Quelqu'un, hier, a employé l'expression "c'est du linge blanc", là où j'aurais dit "c'est du beau linge".
Cette personne m'a déclaré que cette expression (que je n'ai trouvée nulle part en tant qu'expression figée) venait du temps où l'on ne se lavait pas mais où l'on changeait tout de même de chemise pour montrer qu'on avait les moyens, pendant que la chemise des pauvres, déjà de tissu bis à la base, s'encrassait de jour en jour.
Avez-vous déjà rencontré cet emploi ?
"linge blanc" = "beau linge" ?
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
"linge blanc" = "beau linge" ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Je me souviens de l'époque où l'on a commencé à faire des sous-vêtements et du linge de lit en couleur, ce qui faisait perdre tous sons sens au mois de janvier, mois du blanc, et du slogan "Maintenant votre blanc est en couleur !".
Cependant chaque ménagère avait son "blanc".
Cependant chaque ménagère avait son "blanc".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Je ne connais pas l'expression "c'est du linge blanc" pour "c'est du beau linge", mais dans le sens de ce que vous dites, Perkele, voici un savoureux dialogue :
Par ailleurs, l'Académie a longtemps conservé l'adverbe "blanchement" :
https://books.google.fr/books?id=fGouAA ... &q&f=falseM. Ch. Dupin. Le peuple a des bottes.
A droite. Des bottes ?...
M. Ch. Dupin. Oui, des bottes!
La droite. Des bottes!
M. Ch. Dupin. C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire. Dernièrement encore, je l'ai vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu. Un de mes fermiers venait, la larme à l'œil, me dire que son bail était trop cher, qu'il ne récoltait pas de quoi me payer... Il avait des bottes!...
(M. Ch. Dupin se rassied, pouffant de colère.)
M. Thiers. Ah bien ! excusez ! des bottes !... Il paraît, Messieurs, que le paysan a des bottes. L'ouvrier en a aussi. — Ces gens-là ne se refusent rien. Le dimanche, on ne peut plus les distinguer de leurs maîtres car ils ont même du linge blanc.
A droite. Du linge blanc...
M. Thiers. Oui, du linge blanc!
A droite. Du linge blanc ! Les ouvriers sont des aristos.
M. Thiers. C'est comme j'ai l’honneur de vous le dire. Hier encore j'ai vu un ouvrier qui avait du linge blanc. N'en mettons plus ! Alors, du moins, on pourra distinguer les maîtres...
(A droite.) N'en mettons plus, n'en mettons plus. Distinguons-nous.
M. Thiers. Non, Messieurs, on n'est pas si misérable, quand on a des bottes ! On n'a pas le droit de se plaindre si haut, quand on a du linge blanc!
Par ailleurs, l'Académie a longtemps conservé l'adverbe "blanchement" :
BLANCHEMENT. adv. D' une manière propre. Il ne se dit qu' en parlant Du linge de corps, et n' est guère usité que dans cette phrase familière, Tenir blanchement. Il faut tenir les enfants le plus blanchement qu' on peut, Il faut les changer souvent de linge.