La prise en compte de la qualité du français dans une copie.

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Lunicole
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La prise en compte de la qualité du français dans une copie.

Message par Lunicole »

Bonjour à tous !

Depuis de nombreuses années, le niveau du français ne cesse de baisser, cela se voit notamment dans les études supérieures.

En droit, pour pallier le problème, certains professeurs adoptent une attitude assez rigoriste : ils mettent 1/20 quand la copie comporte plus de cinq fautes.

Je me demande alors : quel est le meilleur moyen de prendre en compte le niveau du français(grammaire, syntaxe, conjugaison, orthographe)dans une copie de droit ou d'histoire par exemple(toutes les matières qui ne sont pas -à proprement parler- des matières littéraires.) ?

Plusieurs choix sont possibles :

- Au-delà de cinq fautes : mettre 1/20 ou diviser la note par deux,
- Déduire un point par fautes,
- Prendre en compte la qualité du français dans la notation générale.

Avez-vous un avis à ce sujet ? l'idéal étant bien évidemment de revaloriser le niveau du français en primaire.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

Il me paraît en effet difficile d'imaginer que des gens qui ne savent pas écrire correctement puissent devenir avocats, juges ou notaires.
Maintenant, si ces étudiants ont été admis en faculté de droit malgré leurs lacunes en français, il me semble que leur mettre un 1 de présence pour tous leurs travaux sans tenir compte du contenu est un procédé trop radical, qui peut paraître injuste. Mais si les professeurs ne disposent d'aucun autre moyen de faire une sélection, on peut les comprendre.
Normalement, on ne devrait même pas pouvoir entrer à l'université sans une maîtrise suffisante du français. À mon avis, il serait préférable d'instaurer des examens d'entrée plutôt que de faire échouer ces étudiants par la suite.
Dans la rubrique vocabulaire, sens des mots et orthographe, sujet L'orthographe à l'école, 2ème moitié de la page 1, je parle des Genevois qui veulent devenir douaniers et qui échouent à l'examen d'entrée à cause de l'orthographe.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
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JR
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Re: La prise en compte de la qualité du français dans une co

Message par JR »

Lunicole a écrit : - Au-delà de cinq fautes : mettre 1/20 ou diviser la note par deux
Il s'agit donc d'instaurer un seuil à un niveau arbitraire, avec les déplorables effets pervers qui en résultent, et dont l'exposé serait trop long. :cry:
Lunicole a écrit : - Déduire un point par fautes
Là, il y en a une : -1 point (sans s !)
Plus sérieusement, je pense qu'on peut classer les fautes en 4 grandes catégories :
- les vénielles, portant sur un détail (accent, majuscule ou trait d'union par exemple), et qui d'ailleurs sont parfois contestées ou susceptibles de variations spatio-temporelles
- les ordinaires, résultant de l'ignorance de l'orthographe d'un mot particulier (résident/résidant par exemple)
- les capitales, révélant une incompréhension de ce qu'on écrit (quel ait belle, par exemple)
- les contestables : correctement orthographié en fonction de ce qu'on a voulu dire, mais que le correcteur n'a pas compris, ce qui le conduit à conclure à une faute.
Lunicole a écrit : - Prendre en compte la qualité du français dans la notation générale.
Je pense que c'est la seule solution valable, étant entendu que le langage est un instrument essentiel pour toute discipline intellectuelle, qu'il s'agisse de mathèmatiques, de biologie, ou même de droit.
Etes vous correcteur ? :)
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
Lunicole
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Message par Lunicole »

Oui (sans S) :P

Ah non, pas du tout, je me demandais simplement comment je pourrais procéder si j'ai un jour la chance d'enseigner.

De manière générale, je reste assez optimiste(il faut bien).
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TSOS
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Message par TSOS »

Il existe une autre option: placer une partie du barème sur le français.
Par exemple, on peut annoncer que sur vingt points, trois porteront sur le soin apporté à la langue.
Une copie pleine de fautes mais par ailleurs excellente n'aura donc que dix-sept sur vingt: l'étudiant voit son travail dans la matière récompensé de manière juste mais il n'atteint pas le maximum en raison de ses fautes, ce qui le pousse (on l'espère) à améliorer son français.
De même, une copie au contenu mauvais ou inintéressant, mais où tous les arguments (même faux) sont rédigés avec soin et d'une jolie manière, pourra obtenir un trois sur vingt, ce qui est toujours moins brutal qu'un zéro (mais reste un signe clair de mauvais résultat) et qui récompense en tout cas la (seule) qualité qu'avait eue l'élève dans la rédaction du devoir. Ce serait juste.

Qui punit doit aussi savoir récompenser.
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Perkele
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Message par Perkele »

La seule solution : se remettre à valoriser la correction de la langue dès les petites classes.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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TSOS
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Message par TSOS »

Certes, mais ceci, un enseignant seul ne peut le faire, il faut une action de l'État surtout; alors que, là, il s'agit de réduire les dégâts concernant ceux pour qui cette période de l'apprentissage est depuis longtemps terminée, et avec malheureusement bien peu de succès.
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Perkele
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Message par Perkele »

Si l'étudiant n'est pas motivé pour reprendre ses livres de grammaire de zéro, il n'y a pas de solution.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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TSOS
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Message par TSOS »

Oui, et c'est ce qui semble être l'avis de la plupart des enseignants d'université, d'ailleurs: ils choisissent de ne point prêter attention aux fautes, et donc de ne les réprimander aucunement...
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Perkele
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Message par Perkele »

TSOS a écrit :Oui, et c'est ce qui semble être l'avis de la plupart des enseignants d'université, d'ailleurs: ils choisissent de ne pas prêter attention aux fautes, et donc de ne les réprimander aucunement...
Moi je recalerais tous ceux qui font 5 fautes par page.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Perkele
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Message par Perkele »

Je suis de mauvaise humeur ce soir. :evil:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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JR
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Message par JR »

Cette discussion me fait penser que le vieux système de notation est absurde; son seul mérite est la simplicité.
Je parle évidemment du retrait de 4 points par faute.
C'était apparemment acceptable au temps où un petit nombre d'élèves faisait régulièrement plus de 4 fautes, constituant l'irréductible catégorie des cancres irrécupérables.
Mais la conséquence est qu'aucune différence n'apparait entre un élève à 5 fautes et un élève à 40 fautes : les deux ont zéro, sont considérés comme perdus pour le français, et le plus mauvais est démotivé car il sait que ses progrès ne seront pas reconnus. Il faudrait donc concevoir un barème dans lequel le cout d'une faute supplémentaire décroit progressivement quand leur nombre total augmente, au lieu de passer brutalement de 4 à 0 (effet de seuil !) à la cinquième faute.
L’ignorance est mère de tous les maux.
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Message par Perkele »

A votre avis, un professionnel communiquant par écrit en faisant de nombreuses fautes, est-il crédible ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Anne
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Message par Anne »

Il l'est pour tous les gens qui ne se rendent pas compte de ses fautes puisqu'ils en font tout autant que lui, ce qui représente, je le crains, une majorité de la population.
Lunicole
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Message par Lunicole »

Non, c'est rédhibitoire.

J'ai pu lire un affreux songage où il était expliqué que 60% des personnes qui embauchent toléraient une faute dans le CV, 40% deux ou trois fautes, tenez-vous bien, 10-20 % toléraient plus de cinq fautes dans un CV.
Je pensais rêver mais apparement, même les employeurs ne font plus attention à la qualité du français(ils ont peut-être aussi perdu leurs fondamentaux.)

La cerise sur le gâteau : un témoignage "ce qui est éliminatoire, ce n'est pas les fautes mais les mentions fausses dans le CV". :shock:
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