Braqueurs présumés
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Braqueurs présumés
1 - La notion de présomption d'innocence a été souvent critiquée ici, parce que les médias l'évoquent même lorsque tout indique la culpabilité d'un délinquant. Je trouve toutefois qu'il vaut mieux être trop prudent en la matière.
Mais la cocasserie peut venir de l'oubli de ladite présomption d'innocence après qu'on l'a évoquée. Dans mon quotidien :
Ils sont soupçonnés d'avoir tenté de braquer une pharmacie. L'un d'eux était entré dans l'officine pendant que l'autre faisait le gué à l'entrée. Il avait alors braqué une arme de poing sur la pharmacienne, exigeant qu'elle lui remette la caisse...
2 - Il n'y a pas si longtemps « braquer » (faire un mouvement du bras) ne signifiait pas « attaquer quelqu'un ou quelque chose avec une arme » et n'avait pas la même sorte de COD. On braquait seulement une arme sur quelqu'un. L'expression « braquer une arme de poing... » n'est-elle pas, par ailleurs, proche du pléonasme ?
3 - Le verbe me fait penser à l'adjectif braque. Enfant j'entendais les adultes parler d'« un médecin un peu braque » : il me semble qu'il s'agissait du manque de douceur du praticien dans ses paroles et ses actes. Quelqu'un a-t-il le souvenir d'un tel emploi de ce qualificatif, dont l'acception normale est plutôt « imbécile » ? Peut-être pensait-on à tort à « se braquer » en lui donnant ce sens.
Mais la cocasserie peut venir de l'oubli de ladite présomption d'innocence après qu'on l'a évoquée. Dans mon quotidien :
Ils sont soupçonnés d'avoir tenté de braquer une pharmacie. L'un d'eux était entré dans l'officine pendant que l'autre faisait le gué à l'entrée. Il avait alors braqué une arme de poing sur la pharmacienne, exigeant qu'elle lui remette la caisse...
2 - Il n'y a pas si longtemps « braquer » (faire un mouvement du bras) ne signifiait pas « attaquer quelqu'un ou quelque chose avec une arme » et n'avait pas la même sorte de COD. On braquait seulement une arme sur quelqu'un. L'expression « braquer une arme de poing... » n'est-elle pas, par ailleurs, proche du pléonasme ?
3 - Le verbe me fait penser à l'adjectif braque. Enfant j'entendais les adultes parler d'« un médecin un peu braque » : il me semble qu'il s'agissait du manque de douceur du praticien dans ses paroles et ses actes. Quelqu'un a-t-il le souvenir d'un tel emploi de ce qualificatif, dont l'acception normale est plutôt « imbécile » ? Peut-être pensait-on à tort à « se braquer » en lui donnant ce sens.
- Jacques-André-Albert
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Je connaissais l'adjectif « braque » dans le sens d'un peu cinglé, d'un caractère difficile. Le TLFI en donne cette définition :
Subst. et adj., fam. [En parlant d'une pers., de son caractère, etc.] Écervelé, un peu fou, fantasque. Synon. pop. cinglé, timbré
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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C'est proche de ce que j'évoquais plus haut. Puis-je vous demander dans quel contexte vous verriez l'emploi du mot dans ce sens-là ?Jacques-André-Albert a écrit :Je connaissais l'adjectif « braque » dans le sens... d'un caractère difficile.
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- Yeva Agetuya
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"Braquer (une banque)" est de l'argot classique d'avant-guerre :
https://fr.wiktionary.org/wiki/braquer
https://fr.wiktionary.org/wiki/braquer
- Manni-Gédéon
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Re: Braqueurs présumés
J'ai aussi entendu braque dans ce sens, mais pas dans le sens d'imbécile.André (G., R.) a écrit :1 - 3 - Le verbe me fait penser à l'adjectif braque. Enfant j'entendais les adultes parler d'« un médecin un peu braque » : il me semble qu'il s'agissait du manque de douceur du praticien dans ses paroles et ses actes.
C'est peut-être un régionalisme.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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