Bonjour tout le monde.
J'ai lu il y a peu une phrase qui m'a laissé dubitatif. N'étant malheureusement pas expert dans notre belle langue, je me tourne vers vous pour en savoir plus
La phrase serait :
J'ai bien mon sac de rempli.
Est-ce accepté au même titre que si précédé d'un pronom ou adjectif (ex. je n'en ai aucune de faite), normalement appliqué ?
Merci par avance pour vos éclaircissements.
Peut-on utiliser cette structure ? 'de' + participe passé
- Klausinski
- Messages : 1295
- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
Bienvenue LSK !
Votre question n'est pas sans intérêt.
J'ai trouvé ce type de construction dans Le bon usage, au chapitre sur les attributs.
L’adjectif et surtout le participe passé qui accompagnent, comme attributs du “ sujet réel ”, il y a, il est, il reste, il se trouve, peuvent être introduits par de, notamment quand le nom sujet réel est accompagné d’une indication de quantité (article indéfini, numéral, déterminant indéfini). Ce tour est fréquent dans la langue parlée ; il n’a rien d’incorrect, et se trouve d’ailleurs parfois dans l’écrit.
Et, plus loin :
Cette construction apparaît aussi avec l’attribut du complément d’objet direct notamment des verbes avoir, posséder, voir, rencontrer, connaître, remarquer, trouver, etc., — avec l’attribut des compléments de voici et voilà, — avec des attributs de phrases averbales. Nous n’avons plus que la langue de libre (Chat., Mém., III, II, IX, 11). — Il a un cheval qui n’a que les pattes de devant de mauvaises (J. Renard, Journal, 6 sept. 1899). — Voilà une classe de passée (Fromentin, Domin., IV). (J'abrège la liste d'exemples, qu'on ne m'accuse pas de piller le Grevisse.)
Dans le cas qui nous occupe, il s'agit bien d'un attribut du COD : J'ai quoi ? Mon sac. Qu'est-ce qui est rempli ? Mon sac. Le tour ne pèche pas contre la grammaire. C'est l'équivalent de « J'ai bien mon sac qui est rempli ». Ici, la familiarité de la phrase tient plutôt, ce me semble, à cet emploi particulier de « j'ai » à la place de « il y a ».
Votre question n'est pas sans intérêt.
J'ai trouvé ce type de construction dans Le bon usage, au chapitre sur les attributs.
L’adjectif et surtout le participe passé qui accompagnent, comme attributs du “ sujet réel ”, il y a, il est, il reste, il se trouve, peuvent être introduits par de, notamment quand le nom sujet réel est accompagné d’une indication de quantité (article indéfini, numéral, déterminant indéfini). Ce tour est fréquent dans la langue parlée ; il n’a rien d’incorrect, et se trouve d’ailleurs parfois dans l’écrit.
Et, plus loin :
Cette construction apparaît aussi avec l’attribut du complément d’objet direct notamment des verbes avoir, posséder, voir, rencontrer, connaître, remarquer, trouver, etc., — avec l’attribut des compléments de voici et voilà, — avec des attributs de phrases averbales. Nous n’avons plus que la langue de libre (Chat., Mém., III, II, IX, 11). — Il a un cheval qui n’a que les pattes de devant de mauvaises (J. Renard, Journal, 6 sept. 1899). — Voilà une classe de passée (Fromentin, Domin., IV). (J'abrège la liste d'exemples, qu'on ne m'accuse pas de piller le Grevisse.)
Dans le cas qui nous occupe, il s'agit bien d'un attribut du COD : J'ai quoi ? Mon sac. Qu'est-ce qui est rempli ? Mon sac. Le tour ne pèche pas contre la grammaire. C'est l'équivalent de « J'ai bien mon sac qui est rempli ». Ici, la familiarité de la phrase tient plutôt, ce me semble, à cet emploi particulier de « j'ai » à la place de « il y a ».
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)