penser (à) prendre / prévoir (de) prendre

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shokin
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penser (à) prendre / prévoir (de) prendre

Message par shokin »

Bonjour à toutes et à tous,

1. prévoir demande un complément d'objet direct (verbe transitif direct).

Je prévois plusieurs précautions.

Mais alors, si prévoir est suivi d'un verbe, doit-on y intercaler la préposition de ?

Je prévois de prendre plusieurs précautions.
Je prévois prendre plusieurs précautions.


Même question pour le verbe envisager.

2. Inversement, penser demande souvent un complément d'objet indirect. [Je ne parle pas des tournures comme Je pense que et Je le pense.]

Je pense à plusieurs dangers.

Mais alors, si penser est suivi d'un verbe, doit-y intercaler la préposition à ?

Je pense éviter plusieurs dangers.
Je pense à éviter plusieurs dangers.


Au passé composé, il y a souvent cette préposition à, alors qu'on la trouve moins souvent au présent.

Je n'ai pensé à appeler la police.

Ou y aurait-il une nuance de significations.

Je n'ai pas pensé à appeler la police. = Je n'ai pas eu l'idée d'appeler la police.
Je n'ai pas pensé appeler la police. = Je n'ai pas envisagé [décidé] d'appeler la police.


Peut-être y a-t-il cette même nuance pour le verbe prévoir :

Je prévois être attaqué par des loups. = Je pense que je vais être attaqué par des loups.
Je prévois d'être attaqué par des loups. = J'ai l'intention d'être attaqué par des loups, de prendre ce risque.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Étrangement, je n'ai pas trouvé la tournure « prévoir de » dans le TLF. L'Académie ne la relève pas non plus mais donne un exemple où elle est employée : « Ils ont prévu de louer une voiture. » Pour moi, j'ai toujours entendu « prévoir » employé soit transitivement avec un nom soit avec un verbe précédé de la préposition « de ». La construction sans « de » me semble archaïque.
Pour ce qui est du verbe « penser », je sens comme vous une nuance dans les deux emplois, mais en cherchant quelques exemples sur Google, elle ne me paraît pas si évidente que ça.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

Klausinski a écrit :Pour ce qui est du verbe « penser », je sens comme vous une nuance dans les deux emplois, mais en cherchant quelques exemples sur Google, elle ne me paraît pas si évidente que ça.
Je pense partir lundi prochain (j'envisage de) ; il est probable que je partirai... si les circonstances le permettent
Je pense à emporter mon ordinateur portable (je n'oublie pas de).

Je prévois être attaqué par des loups. = Je pense que je vais être attaqué par des loups. Selon moi, la tournure est incorrecte. Devant un verbe la préposition de est obligatoire. Pas devant un nom : je prévois des ennuis.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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