Langue de bois ?
- Perkele
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Langue de bois ?
Comment nommez-vous ce phénomène voisin de la langue de bois, cette façon d'exprimer les choses dont nous percevons le sens mais qui devient sybliline quand il s'agit de formuler l'idée à son tour avec ses mots à soi.
Je ne l'appellerais pas "langue de bois" car pour moi la langue de bois est volontaire ; elle sert à dissimuler ce qu'on ne veut pas révéler ou qu'on ignore.
Il s'agit-là plutôt de manie, proche de l'hexagonal qu'avait identifié le regretté Robert Beauvais.
Par exemple :
- l'emploi du mot "enjeu" que l'on trouve dans la titraille des journaux et dans les sujets de concours : "Quels sont les enjeux majeurs de la santé publique ?" (dans ma machine à comprendre, je traduis "enjeu" par "qu'est-ce qu'on perd, qu'est-ce qu'on gagne ?" et, en l'occurrence, je ne comprends pas la question).
- L'emploi d"'alternative" : "Ce médicament n'a pas d'alternative thérapeutique".
Je ne l'appellerais pas "langue de bois" car pour moi la langue de bois est volontaire ; elle sert à dissimuler ce qu'on ne veut pas révéler ou qu'on ignore.
Il s'agit-là plutôt de manie, proche de l'hexagonal qu'avait identifié le regretté Robert Beauvais.
Par exemple :
- l'emploi du mot "enjeu" que l'on trouve dans la titraille des journaux et dans les sujets de concours : "Quels sont les enjeux majeurs de la santé publique ?" (dans ma machine à comprendre, je traduis "enjeu" par "qu'est-ce qu'on perd, qu'est-ce qu'on gagne ?" et, en l'occurrence, je ne comprends pas la question).
- L'emploi d"'alternative" : "Ce médicament n'a pas d'alternative thérapeutique".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
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Ça ressemble à du verbiage de conseillers en communication. C'est de la devanture tape à l'œil pour noyer le poisson.
Pour la santé publique, il n'y a pas de jeu, donc pas d'enjeu ; on peut, à la rigueur, dire qu'on gagne des degrés dans le niveau de santé des Français, mais il n'y a rien à perdre, il y a simplement de l'argent à investir et à gérer sainement. « Majeur » est le mot fourre-tout destiné à en jeter plein la vue du badaud.
Le médicament à alternative thérapeutique représente une tautologie : on voit mal quelle alternative pourrait avoir un médicament dans un autre but que soigner le malade. Comme dans le cas de « majeur », « thérapeutique » est mis là pour donner du clinquant.
Pour la santé publique, il n'y a pas de jeu, donc pas d'enjeu ; on peut, à la rigueur, dire qu'on gagne des degrés dans le niveau de santé des Français, mais il n'y a rien à perdre, il y a simplement de l'argent à investir et à gérer sainement. « Majeur » est le mot fourre-tout destiné à en jeter plein la vue du badaud.
Le médicament à alternative thérapeutique représente une tautologie : on voit mal quelle alternative pourrait avoir un médicament dans un autre but que soigner le malade. Comme dans le cas de « majeur », « thérapeutique » est mis là pour donner du clinquant.
- Perkele
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Et que veulent-ils donc dire lorsqu'ils parlent de "répondre aux enjeux majeurs de la santé publique ?"
- S'occuper des plus gros bobos de l'époque actuelle ? Ou des bobos qui touchent le plus de personnes et creusent le trou (que dis-je, le gouffre sans fond) de la sécu ?
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
- S'occuper des plus gros bobos de l'époque actuelle ? Ou des bobos qui touchent le plus de personnes et creusent le trou (que dis-je, le gouffre sans fond) de la sécu ?
Dernière modification par Perkele le lun. 09 mai 2011, 13:11, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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Mais cet emploi du mot alternative a été depuis longtemps dénoncé comme un barbarisme ; une alternative est le choix à faire entre deux possibilités ; un produit de remplacement n'est pas une alternative :Perkele a écrit :Je comprends "Ce médicament n'a pas d'alternative thérapeutique" comme "Il n'y a pas d'autre médicament sur le marché qui soigne la même chose". Mais je réfléchis, sans succès, à le dire simplement, brièvement et élégamment.
Choix nécessaire entre deux propositions, deux attitudes dont l'une exclut l'autre. Il se trouvait devant l'alternative de se cacher ou de s'exiler. Cette alternative est embarrassante. Il n'y a pas d'alternative, il n'y a qu'une solution. (Académie française)
Dans votre exemple, on pourrait dire qu'il n'existe pas de médicament de remplacement. Quant à votre question de base, JAA y a fort bien répondu : c'est du charabia tape-à-l'œil.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
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Moi pas.Perkele a écrit :Je comprends "Ce médicament n'a pas d'alternative thérapeutique" comme "Il n'y a pas d'autre médicament sur le marché qui soigne la même chose".
Je comprends : "nous ne connaissons pas d'autre remède".
Le remède pourrait être un régime, des séances de kinésithérapie, des exercices, une intervention chirurgicale, une psychothérapie . . .
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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Ils sont au régime, c'est à la mode.Perkele a écrit : S'occuper des plus gros bobos de l'époque actuelle ?
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Ils veulent paraitre sveltes en espèrant séduire l'électorat l'an prochain, mais ils en sortent souvent avec une tronche sinistre et vieillis de 20 ans en apparence !
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François Rabelais
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- Perkele
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Pourrais-je dire qu'ils sont "irremplaçables" ?JR a écrit :Moi pas.Perkele a écrit :Je comprends "Ce médicament n'a pas d'alternative thérapeutique" comme "Il n'y a pas d'autre médicament sur le marché qui soigne la même chose".
Je comprends : "nous ne connaissons pas d'autre remède".
Le remède pourrait être un régime, des séances de kinésithérapie, des exercices, une intervention chirurgicale, une psychothérapie . . .
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- Perkele
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Ne serait-ce pas une confusion entre "enjeu" et "défi" ?Perkele a écrit :Et que veulent-ils donc dire lorsqu'ils parlent de "répondre aux enjeux majeurs de la santé publique ?"![]()
- S'occuper des plus gros bobos de l'époque actuelle ? Ou des bobos qui touchent le plus de personnes et creusent le trou (que dis-je, le gouffre sans fond) de la sécu ?
Il s'agirait alors d'être les armes de la santé publique pour affronter les maux qui lui coûtent le plus.
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- JR
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Je pense que c'est bien le sens : si on veut soigner (je ne sais pas quoi, mais peu importePerkele a écrit : Pourrais-je dire qu'ils sont "irremplaçables" ?
![[sourire] :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
(exemple : l'acomplia, qui n'a pas été remplacé
![[sadique] :twisted:](./images/smilies/icon_twisted.gif)
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- Jacques-André-Albert
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