de la décadence du langage

Entendu ce soir de la bouche d'un syndicaliste de l'enseignement : « le vivier de remplacement est devenu complètement rabougri ». Le langage juste, la phrase bien tournée n'ont plus la cote. Quelque chose qui devient rabougri, c'est maladroit ; j'aurais dit « se rabougrit ». Et est-ce qu'un vivier se rabougrit ? Les gens ne connaissent plus le sens des mots ; un vivier s'assèche.

Message par **Perkele** » mer. 18 avr. 2012, 22:37

Oui, c'est agaçant, de nos jours on pèse à l'échelle, on mesure à la lumière, on considère à la balance...

Manni-Gédéon · Message par **Manni-Gédéon** » dim. 22 avr. 2012, 1:30

Ces phrases où les mots semblent juxtaposés au hasard me rappellent un jeu que j'ai pratiqué à l'école avec mes camarades. Nous inscrivions une phrase sur une feuille de papier que nous pliions, ne laissant apparaître que le dernier mot (ou les deux derniers), et le suivant devait inventer une suite.
Imaginez le genre de texte que nous obtenions.

Message par **Perkele** » dim. 22 avr. 2012, 6:45

Oui ! Nous y jouions aussi, ça s'appelait "cadavre exquis".

Message par **Perkele** » dim. 22 avr. 2012, 7:07

En cherchant la signification de ce nom, je découvre qu'il existe une version dessinée
de ce jeu.

Jacques · Message par **Jacques** » dim. 22 avr. 2012, 7:31

Il paraît que le nom de ce jeu, que j'ai aussi expérimenté dans ma jeunesse, a été inspiré de la toute première fois où il a été pratiqué, et que la phrase ainsi obtenue était Le cadavre exquis corrige la maison sans sucre.

TSOS · Message par **TSOS** » lun. 23 avr. 2012, 17:20

J'ai toujours volontiers pratiqué la version dessinée, mais jamais encore la version rédigée, qui me semble une bien bonne idée!
Concernant cette décadence: ces gens (majoritaires) ne cherchent pas l'élégance ni la logique, mais uniquement à véhiculer des idées, si ces dernières passent, ils ne s'intéressent guère à améliorer leur style ou leur langue.

Jacques · Message par **Jacques** » lun. 23 avr. 2012, 17:27

Pour faire suite à la remarque du début, et dans le même monde de l'enseignement, à la télévision une prise de vue dans un lycée montre une porte avec cette étiquette : Mme X.Y., Proviseure. Soit deux fautes, avec une majuscule abusive et une féminisation fautive. Ne nous étonnons pas que les élèves ne soient pas fameux en français.