ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !
C'est le titre d'une chanson d'Alain Souchon (1978). Le pronom indéfini "on" à valeur de pronom personnel de première personne du pluriel a fait l'objet ici de nombreuses interventions. J'imaginais que cette particularité du français compliquait la tâche de ceux qui l'apprennent en langue étrangère. Une parente américaine, qui enseigne notre langue aux États-Unis, m'a détrompé.
Peut-être le problème de l'accord de l'adjectif attribut après le verbe "être" ayant "on" comme sujet n'a-t-il par contre pas été traité : "foutus" ou "foutu" ?
Peut-être le problème de l'accord de l'adjectif attribut après le verbe "être" ayant "on" comme sujet n'a-t-il par contre pas été traité : "foutus" ou "foutu" ?
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4583
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Le "on" à valeur de pluriel me semble être un usage de la langue populaire bien établi, même s'il est fautif à l'origine. Comme la chanson de Souchon est elle-même une chanson populaire, ce parler ne détonne pas et le pluriel "foutus" me paraît bien à sa place.
Dernière modification par Koutan le dim. 29 sept. 2013, 15:06, modifié 1 fois.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Re: ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !
J'ai traité cette question dans la FAQ :André (Georges, Raymond) a écrit : Peut-être le problème de l'accord de l'adjectif attribut après le verbe "être" ayant "on" comme sujet n'a-t-il par contre pas été traité : "foutus" ou "foutu" ?
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=4339
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je crois que votre doigt a dérapé et qu'un N est resté dans le clavier. Satanées fautes de frappe !Koutan a écrit :Le "on" à valeur de pluriel me semble être un usage de la langue populaire bien établi, même s'il est fautif à l'origine. Comme la chanson de Souchon est elle-même une chanson populaire, ce parler ne détone pas et le pluriel "foutus" me paraît bien à sa place.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Re: ON EST FOUTU(S), ON MANGE TROP !
C'est clair.Jacques a écrit :J'ai traité cette question dans la FAQ :
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=4339
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Excellente remarque, un point évident... auquel je n'avais pas encore prêté attention.Jacques-André-Albert a écrit :Vous remarquerez que le sens de « on » première personne du pluriel s'efface en présence du pronom complément « nous » : On nous cache tout.
"Cacher" n'est certes pas pronominal dans votre exemple, mais lorsqu'on le pronominalise on obtient, pour "Nous nous sommes cachés", "On s'est cachés", qui demande peut-être, écrit ainsi, un effort d'acceptation encore plus gros que "On est foutus" !
Comment avez-vous deviné, Jacques, que mon clavier défectueux avait retenu coincé ce N tout au fond, sans possibilité de le ressortir ? Je vous remercie de votre mansuétude, mais je ne faisais pas la différence entre l'explosion et le défaut musical ou pictural (orthographique, j'entends). Je vais y remédier en éditant, et pour ce faire, croyez-le bien, je ne vais pas hésiter à démonter le clavier pour y récupérer ce N.Jacques a écrit :Je crois que votre doigt a dérapé et qu'un N est resté dans le clavier. Satanées fautes de frappe !
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui c'est certain, mais ce n'est pas exactement ce que j'avais en tête : des mots qui s'écrivent presque de la même manière, à une consonne redoublée près, comme buter et butter, ou bien certains où une seule lettre fait la différence, comme satyre et satire. Et les erreurs d'orthographe possibles entre agate (la pierre) et Agathe (le prénom). Chateaubriand (écrivain), Chateaubriant (ville de Loire-Atlantique). Le mont Blanc (la montagne) et le Mont-Blanc, massif montagneux ; la faute est extrêmement répandue d'écrire le nom de la montagne comme celui de la chaîne.Islwyn a écrit :Et chère, et chair, et chaire, mon cher :D
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Si ! Et c'est bien parce qu'il garde parallèlement sa valeur indéfinie que le pronom "on" fait problème quand il devient personnel. Je remarque d'ailleurs que Souchon, si je me fie aux paroles que j'ai trouvées sur Internet, ne suit pas les recommandations des grammairiens et n'accorde pas "foutu" au pluriel. J'approuve cependant lesdits grammairiens.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il n'est pas le seul : Ruquier anime une émission intitulée « On n'est pas couché ». De toute évidence, cet ON est bien celui qui s'emploie en langage familier à la place de NOUS.André (Georges, Raymond) a écrit : Je remarque d'ailleurs que Souchon, si je me fie aux paroles que j'ai trouvées sur Internet, ne suit pas les recommandations des grammairiens et n'accorde pas "foutu" au pluriel. J'approuve cependant lesdits grammairiens.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
-
- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Il faut bien admettre qu'il n'est pas toujours facile de trancher entre pronom indéfini et pronom personnel. Si je dis "On se sent en sécurité quand on est bien conseillé", on voit dans les deux "on" des indéfinis. Mais un message publicitaire fréquemment diffusé sur les radios affirme "On se sent en sécurité quand on est conseillé par quelqu'un qui NOUS connaît bien" : en fin de phrase le pronom sujet qu'on croyait éventuellement indéfini est remplacé par "nous" pour devenir COD, preuve de sa valeur de pronom personnel.
On sait que l'indéfini "on" devient normalement "vous" à l'accusatif, mais je crains que cela tombe en désuétude.
On sait que l'indéfini "on" devient normalement "vous" à l'accusatif, mais je crains que cela tombe en désuétude.