ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !

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André (G., R.)
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ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !

Message par André (G., R.) »

C'est le titre d'une chanson d'Alain Souchon (1978). Le pronom indéfini "on" à valeur de pronom personnel de première personne du pluriel a fait l'objet ici de nombreuses interventions. J'imaginais que cette particularité du français compliquait la tâche de ceux qui l'apprennent en langue étrangère. Une parente américaine, qui enseigne notre langue aux États-Unis, m'a détrompé.
Peut-être le problème de l'accord de l'adjectif attribut après le verbe "être" ayant "on" comme sujet n'a-t-il par contre pas été traité : "foutus" ou "foutu" ?
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Vous remarquerez que le sens de « on » première personne du pluriel s'efface en présence du pronom complément « nous » : On nous cache tout.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Koutan
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Message par Koutan »

Le "on" à valeur de pluriel me semble être un usage de la langue populaire bien établi, même s'il est fautif à l'origine. Comme la chanson de Souchon est elle-même une chanson populaire, ce parler ne détonne pas et le pluriel "foutus" me paraît bien à sa place.
Dernière modification par Koutan le dim. 29 sept. 2013, 15:06, modifié 1 fois.
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Jacques
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Re: ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !

Message par Jacques »

André (Georges, Raymond) a écrit : Peut-être le problème de l'accord de l'adjectif attribut après le verbe "être" ayant "on" comme sujet n'a-t-il par contre pas été traité : "foutus" ou "foutu" ?
J'ai traité cette question dans la FAQ :
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=4339
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

Koutan a écrit :Le "on" à valeur de pluriel me semble être un usage de la langue populaire bien établi, même s'il est fautif à l'origine. Comme la chanson de Souchon est elle-même une chanson populaire, ce parler ne détone pas et le pluriel "foutus" me paraît bien à sa place.
Je crois que votre doigt a dérapé et qu'un N est resté dans le clavier. Satanées fautes de frappe !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Re: ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !

Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :J'ai traité cette question dans la FAQ :
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=4339
C'est clair.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques-André-Albert a écrit :Vous remarquerez que le sens de « on » première personne du pluriel s'efface en présence du pronom complément « nous » : On nous cache tout.
Excellente remarque, un point évident... auquel je n'avais pas encore prêté attention.
"Cacher" n'est certes pas pronominal dans votre exemple, mais lorsqu'on le pronominalise on obtient, pour "Nous nous sommes cachés", "On s'est cachés", qui demande peut-être, écrit ainsi, un effort d'acceptation encore plus gros que "On est foutus" !
Koutan
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Message par Koutan »

Jacques a écrit :Je crois que votre doigt a dérapé et qu'un N est resté dans le clavier. Satanées fautes de frappe !
Comment avez-vous deviné, Jacques, que mon clavier défectueux avait retenu coincé ce N tout au fond, sans possibilité de le ressortir ? Je vous remercie de votre mansuétude, mais je ne faisais pas la différence entre l'explosion et le défaut musical ou pictural (orthographique, j'entends). Je vais y remédier en éditant, et pour ce faire, croyez-le bien, je ne vais pas hésiter à démonter le clavier pour y récupérer ce N.
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Jacques
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Message par Jacques »

Détoner et détonner, balade et ballade, et d'autres sans doute, ce sont des chausse-trapes (que je refuse d'écrire avec deux P), et bien malin qui n'y tombe jamais. Vous connaissez l'histoire de la paille et de la poutre.
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Message par Islwyn »

Et chère, et chair, et chaire, mon cher :D
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Jacques
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Message par Jacques »

Islwyn a écrit :Et chère, et chair, et chaire, mon cher :D
Oui c'est certain, mais ce n'est pas exactement ce que j'avais en tête : des mots qui s'écrivent presque de la même manière, à une consonne redoublée près, comme buter et butter, ou bien certains où une seule lettre fait la différence, comme satyre et satire. Et les erreurs d'orthographe possibles entre agate (la pierre) et Agathe (le prénom). Chateaubriand (écrivain), Chateaubriant (ville de Loire-Atlantique). Le mont Blanc (la montagne) et le Mont-Blanc, massif montagneux ; la faute est extrêmement répandue d'écrire le nom de la montagne comme celui de la chaîne.
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Message par Perkele »

Jacques-André-Albert a écrit :Vous remarquerez que le sens de « on » première personne du pluriel s'efface en présence du pronom complément « nous » : On nous cache tout.
N'est-il pas là employé dans son sens orthodoxe d'indéfini ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Si ! Et c'est bien parce qu'il garde parallèlement sa valeur indéfinie que le pronom "on" fait problème quand il devient personnel. Je remarque d'ailleurs que Souchon, si je me fie aux paroles que j'ai trouvées sur Internet, ne suit pas les recommandations des grammairiens et n'accorde pas "foutu" au pluriel. J'approuve cependant lesdits grammairiens.
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Jacques
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Message par Jacques »

André (Georges, Raymond) a écrit : Je remarque d'ailleurs que Souchon, si je me fie aux paroles que j'ai trouvées sur Internet, ne suit pas les recommandations des grammairiens et n'accorde pas "foutu" au pluriel. J'approuve cependant lesdits grammairiens.
Il n'est pas le seul : Ruquier anime une émission intitulée « On n'est pas couché ». De toute évidence, cet ON est bien celui qui s'emploie en langage familier à la place de NOUS.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Il faut bien admettre qu'il n'est pas toujours facile de trancher entre pronom indéfini et pronom personnel. Si je dis "On se sent en sécurité quand on est bien conseillé", on voit dans les deux "on" des indéfinis. Mais un message publicitaire fréquemment diffusé sur les radios affirme "On se sent en sécurité quand on est conseillé par quelqu'un qui NOUS connaît bien" : en fin de phrase le pronom sujet qu'on croyait éventuellement indéfini est remplacé par "nous" pour devenir COD, preuve de sa valeur de pronom personnel.
On sait que l'indéfini "on" devient normalement "vous" à l'accusatif, mais je crains que cela tombe en désuétude.
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