COD entre l'auxiliaire et le participe passé ?
COD entre l'auxiliaire et le participe passé ?
Salut à toutes et à tous,
Je me suis longtemps dit qu'il ne pouvait pas y avoir de complément d'objet direct entre l'auxiliaire et le participe passé.
Mais il y a, semble-t-il, au moins une exception : le pronom indéfini tout.
J'ai tout vu.
Ce constat me pose une question quant à la règle d'accord du participe passé.
On nous disait souvent que, avec l'auxiliaire avoir et sans infinitif après le participe passé :
- si le complément d'objet direct était après le verbe, le participe passé resterait invariable,
- si le complément d'objet indirect était avant le verbe, le participe passé s'accorderait avec.
Or, le mot verbe semble un peu maladroit dans cette énonciation de la règle avec le complément d'objet direct tout (si c'en est un). Car tout est entre l'auxiliaire et le participe passé. Il est "entre le verbe".
Devrions-nous énoncer la règle comme suit ?
- si le complément d'objet direct était après le participe passé, celui-ci resterait invariable,
- si le complément d'objet indirect était avant le participe passé, celui-ci s'accorderait avec celui-là.
Dans ce cas, le participe s'accorde avec le complément d'objet direct tout, qui est un pronom indéfini (comme on, ça), donc masculin singulier.
Je me suis longtemps dit qu'il ne pouvait pas y avoir de complément d'objet direct entre l'auxiliaire et le participe passé.
Mais il y a, semble-t-il, au moins une exception : le pronom indéfini tout.
J'ai tout vu.
Ce constat me pose une question quant à la règle d'accord du participe passé.
On nous disait souvent que, avec l'auxiliaire avoir et sans infinitif après le participe passé :
- si le complément d'objet direct était après le verbe, le participe passé resterait invariable,
- si le complément d'objet indirect était avant le verbe, le participe passé s'accorderait avec.
Or, le mot verbe semble un peu maladroit dans cette énonciation de la règle avec le complément d'objet direct tout (si c'en est un). Car tout est entre l'auxiliaire et le participe passé. Il est "entre le verbe".
Devrions-nous énoncer la règle comme suit ?
- si le complément d'objet direct était après le participe passé, celui-ci resterait invariable,
- si le complément d'objet indirect était avant le participe passé, celui-ci s'accorderait avec celui-là.
Dans ce cas, le participe s'accorde avec le complément d'objet direct tout, qui est un pronom indéfini (comme on, ça), donc masculin singulier.
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quand on dit j'ai tout vu, ou tout compris, il y a une inversion. Idiomatiquement l'inversion est plus fréquente, mais en réalité elle signifie j'ai vu tout, j'ai compris tout. Le pronom s'intercale entre les deux éléments du PP par un effet de style, mais le verbe est j'ai vu, j'ai compris, etc.
Donc, j'ai vu quoi ? Tout.
Donc, j'ai vu quoi ? Tout.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
J'ai tout vu.
Je n'ai rien vu.
Ai-je tout vu ?
N'ai-je rien vu ?
Connaissez-vous d'autres compléments d'objet direct qui s'intercalent entre l'auxiliaire et le participe passé ?
Dans ces phrases, est-ce que tout est bien un complément d'objet direct ? Il me semble que oui.
Est-il judicieux d'énoncer la règle comme suit ? [toujours dans le cas d'un participe passé non suivi d'un infinitif]
- si le complément d'objet direct est après le participe passé, celui-ci reste invariable,
- si le complément d'objet indirect est avant le participe passé, celui-ci s'accorde avec celui-là.
Je n'ai rien vu.
Ai-je tout vu ?
N'ai-je rien vu ?
Connaissez-vous d'autres compléments d'objet direct qui s'intercalent entre l'auxiliaire et le participe passé ?
Dans ces phrases, est-ce que tout est bien un complément d'objet direct ? Il me semble que oui.
Est-il judicieux d'énoncer la règle comme suit ? [toujours dans le cas d'un participe passé non suivi d'un infinitif]
- si le complément d'objet direct est après le participe passé, celui-ci reste invariable,
- si le complément d'objet indirect est avant le participe passé, celui-ci s'accorde avec celui-là.
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- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je suis pris au dépourvu. Je n'en vois pas d'autre, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. Si quelqu'un a une idée...
La règle n'a pas besoin d'être changée, elle est suffisamment claire dans son énoncé : Le participe passé s'accorde avec le COD si celui-ci est placé avant lui ce qui, par déduction, implique qu'il n'y a pas d'accord si le COD est après.
La règle n'a pas besoin d'être changée, elle est suffisamment claire dans son énoncé : Le participe passé s'accorde avec le COD si celui-ci est placé avant lui ce qui, par déduction, implique qu'il n'y a pas d'accord si le COD est après.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
- Messages : 1217
- Inscription : lun. 12 avr. 2010, 14:35
- Localisation : Genève (CH)
Il y a bien la tournure Je les ai tous vus : tous s'intercale entre l'auxiliaire et le participe passé, mais la présence de les placé avant le verbe ne laisse planer aucun doute.
Instinctivement, je dirais que c'est le verbe conjugué qui compte, donc l'auxiliaire dans les temps composés. Dans j'ai tout vu, je pense qu'il n'y a pas d'accord. (Je ne le considère pas comme un accord au masculin singulier). Mais je n'ai aucune preuve à apporter.
Instinctivement, je dirais que c'est le verbe conjugué qui compte, donc l'auxiliaire dans les temps composés. Dans j'ai tout vu, je pense qu'il n'y a pas d'accord. (Je ne le considère pas comme un accord au masculin singulier). Mais je n'ai aucune preuve à apporter.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
Je n'avais pas pensé à cette tournure. Dans cette phrase, tous est-il complément d'objet direct ? ou a-t-il une autre fonction ? est-ce que le complément d'objet direct est scindé ?manni-gedeon a écrit :Il y a bien la tournure Je les ai tous vus
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
S’il était scindé, ne faudrait-il pas considérer que sa forme non scindée serait « les tous » ? Elle n’a aucun sens. Peut-être « tous » est-il apposé à « les » ? On appose normalement des noms ou des adjectifs à des noms (Mon père, CE HÉROS…) (Le jouet, tout NEUF, était encore dans son emballage.) Or le pronom est un groupe nominal réduit ! Bien sûr on n’imagine pas, par ailleurs, mettre de virgule… encore que soit pareillement correcte, me semble-t-il, la forme « Je les ai vus, tous » !
Quant à « J’ai tout vu », l’explication de la place du participe n’est-elle pas à chercher dans l’histoire de la langue ? (Que sont mes amis DEVENUS, Que j’avais de si près TENUS… ?) Pour ces deux participes on n’a pas de COD intercalé entre l’auxiliaire et eux, certes…
« Cela » et « ça » ne sont-ils pas plutôt des pronoms démonstratifs que des pronoms indéfinis ?
Quant à « J’ai tout vu », l’explication de la place du participe n’est-elle pas à chercher dans l’histoire de la langue ? (Que sont mes amis DEVENUS, Que j’avais de si près TENUS… ?) Pour ces deux participes on n’a pas de COD intercalé entre l’auxiliaire et eux, certes…
« Cela » et « ça » ne sont-ils pas plutôt des pronoms démonstratifs que des pronoms indéfinis ?
- Hippocampe
- Messages : 3117
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15