avoir repris ou avoir reprises

[Invité]

Chers tous,

Pourriez-vous m'aider pour la phrase " les choses que vous me reprochez de ne pas avoir repris ou reprises" ?

Merci pour votre aide.
David

[Klausinski]

Toujours l’éternelle question de l’accord du participe passé !
Le participe passé des temps composés (PC, PQP, futur antérieur, passé antérieur) s’accorde :
- Dans le cas où l’auxiliaire est le verbe être : avec le sujet où qu’il soit placé : Elle est venue.
- Dans le cas où l’auxiliaire est le verbe avoir : ou bien le participe s’accorde avec le COD placé avant le verbe, ou bien, s’il n’y a pas de COD ou s’il est placé après le verbe, le participe passé ne s’accorde pas (il reste au masculin singulier, le masculin ayant une valeur de neutre).

Dans votre exemple, l’auxiliaire est avoir, et reprendre peut avoir un COD (on reprend quelque chose). Ici, on reprend quoi ? Des choses. Ce groupe est placé avant le verbe, donc on accorde le participe avec le COD. Les choses est un féminin pluriel : il faut donc bien écrire « reprises ».

[Invité]

Merci Klausinski,

En fait, cette règle ne me pose aucun problème; mon doute, que je n'avais pas explicité, venait du fait que vu la construction de la phrase, je n'étais pas sûr que cette règle s'appliquait...

En tout cas, merci beaucoup.

David

[Klausinski]

Merci Klausinski,

En fait, cette règle ne me pose aucun problème; mon doute, que je n'avais pas explicité, venait du fait que vu la construction de la phrase, je n'étais pas sûr que cette règle s'appliquait...

En tout cas, merci beaucoup.

David

Je répétais la règle au cas où…
Connaître ce qui vous a fait hésiter pourrait être instructif. Est-ce la négation, est-ce le fait que l’auxiliaire est à l’infinitif ?

[groseille]

Je ne saurais pas énoncer pour quelle raison, mais j'écrirais :
"Les réunions se sont succédé pendant toute la crise"
De même que j'écrirais "Ils se sont donné leurs coordonnées".
Il me semble que c'est un peu subtil, l'accord du participe avec l'auxiliaire être dans le cas de verbes pronominaux.
En revanche, j'écrirais "les coordonnées qu'ils se sont données n'étaient pas valables", mais en vertu de la règle selon laquelle le COD est placé devant le verbe...
Je ne suis pas sûr de moi avec ces cas de verbes pronominaux. Quelqu'un peut-il préciser ce qui s'applique ?

[Perkele]

Chers tous,

Pourriez-vous m'aider pour la phrase " les choses que vous me reprochez de ne pas avoir repris ou reprises" ?

Merci pour votre aide.
David

Vous deviez avoir en tête cet aspect de la règle de l'accord du participe passé :

Lorsque le COD est l'
Il est plus fort que je ne l'avais pensé_.
L’affaire fut plus rentable qu’on ne l’avait espéré_.

Dit, pensé, cru fait... suivis d'un infinitif sont invariables
La note que j’ai fait_ rédiger.
Les consignes que j’avais pensé_ respecter.

Mais, voyez, ce n'est pas le cas.

[Claude]

"Les réunions se sont succédé pendant toute la crise" : les réunions ont succédé qui ou quoi ? pas de COD placé avant (ni après d'ailleurs) donc pas d'accord ;

"Ils se sont donné leurs coordonnées". : ils ont donné quoi ? leurs coordonnées, COD placé après donc pas d'accord ;

"les coordonnées qu'ils se sont données n'étaient pas valables: ils ont donné quoi ? qu' mis pour coordonnées, COD placé avant donc accord.

[Perkele]

J'ajouterai que "se succéder" est un verbe intransitif et que, en conséquence, son participe passé ne s'accorde jamais.

C'est aussi le cas de :

se complaire
se convenir
se déplaire
s’entre-nuire
se mentir
se nuire
se parler (à soi-même)
se plaire (à soi-même)
s’en vouloir
se ressembler
se rire
se sourire
se suffire
se survivre

[groseille]

Merci pour ces éclaircissements ! Mais je continue de me poser une question : y a-t-il des verbes pronominaux transitifs qui justifieraient un accord en nombre et en genre du participe ? Par exemple, doit-on écrire "Elles se sont plaintes de l'état de leur chambre" ou "Elles se sont plaint de l'état de leur chambre" ? (se plaindre = plaindre soi-même et non "à soi-même"...)

P.S. Dans quels cas peut-on dire "continuer à" et "continuer de" ?

[Jacques-André-Albert]

P.S. Dans quels cas peut-on dire "continuer à" et "continuer de" ?

C'est interchangeable, les deux sont corrects dans tous les cas.

[Jacques]

Elles se sont plaintes, elles se sont souvenues...
Continuer à, poursuivre l'exécution d'une action commencée : il continue à se plaindre, elle continue à acheter ses légumes au marché, nous continuons à lui écrire. Continuer de, rester dans un état, une situation qui dure : Pendant des siècles le paysan a continué de travailler la terre familiale. (Bordas).
Dans la pratique, ces règles n'en sont pas vraiment car elles n'ont rien d'absolu, l'usage avec la préposition à est le plus fréquent et quel que soit le cas, on ne peut pas parler de faute. Vous voyez bien d'ailleurs que la nuance est infime et floue.

[Jacques-André-Albert]

l'usage avec la préposition à est le plus fréquent

Les diagrammes de Google sont toujours très instructifs ; celui-ci confirme ce que vous écrivez, Jacques.

[Perkele]

Merci pour ces éclaircissements ! Mais je continue de me poser une question : y a-t-il des verbes pronominaux transitifs qui justifieraient un accord en nombre et en genre du participe ? Par exemple, doit-on écrire "Elles se sont plaintes de l'état de leur chambre" ou "Elles se sont plaint de l'état de leur chambre" ? (se plaindre = plaindre soi-même et non "à soi-même"...)

Dans votre phrase, le pronom SE n'est pas complément d'objet (ni direct, ni indirect) en l'occurrence, l'accord se fait avec le sujet.

Elles se sont plaintes, sans discussion.

[groseille]

Il n'est pas complément d'objet parce que le verbe est réflexif, c'est cela ?

[Claude]

Je vous invite à prendre connaissance de ce lien sur les verbes pronominaux ainsi que celui sur l'accord de leurs participes passés.