Les astuces mnémotechniques en orthographe

[AliceAlasmartise.]

Voir tous ces systèmes mnémotechniques à la fois me rappelle un professeur en primaire qui m'avait forcée à les apprendre parce que je ne savais pas expliquer pour quelle raison j’écrivais (qui plus est correctement) les mots ! Et avec pour argument la difficulté de langue française.
(ils sont fous ces professeurs)

Bienvenue ici ! :D

[Jacques]

Je n'ai jamais voulu non plus de ces systèmes, qui me paraissaient inutiles, mais je comprends qu'on puisse avoir besoin de s'en faire aider puisque nous ne sommes pas égaux devant les difficultés de l'orthographe.

[AliceAlasmartise.]

Oui, exactement. Le professeur en question n'avait apparemment pas conscience des différences d'un enfant à un autre. Il faut se dire que c'est mieux qu'un professeur qui considère tout comme facile pour tous ses élèves.

[Jacques]

Bien sûr, mais ces trucs mnémotechniques non seulement ne m'intéressaient pas mais je considérais qu'ils embrouillaient les choses. Prenez par exemple les conjonctions car, donc, et, mais, ni, or, ou. On conseillait mais où est donc Ornicar ? Je trouve cela pernicieux parce qu'il crée une confusion entre et et est, et entre ou et où.
Enfin moi, on ne m'a jamais forcé à les apprendre.

[André (G., R.)]

J'ai appris la liste des conjonctions de coordination sous la forme et, ou, ni, mais, or, car, donc. Quelques années plus tard j'ai découvert qu'elle était aussi énoncée sous la forme Mais où est donc Ornicar ? et comme vous, Jacques, j'ai craint que cette formulation ait plus d'inconvénients que d'avantages.

[Perkele]

Disons que ces astuces aident les élèves tant que ceux-ci ne les prennent pas pour des règles.

Je pense à celle qui dit qu'il suffit de chercher un mot de la même famille pour trouver la consonne qui termine un mot. C'est grâce à elle qu'on se retrouve avec "abrit", avec "cauchemard", etc.

[TSOS]

Une astuce (à l'écrit) qui m'a aidé (car j'avais encore de légères faiblesses en prononciation du français à l'époque, ce qui m'empêchait de saisir la vraie règle) était valable pour les mots de la famille d'"enveloppe".
Développer, envelopper, enveloppe, et cætera...

L'astuce consistait à savoir si ces mots prenaient ou bien deux P, ou bien deux L: "si l'enveloppe avait deux L, elle s'envolerait". (L=aile)

Bien sûr, cette astuce est inutile dès lors que l'on sait qu'un double L changerait la prononciation du mot en quelque chose du style de "envèloppe"; ce qui choque quand on l'entend/se le lit dans sa tête.

[Perkele]

La limite de ces astuces se trouve aussi au moment où l'élève croit le raisonnement adaptables à d'autres cas.

Pour le cas des deux L qui permettrait de s'envoler, j'ai l'exemple réel d'un camarade de mon frère qui à la dictée de l'examen d'entrée en classe de sixième avait mis deux P à épaule parce qu'on a deux épaules...

[TSOS]

Absolument, il faut bien avoir conscience des cas dans la limite desquels ladite astuce s'applique; sinon c'est très idiot.
Dans mon cas, cela avait marché car jusqu'alors, et juste pour le cas de ces mots-là, j'avais toujours un léger doute; et ce moyen-ci me permit de trancher autrement qu'à pile-ou-face.

Mais maintenant, évidemment, je n'ai plus besoin de ce moyen, puisque je connais bien la prononciation et que tout coule de source à l'aide de la vraie règle.


Aujourd'hui, par contre, j'ai eu une hésitation en écrivant "resserrer", pour savoir si le mot prenait un ou deux S, car j'ai pensé d'abord à la règle, puis ai songé que "rèserrer" à l'oral (quand on lit resserrer, à cause de ce que l'on ait deux S après l'E initial), cela ne sonne pas bien; et j'ai donc écrit "reserrer". Mais rien que de commencer à l'écrire, je sentis que le mot était faux, et en outre il se serait alors prononcé "reuzerrer", ce qui ne sonnait guère mieux; et c'est ainsi que j'observai bien que "resserrer" (c'est-à-dire serrer au fréquentatif) était la bonne graphie.

[Jacques]

Je n'ai jamais eu de soucis avec les consonnes doubles, jusqu'au jour où un accident post opératoire a failli me coûter la vie. Quand je suis sorti du coma j'avais perdu mon orthographe et une partie de mon vocabualaire. Après une « rééducation linguistique » pratiquée par des méthodes personnelles, j'ai réappris le vocabulaire et l'orthographe, mais n'ai jamais pu vaincre totalement la difficulté de ces consonnes redoublées qui auparavant ne me gênaient pas. Alors maintenant, j'ai souvent recours au dictionnaire pour être certain de ne pas commettre une erreur. C'est la méthode la plus sûre.