Amerrissage
- Jacques
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Amerrissage
Dans l'émission Ushuaïa, commentaire de Nicolas Hulot qui est à bord d'un hydravion : « Nous nous préparons à l'amerrissage. Voilà, nous sommes au-dessus de l'Amazone et nous allons nous poser sur le fleuve ». Je ne lui jette pas la pierre, mais le commentaire attire mon attention sur une lacune du langage. On peut penser que les premiers hydravions se posaient toujours sur la mer, d'où l'emploi du verbe amerrir. Mais quand ils se posent sur un cours d'eau, ce qui doit être plus rare, il manque un mot. Et que dire alors ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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On pourrait inventer afluvissage ou afleuvissage, mais est-ce bien utile ?
À propos d'Ushuaïa, il faut souligner que le SH n'a absolument pas la valeur anglaise de notre français CH, et que les Argentins prononcent S, comme vous pourrez le constater ici.
À propos d'Ushuaïa, il faut souligner que le SH n'a absolument pas la valeur anglaise de notre français CH, et que les Argentins prononcent S, comme vous pourrez le constater ici.
Dernière modification par Jacques-André-Albert le mar. 15 janv. 2013, 10:44, modifié 1 fois.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Nous sommes face à un cas où l'on tourne en rond. Pour la terre, le sol, pas de souci. Mais pour l'eau ? J'ai tendance à considérer qu'il n'y a pas vraiment faute avec amerrissage, même pour un fleuve.
L'Académie ne connaît pas amerrissage mais définit ainsi amerrir :
AMERRIR v. intr. XXe siècle. Dérivé de mer, sur le modèle d'atterrir.
En parlant d'un aéronef, d'un vaisseau spatial. Se poser à la surface de l'eau. L'hydravion vient d'amerrir dans la baie.
À la surface de l'eau, pas à la surface de la mer. On peut y voir une extension de sens.
L'Académie ne connaît pas amerrissage mais définit ainsi amerrir :
AMERRIR v. intr. XXe siècle. Dérivé de mer, sur le modèle d'atterrir.
En parlant d'un aéronef, d'un vaisseau spatial. Se poser à la surface de l'eau. L'hydravion vient d'amerrir dans la baie.
À la surface de l'eau, pas à la surface de la mer. On peut y voir une extension de sens.
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- Jacques-André-Albert
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Le sens premier de terre est la partie solide où vivent les humains, opposée à la partie solide de notre monde terrestre. Selon ce que j'ai trouvé dans le dictionnaire étymologique de l'indo-européen de Pokorny, le radical ter renverrait à une notion de solidité, de rigidité. Je ne pense pas que les anciens Indo-européens aient eu conscience de l'existence du globe terrestre, ce qui condamne déjà le terme alunissage.
Le terme atterir n'est en usage que depuis le dix-huitième siècle ou peu avant. Ce vieux dictionnaire le dit bien : « atterrir, c'est prendre terre en quelque lieu », c'est à dire, à l'époque, en venant de la mer.
Le tout ne fait pas avancer la réflexion, si atterrir représente le fait d'arriver sur la terre ferme : arriver sur l'eau n'a pas été prévu par les Français des siècles passés.
Le terme atterir n'est en usage que depuis le dix-huitième siècle ou peu avant. Ce vieux dictionnaire le dit bien : « atterrir, c'est prendre terre en quelque lieu », c'est à dire, à l'époque, en venant de la mer.
Le tout ne fait pas avancer la réflexion, si atterrir représente le fait d'arriver sur la terre ferme : arriver sur l'eau n'a pas été prévu par les Français des siècles passés.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Pour atterrir nous sommes tous d'accord : alunissage, amarsissage et autres stupidités sont des barbarismes.
Mais pourl'élément liquide, puisque l'Académie considère qu'amerrir c'est se poser sur l'eau, il n'y aurait peut-être pas lieu de chercher plus loin.
Mais pourl'élément liquide, puisque l'Académie considère qu'amerrir c'est se poser sur l'eau, il n'y aurait peut-être pas lieu de chercher plus loin.
Dernière modification par Jacques le mar. 15 janv. 2013, 18:30, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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Oui, arriver se décompose facilement. Mais ce que je voulais dire, c'est que le point de chute n'a longtemps été possible et souhaitable que sur la terre ferme.Perkele a écrit :Peut-être parce qu'arriver signifie "toucher la rive" ?Jacques-André-Albert a écrit : arriver sur l'eau n'a pas été prévu par les Français des siècles passés.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Hippocampe
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