Maudits verbes défectifs
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Maudits verbes défectifs
Les verbes défectifs me contrarient. Régulièrement, j'aimerais utiliser l'un d'eux à un temps ou une personne auquel il est inusité.
Par exemple, je peux dire : « Ils closent la conversation. », mais eux, ne peuvent le dire eux-mêmes. Je ne peux non plus dire qu'ils le faisaient ou le firent. Pas plus que je ne peux leur intimer de le faire. Frustrant non ? A la différence des verbes impersonnels, le sens d'un verbe tel que « clore » ne justifie pas de telles restrictions.
Que faire ? Parler d'autre chose ? Trouver un synonyme ? Créer un néologisme ? Y a-t-il des tournures faisant office de martingales pour s'en sortir dans toutes les situations ?
Je me demande si certaines formes aujourd'hui inusitées ont pu exister jadis. Auquel cas, j'aimerais m'en servir. Savez-vous s'il existe des endroits où je pourrais trouver des listes de conjugaisons aujourd'hui désuètes permettant de compléter celles des verbes défectifs ?
Merci
Cyril
Par exemple, je peux dire : « Ils closent la conversation. », mais eux, ne peuvent le dire eux-mêmes. Je ne peux non plus dire qu'ils le faisaient ou le firent. Pas plus que je ne peux leur intimer de le faire. Frustrant non ? A la différence des verbes impersonnels, le sens d'un verbe tel que « clore » ne justifie pas de telles restrictions.
Que faire ? Parler d'autre chose ? Trouver un synonyme ? Créer un néologisme ? Y a-t-il des tournures faisant office de martingales pour s'en sortir dans toutes les situations ?
Je me demande si certaines formes aujourd'hui inusitées ont pu exister jadis. Auquel cas, j'aimerais m'en servir. Savez-vous s'il existe des endroits où je pourrais trouver des listes de conjugaisons aujourd'hui désuètes permettant de compléter celles des verbes défectifs ?
Merci
Cyril
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- Inscription : lun. 10 oct. 2011, 10:20
Concernant paître, la limitation ne porte pas sur les personnes mais sur les temps. Par exemple le passé simple n'existe pas. Etrange non ?
Par contre, toutes les formes de l'impératif présent existent, alors que cela doit être bien moins utile. Paissons, mes amis ! Paissons !
Concernant le rapport entre les humains et le verbe paître, n'oublions pas l'expression envoyer paître.
Par contre, toutes les formes de l'impératif présent existent, alors que cela doit être bien moins utile. Paissons, mes amis ! Paissons !
Concernant le rapport entre les humains et le verbe paître, n'oublions pas l'expression envoyer paître.
- JR
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Vous me rappelez 1968, quand les attitudes passives ou résignées étaient condamnées par un "baisse-toi, et broute !"Perkele a écrit : Je suppose que les verbes inusités étaient autrefois courants et que, en conséquence, les formes absentes existaient.
J'ai toutefois quelque réticence pour les formes sémantiquement improbables comme paître pour un humain... :D
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
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Pour répondre à votre question, Cyril, à propos de paître, j'ai mis le doigt sur un indice qui pourrait justifier qu'il soit défectif, en consultant la conjugaison de repaître qui, d'après Bescherelle, est plus complète puisqu'il se conjugue
– au passé simple : je repus...
– au participe passé : repu
– au subjonctif imparfait : que je repusse...
– à tous les temps composés : j'ai repu, j'avais repu, j'eusse repu, etc.
Si on appliquait cette règle au verbe paître, on s'aperçoit qu'à tous ces temps il aurait la même forme que pouvoir (je pus, que je pusse...), d'où confusion.
– au passé simple : je repus...
– au participe passé : repu
– au subjonctif imparfait : que je repusse...
– à tous les temps composés : j'ai repu, j'avais repu, j'eusse repu, etc.
Si on appliquait cette règle au verbe paître, on s'aperçoit qu'à tous ces temps il aurait la même forme que pouvoir (je pus, que je pusse...), d'où confusion.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Pour en revenir à la question initiale, qui concerne le verbe clore, rien n'empêche - si ce n'est le risque de ne pas être compris ou de passer pour ridicule - d'employer les anciennes formes autrefois en usage : le présent nous closons, vous closez ; l'imparfait je closais ; le passé simple je closis et l'imparfait du subjonctif que je closisse...
De même, il est possible de compléter la conjugaison du verbe bruire - que l'on a laissé devenir défectif - soit en recourant aux anciennes formes construites sur le modèle de fuir (je bruis, nous bruyons), soit en créant de nouvelles formes construites sur le modèle de finir (je bruis, nous bruissons - à distinguer du barbarisme bruisser).
De même, il est possible de compléter la conjugaison du verbe bruire - que l'on a laissé devenir défectif - soit en recourant aux anciennes formes construites sur le modèle de fuir (je bruis, nous bruyons), soit en créant de nouvelles formes construites sur le modèle de finir (je bruis, nous bruissons - à distinguer du barbarisme bruisser).
Je suis de votre avis. Je ne vois pas d'objection à compléter les conjugaisons manquantes, à condition qu'on les forme régulièrement.Marc81 a écrit :Pour en revenir à la question initiale, qui concerne le verbe clore, rien n'empêche - si ce n'est le risque de ne pas être compris ou de passer pour ridicule - d'employer les anciennes formes autrefois en usage : le présent nous closons, vous closez ; l'imparfait je closais ; le passé simple je closis et l'imparfait du subjonctif que je closisse...
De même, il est possible de compléter la conjugaison du verbe bruire - que l'on a laissé devenir défectif - soit en recourant aux anciennes formes construites sur le modèle de fuir (je bruis, nous bruyons), soit en créant de nouvelles formes construites sur le modèle de finir (je bruis, nous bruissons - à distinguer du barbarisme bruisser).
Le verbe bruire se conjugue déjà sur le modèle de finir :
http://www.leconjugueur.com/conjugaison ... ruire.html
Je me demande d'ailleurs de quel verbe vient le participe présent bruyant, si ce n'est de bruire.
Le verbe bruire se conjugue sur le modèle de finir... mais pas à tous les temps, justement : il n'est plus usité aujourd'hui qu'à l'infinitif, aux troisièmes personnes de l'indicatif présent et imparfait, ou du subjonctif présent, et au participe présent (selon l'Académie).Anne a écrit : Le verbe bruire se conjugue déjà sur le modèle de finir :
http://www.leconjugueur.com/conjugaison ... ruire.html
Je me demande d'ailleurs de quel verbe vient le participe présent bruyant, si ce n'est de bruire.
Il faut savoir qu'autrefois bruire suivait la conjugaison de fuir... d'où l'ancien participe passé bruyant, devenu désormais adjectif avec un sens plus... sonore !
Dernière modification par Marc81 le lun. 06 févr. 2012, 15:56, modifié 1 fois.
Je sais bien. Je voulais dire que les formes existantes de la conjugaison du verbe bruire sont déjà du même modèle que finir. Je faisais la remarque pour qu'on reste cohérent et qu'on ne se mette pas à dire "nous bruyons, ils bruissent".Marc81 a écrit :Le verbe bruire se conjugue sur le modèle de finir... mais pas à tous les temps, justement : il n'est plus usité aujourd'hui qu'à l'infinitif, aux troisièmes personnes de l'indicatif présent et imparfait, ou du subjonctif présent, et au participe présent (selon l'Académie).
Mais j'aurais préféré conjuguer bruire sur le modèle de fuir à cause de l'existence du participe présent, devenu adjectif, bruyant.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le Bescherelle nous précise que le participe présent de bruire est bruissant, et que bruyant est un adjectif.Anne a écrit : Je suis de votre avis. Je ne vois pas d'objection à compléter les conjugaisons manquantes, à condition qu'on les forme régulièrement.
Je me demande d'ailleurs de quel verbe vient le participe présent bruyant, si ce n'est de bruire.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous fûtes victime d'un lapsus : fuyant, participe présent.Marc81 a écrit : Il faut savoir qu'autrefois bruire suivait la conjugaison de fuir... d'où l'ancien participe passé fuyant, devenu désormais adjectif avec un sens plus... sonore !
Ne me tenez pas rigueur de cette petite rectification. :D
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).