Violence
- Perkele
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Violence
Lorsque je lis la définition du mot violence, je constate qu'il est essentiellement question de rudoiement, de contrainte et d'agressivité.
Or, je lis de plus en plus souvent des expressions comme "violence verbale", "violence routière", "violence morale".
Selon vous, est-ce qu'une escroquerie, un vol, une trahison ou d'autres contraventions ou délits de ce genre peuvent être qualifiées de violences ?
Or, je lis de plus en plus souvent des expressions comme "violence verbale", "violence routière", "violence morale".
Selon vous, est-ce qu'une escroquerie, un vol, une trahison ou d'autres contraventions ou délits de ce genre peuvent être qualifiées de violences ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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Re: Violence
Je ne le pense pas. La violence est une brutalité. Le Petit Robert dit aussi « abus de la force ». Ces trois délits procèdent d'une autre forme d'action.Perkele a écrit : Selon vous, est-ce qu'une escroquerie, un vol, une trahison ou d'autres contraventions ou délits de ce genre peuvent être qualifiées de violences ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Il y a quelques mois nous avons été cambriolés la nuit. Nous n'avons pas éprouvé un sentiment de violence, mais celui d'une intrusion traumatisante dans notre existence intime, une sorte de viol. Le viol physique est une violence, mais là c'était un viol moral. Il a fallu du temps pour nous en remettre, mais nous n'avons jamais ressenti un acte de violence. Une effraction dans notre intimité.Perkele a écrit :Si l'on part du sentiment dans lequel on se trouve après avoir subit l'une de ses action, n'est-il pas le même qu'après une violence ?
Dernière modification par Jacques le jeu. 27 sept. 2012, 20:45, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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Et si l'on part de la réaction (qu'on l'exprime ou non) que provoque ce genre d'actes, n'est ce pas la même qu'après une violence physique ?
Quand je roule à la limite autorisée de vitesse, et que je me fais dépasser à toute allure par un autre véhicule, j'ai au fond de moi (mea culpa) envie qu'il embrasse un platane. J'aurais le même sentiment si quelqu'un m'avait giflé.
Quand je roule à la limite autorisée de vitesse, et que je me fais dépasser à toute allure par un autre véhicule, j'ai au fond de moi (mea culpa) envie qu'il embrasse un platane. J'aurais le même sentiment si quelqu'un m'avait giflé.
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Dans ce cas, vous considérez que la colère et l'indignation sont des violences. Peut-être, oui. En tout cas des sentiments violents.Perkele a écrit :Et si l'on part de la réaction (qu'on l'exprime ou non) que provoque ce genre d'actes, n'est ce pas la même qu'après une violence physique ?
Quand je roule à la limite autorisée de vitesse, et que je me fais dépasser à toute allure par un autre véhicule, j'ai au fond de moi (mea culpa) envie qu'il embrasse un platane. J'aurais le même sentiment si quelqu'un m'avait giflé.
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- Perkele
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Disons que comme une violence subie me fait ressentir de la colère, est-ce que tout ce qui me fait ressentir de la colère (provenant concrètement de l'action volontaire d'autrui) est une violence, même si elle n'est pas physique ?
Je sais, je suis casse-pied, mais cette question m'intrigue.![[embarrassé] :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
Je sais, je suis casse-pied, mais cette question m'intrigue.
![[embarrassé] :oops:](./images/smilies/icon_redface.gif)
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- Jacques
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Ce n'est pas ainsi que je le vois. Nous philosophons. Je ne connais rien à la philosophie, mais je crois que c'est un peu cela. L'indignation, la haine, la colère qu'on ressent devant une action d'autrui qui est injuste ou vous cause du tort sont des sentiments violents. J'aurais souhaité que les auteurs du cambriolage aient un accident qui les blesse ou leur cause un préjudice semblable à celui qu'ils nous ont infligé. Donc il y a une réaction violente de ma part. En fait, je crois que c'est un exutoire de s'imaginer que le méfait puisse être puni par quelque justice immanente.Perkele a écrit :
Je sais, je suis casse-pied, mais cette question m'intrigue.
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- Perkele
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Vous dites que la réaction de la "victime" est violente, pourtant elle ne va pas frapper celui qui lui a fait du tort puisqu'elle se contente de ressentir une violente colère et de penser.
J'en reviens à ma préoccupation initiale: la personne qui m'a fait ce genre de tort (me parler violemment, partir en claquant violemment la porte, mettre mon logement sens dessus dessous et emporter certains de mes biens, me faire signer des papiers qui me porteront tort...) a commis envers moi un acte de violence ?
J'en reviens à ma préoccupation initiale: la personne qui m'a fait ce genre de tort (me parler violemment, partir en claquant violemment la porte, mettre mon logement sens dessus dessous et emporter certains de mes biens, me faire signer des papiers qui me porteront tort...) a commis envers moi un acte de violence ?
Dernière modification par Perkele le ven. 28 sept. 2012, 9:01, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Je crois qu'il y a une ambiguité : le mot "violent" est souvent utilisé dans un sens différent, celui de grand; il sert de superlatif. Ainsi, si je dis que j'éprouve une violente colère, il faut comprendre que j'éprouve une très grande colère; accessoirement, cette colère pourrait me rendre violent si je ne savais pas me maitriser, mais alors c'est moi qui serais violent, et non une colère pour laquelle ce mot n'a à proprement parler aucun sens.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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Pitié pour les platanes !Perkele a écrit : Quand je roule à la limite autorisée de vitesse, et que je me fais dépasser à toute allure par un autre véhicule, j'ai au fond de moi (mea culpa) envie qu'il embrasse un platane.
De mon côté, dans la mesure où le dépassement est effectué correctement, je n'éprouve pas de colère : l'autre conducteur a pris ses responsabilités et fait usage de son libre arbitre. Par contre, j'ai un sentiment d'injustice : il n'est pas sanctionné, et je risque de l'être si je fais comme lui. Pire : il m'arrive d'avoir une conduite moins sure pour respecter la loi et protéger mon permis.
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Je suis d'accord. Les paroles peuvent être violentes, notamment à travers les images, parfois horribles, qu'elles suggèrent.Jacques a écrit :Oui, elle a eu un comportement violent. Toute manifestation de brutalité, d'agressivité, même verbale, est une violence.
Je pense qu'une colère peut être violente comme un mal de tête peut être violent. Dans ce cas, c'est un sentiment ou une sensation intense qui apparaît de manière brutale.JR a écrit :Je crois qu'il y a une ambiguité : le mot "violent" est souvent utilisé dans un sens différent, celui de grand; il sert de superlatif. Ainsi, si je dis que j'éprouve une violente colère, il faut comprendre que j'éprouve une très grande colère; accessoirement, cette colère pourrait me rendre violent si je ne savais pas me maitriser, mais alors c'est moi qui serais violent, et non une colère pour laquelle ce mot n'a à proprement parler aucun sens.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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