journalistes. Dans le petit Robert, je n'ai trouvé que les Bengali ou Bengalais. Les Bagdadi auraient dû être nommés Bagdadiens, à l'image du royaume mésopotamien d'Akkad, dont les habitants étaient les Akkadiens.
Perkele, êtes-vous sûre que moscovite se dise de cette façon en russe, et cairote en égyptien ? De toute façon, l'usage français est d'utiliser un suffixe existant dans notre langue pour désigner des étrangers.
Pour le suffixe -i, je pense à une mode lancée par les journalistes. Dans le petit Robert, je n'ai trouvé que les Bengali ou Bengalais. Les Bagdadi auraient dû être nommés Bagdadiens, à l'image du royaume mésopotamien d'Akkad, dont les habitants étaient les Akkadiens.
Perkele, êtes-vous sûre que moscovite se dise de cette façon en russe, et cairote en égyptien ? De toute façon, l'usage français est d'utiliser un suffixe existant dans notre langue pour désigner des étrangers.
- Claude
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- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Perkele a écrit :...Je m'en vais demander comment s'appellent eux-mêmes les habitants de Tokyo.
Wikipédia a écrit :En français, les habitants de Tōkyō sont appelés les « Tokyotes » ou les « Tokyoïtes ». Les Japonais désignent aussi les hommes de Tōkyō par l'expression Azumaotoko (東男, Azumaotoko?, littéralement « homme de l'Est »). Le terme d'Edokko (江戸っ子, Edokko?, littéralement « enfant d'Edo »), désignant historiquement les natifs de la ville lorsqu'elle s'appelait encore Edo, est toujours utilisé pour désigner les « Tokyoïtes de souche », dont les ancêtres sont eux-mêmes nés dans l'un des arrondissements de la capitale japonaise sur plusieurs générations, et qui montrent une certaine identité propre, caractérisée par l'utilisation encore de nos jours de certaines expressions et de l'accent nés de l'ancien dialecte local, l'Edokotoba, et symbolisée par Isshin Tasuke (figure de fiction très populaire), le personnage de Tora-san du film Otoko wa tsurai yo ou encore par le chien Hachikō.
- Jacques-André-Albert
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- Localisation : Niort
L'arrêté du 4 novembre 1993 mentionne déjà tokyoïte à côté de tokyote. Pour la capitale irakienne, il préconise le nom de Bagdadiens. (voir ici)
Dernière modification par Jacques-André-Albert le mar. 15 mars 2011, 9:38, modifié 1 fois.
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Je m'en vais signaler à mon "consultant" en japonais qu'il s'est fait distancer comme un minable.Claude a écrit :Perkele a écrit :...Je m'en vais demander comment s'appellent eux-mêmes les habitants de Tokyo.Wikipédia a écrit :En français, les habitants de Tōkyō sont appelés les « Tokyotes » ou les « Tokyoïtes ». Les Japonais désignent aussi les hommes de Tōkyō par l'expression Azumaotoko (東男, Azumaotoko?, littéralement « homme de l'Est »). Le terme d'Edokko (江戸っ子, Edokko?, littéralement « enfant d'Edo »), désignant historiquement les natifs de la ville lorsqu'elle s'appelait encore Edo, est toujours utilisé pour désigner les « Tokyoïtes de souche », dont les ancêtres sont eux-mêmes nés dans l'un des arrondissements de la capitale japonaise sur plusieurs générations, et qui montrent une certaine identité propre, caractérisée par l'utilisation encore de nos jours de certaines expressions et de l'accent nés de l'ancien dialecte local, l'Edokotoba, et symbolisée par Isshin Tasuke (figure de fiction très populaire), le personnage de Tora-san du film Otoko wa tsurai yo ou encore par le chien Hachikō.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
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Je n'ai que ça :
BRAG(U)ARD, ARDE, (BRAGARD, BRAGUARD), adj. et subst.
Vx, rare. (Personne) gaie, qui aime les plaisirs.
BRAG(U)ARD, ARDE, (BRAGARD, BRAGUARD), adj. et subst.
Vx, rare. (Personne) gaie, qui aime les plaisirs.
- Jacques-André-Albert
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Sur le site officiel de Saint-Dizier, on trouve cette explication :
« Les habitants de Saint-Dizier s’appellent les Bragards. La tradition populaire voudrait que ce nom vienne de François 1er qui se serait exclamé « Ah, les braves gars » en apprenant la résistance de la ville en 1544. Il est plus probable que son étymologie vienne de la brague, sorte de mât disposé sur les bateaux marnois ou les trains de bois assemblés à Saint-Dizier. »
« Les habitants de Saint-Dizier s’appellent les Bragards. La tradition populaire voudrait que ce nom vienne de François 1er qui se serait exclamé « Ah, les braves gars » en apprenant la résistance de la ville en 1544. Il est plus probable que son étymologie vienne de la brague, sorte de mât disposé sur les bateaux marnois ou les trains de bois assemblés à Saint-Dizier. »
- Jacques-André-Albert
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