Ce pendant
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Ce pendant
J'ai lu dernièrement "la révolution" et "le consulat et l'empire" de Louis Madelin, vieux d'environ cent ans et réédités encore au lendemain de la guerre. L'auteur connu pour ne pas vraiment être révolutionnaire lui-même a des formulations désuètes parfois charmantes.
Ainsi écrit-il systématiquement (ou le typographe ??) " ce pendant " pour notre habituel "cependant".
Connaissez-vous cela ailleurs, ou d'autres choses de cet ordre ?
Remarque : l'auteur très pudique et "ce pendant" gaillard, aime rapporter les mots vulgaires des grands. Sa pudeur toutefois lui fait tout mettre en points de suspension, ce qui ne lui est certes pas propre ; mais, chose amusante, cela ne le gêne plus lorsque la grossièreté est dans une autre langue. Ainsi le mot corse "che coglione !" prononcé par Bonaparte à propos de Louis XVI le jour des Tuileries, n'est-il pas censuré (je précise ne pas connaître le corse, mais est-ce utile ici ?).
Ainsi écrit-il systématiquement (ou le typographe ??) " ce pendant " pour notre habituel "cependant".
Connaissez-vous cela ailleurs, ou d'autres choses de cet ordre ?
Remarque : l'auteur très pudique et "ce pendant" gaillard, aime rapporter les mots vulgaires des grands. Sa pudeur toutefois lui fait tout mettre en points de suspension, ce qui ne lui est certes pas propre ; mais, chose amusante, cela ne le gêne plus lorsque la grossièreté est dans une autre langue. Ainsi le mot corse "che coglione !" prononcé par Bonaparte à propos de Louis XVI le jour des Tuileries, n'est-il pas censuré (je précise ne pas connaître le corse, mais est-ce utile ici ?).
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- Jacques
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J'avais mal interprété le sens de la question.
Jean-François Parot, dans la série des Nicolas Le Floch, use aussi d'archaïsmes, à tel point qu'il y a en fin d'ouvrage un lexique donnant les traductions.
Il n'y en a qu'un qui me vienne à l'idée : homicider (trucider) et s'homicider (se suicider).
Jean-François Parot, dans la série des Nicolas Le Floch, use aussi d'archaïsmes, à tel point qu'il y a en fin d'ouvrage un lexique donnant les traductions.
Il n'y en a qu'un qui me vienne à l'idée : homicider (trucider) et s'homicider (se suicider).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Klausinski
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Seraient-ce des expressions telles qu'affrontements suicides ? Dans ce cas, le terme est considéré comme un adjectif.Perkele a écrit :Est-il possible de savoir ce qui vous inspire cette interrogation, Bogdan ?Bogdanov a écrit :A ce propos, dire "un suicide" pour désigner un suicidé, est-ce un archaïsme ?
Le premier emploi attesté du mot suicide remonte à 1741, et, dans Google livres, je n'ai trouvé aucune occurrence de suicide dans le sens de suicidé. Même le TLFi ne relève pas ce sens.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
Il me semble avoir lu quelque part "le suicide" pour désigner un suicidé, voire quelqu'un qui projetait de se suicider. Peut-être une fantaisie littéraire ?
D'ailleurs, j'ai aussi lu une lettre d'un des fils de Jean Racine qui se moquait du mot "suicide" en disant que "cela ne pouvait désigner qu'une boucherie" (du latin "sus, suis", "porc")
D'ailleurs, j'ai aussi lu une lettre d'un des fils de Jean Racine qui se moquait du mot "suicide" en disant que "cela ne pouvait désigner qu'une boucherie" (du latin "sus, suis", "porc")
J'ai dû mal interpréter cet extrait des Illusions perdues, de Balzac :
À ma décharge, quelqu'un qui commet un parricide ou un infanticide porte le nom de son crime.Pour Lucien, la vie était devenue un mauvais rêve ; il lui était indifférent de vivre ou de mourir. Le courage particulier au suicide lui servit donc à paraître en grand costume de bravoure aux yeux des spectateurs de son duel.
- Klausinski
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- Inscription : mar. 12 déc. 2006, 23:54
- Localisation : Aude
C'est la citation donnée par le TLFi pour la première attestation du mot :Bogdanov a écrit :D'ailleurs, j'ai aussi lu une lettre d'un des fils de Jean Racine qui se moquait du mot "suicide" en disant que "cela ne pouvait désigner qu'une boucherie" (du latin "sus, suis", "porc")
À l'égard du suicide (mot que vous avez vraisemblablement employé pour rire, car personne ne l'entend, et deux gens d'esprit me dirent hier que ce ne pouvoit être qu'un charcutier), ce ne sera jamais un péché fort à la mode parmi les gens de bon sens.
La lettre est de Jean-Baptiste Racine (un des fils de Jean Racine, en effet) et elle est adressée à son frère, Louis Racine.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Claude
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- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Nous pouvons ajouter qu'on ne procède pas à l'autopsie mais à l'ouverture.Jacques a écrit :[...] Jean-François Parot, dans la série des Nicolas Le Floch, use aussi d'archaïsmes, à tel point qu'il y a en fin d'ouvrage un lexique donnant les traductions.
Il n'y en a qu'un qui me vienne à l'idée : homicider (trucider) et s'homicider (se suicider).