un mois de perdu
un mois de perdu
Bonsoir à tous.
Je rencontre dans l'ouvrage que je corrige l'expression "ce sont six mois de perdus".
Cette expression est assez fréquente, au moins dans un langage courant, mais, en la relisant, je ne la trouve pas très soignée. C'est le "de" et le pluriel qui frottent mes oreilles (ou plutôt mes yeux !).
Bref, j'hésite entre
ce sont six mois de perdu
et
ce sont six mois perdus.
Qu'en pensez-vous ?
Je rencontre dans l'ouvrage que je corrige l'expression "ce sont six mois de perdus".
Cette expression est assez fréquente, au moins dans un langage courant, mais, en la relisant, je ne la trouve pas très soignée. C'est le "de" et le pluriel qui frottent mes oreilles (ou plutôt mes yeux !).
Bref, j'hésite entre
ce sont six mois de perdu
et
ce sont six mois perdus.
Qu'en pensez-vous ?
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je pense pouvoir vous répondre, en citant simplement Girodet :
De, unissant l'expression d'une quantité à un participe ou un adjectif.
En règle générale, de est à éviter. On écrira Il y eut cinquante soldats blessés et non cinquante soldats de blessés.
Nous pouvons en conclure que cette forme très courante est en fait une tournure populaire à exclure d'une langue soignée.
De, unissant l'expression d'une quantité à un participe ou un adjectif.
En règle générale, de est à éviter. On écrira Il y eut cinquante soldats blessés et non cinquante soldats de blessés.
Nous pouvons en conclure que cette forme très courante est en fait une tournure populaire à exclure d'une langue soignée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Cependant le Petit Larousse mentionne dans les proverbes, sentences et maximes : Un de perdu dix de retrouvés. Mais ces dictons et autres formes figées sont toujours acceptés tels qu'ils ont été forgés, même s'il s'agit de formes populaires,
exemple : Café bouillu café foutu. Ils ne constituent donc pas des modèles.
exemple : Café bouillu café foutu. Ils ne constituent donc pas des modèles.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Une tournure très proche, de trop, est à peine ressentie comme populaire :Jacques a écrit : Un de perdu dix de retrouvés. Mais ces dictons et autres formes figées sont toujours acceptés tels qu'ils ont été forgés, même s'il s'agit de formes populaires,
Tu as tous tes livres ?
— Oui, j'en ai même un de trop !
Peut-être de suivi d'un adjectif doit-il son apparition et son succès à de suivi d'un adverbe.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Girodet cite comme emplois corrects : Il y en a dix de trop, un mot de trop, cela n'est pas de trop. Je suis assez perplexe.
Et incorrects : Il y en a de trop, un peu de trop, en avoir de trop.
Je crois que ces tournures fautives de style populaire ne sont pas très répandues.
Ce qui m'étonne, c'est qu'il ne parle pas de la construction en trop.
Et incorrects : Il y en a de trop, un peu de trop, en avoir de trop.
Je crois que ces tournures fautives de style populaire ne sont pas très répandues.
Ce qui m'étonne, c'est qu'il ne parle pas de la construction en trop.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Jacques a écrit :Girodet cite comme emplois corrects : Il y en a dix de trop, un mot de trop, cela n'est pas de trop.
Cela correspond à ma manière de voir.
J'étais sur le point de la mentionner dans mon intervention précédente.Jacques a écrit :Ce qui m'étonne, c'est qu'il ne parle pas de la construction en trop.
De toute manière, de précédé d'un nom ou d'un pronom et suivi d'un adverbe me semble difficile à contester. Le pronom rien et l'adverbe peu entrent dans des tournures proches (cf. L'homme de bien ne demande rien qu'à lui-même ; l'homme de peu demande tout aux autres.)
Et je vous suis reconnaissant, Shadock90, de m'avoir permis, à la suite du lancement de ce fil et en rapport avec lui, de retrouver une chanson, Le Rapide-Blanc, qui m'avait fait découvrir le Québec au début des années soixante et dont le refrain me trotte dans la tête depuis bientôt cinquante ans :
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis qui rentrent,
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis ça m'fait rien.
.
Cher André, je vous retourne le compliment : curieux de ces "hommes de rien", j'ai cherché sur Internet. J'avais moi aussi déjà entendu cette ritournelle, enfouie au plus profond des strates de ma mémoire, et je suis heureux de mettre un nom (Oscar Thiffault) et des paroles sur cette chanson. C'est déjà dans ma boîte à paroles, et je la travaillerai bientôt pour la rajouter à mon répertoire !André (G., R.) a écrit : Et je vous suis reconnaissant, Shadock90, de m'avoir permis, à la suite du lancement de ce fil et en rapport avec lui, de retrouver une chanson, Le Rapide-Blanc, qui m'avait fait découvrir le Québec au début des années soixante et dont le refrain me trotte dans la tête depuis bientôt cinquante ans :
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis qui rentrent,
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis ça m'fait rien.
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- Jacques
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http://fr.lyrics-copy.com/oscar-thiffau ... -blanc.htmAndré (G., R.) a écrit : Et je vous suis reconnaissant, Shadock90, de m'avoir permis, à la suite du lancement de ce fil et en rapport avec lui, de retrouver une chanson, Le Rapide-Blanc, qui m'avait fait découvrir le Québec au début des années soixante et dont le refrain me trotte dans la tête depuis bientôt cinquante ans :
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis qui rentrent,
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis ça m'fait rien.
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Merci, Jacques, mais pour ne rien vous cacher je dois dire que je suis allé sur ce site ce matin. En réalité cette chanson que j'avais découverte à la télévision était chantée par une femme, à l'accent québécois net. Je l'ai entendue tout à l'heure proposée par Aglaé, mais j'ai d'autant moins reconnu la version dont il me semble me souvenir qu'en réalité les voix masculines l'emportent dans celle d'Aglaé. En voyage au Québec en 1998, j'avais demandé à un disquaire de Montréal qui avait chanté cette chanson, il n'en savait rien, mais certaines personnes présentes avaient évoqué la Bolduc. Or cette dernière est morte en 1941. Et personne n'avait pu me donner le vrai titre de la chanson, que j'ai trouvé ce matin sur la Toile. Je ne me souvenais que des deux vers du refrain, que j'ai cités plus haut.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Dans mon souvenir c'était aussi une voix de femme, celle qui chantait :
Ça s'est passé dans une prairie
..............
I m'a dit Aglaé
Mais mon nom c'est Ernestine,
I m'a dit Aglaé
Quand c'est-y qu'on va s'marier ?
Profitons du printemps,
Profitons du bon temps,
Profitons d'nos vingt ans
Quand on s'ra vieux i s'ra pu temps
................
Probablement pas une Aglaé, mais c'est si loin...
Ça s'est passé dans une prairie
..............
I m'a dit Aglaé
Mais mon nom c'est Ernestine,
I m'a dit Aglaé
Quand c'est-y qu'on va s'marier ?
Profitons du printemps,
Profitons du bon temps,
Profitons d'nos vingt ans
Quand on s'ra vieux i s'ra pu temps
................
Probablement pas une Aglaé, mais c'est si loin...
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Apparemment si, une Aglaé, la chanteuse québécoise précisément.
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Je connaissais la version de Marcel Amont. Il y a aussi une version normande de cette chanson, qui appartiendrait donc plutôt à la tradition.André (G., R.) a écrit :Et je vous suis reconnaissant, Shadock90, de m'avoir permis, à la suite du lancement de ce fil et en rapport avec lui, de retrouver une chanson, Le Rapide-Blanc, qui m'avait fait découvrir le Québec au début des années soixante et dont le refrain me trotte dans la tête depuis bientôt cinquante ans :
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis qui rentrent,
Y a des hommes de rien qui rentrent, pis ça m'fait rien.
.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)