Traditionnel
- Jacques-André-Albert
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Traditionnel
Je viens d'entendre dans un commentaire : « ce lézard risque de prendre la place d'autres lézards vivant traditionnellement ici ». Je suis très surpris de cette utilisation du mot, qui normalement est lié à une transmission de connaissances ou de savoir-faire.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Perkele
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Pour ma part, j'ai été surprise d'entendre parler de tradition pour des habitudes familiales datant de quelques années à peine.
Je me demandais si ce fait ne provenait pas de l'écoute de séries américaines. Une "tradition" dans ce pays jeune est peut-être simplement un fait qui se reproduit annuellement sans être forcément ancré dans des racines culturelles.
Je me demandais si ce fait ne provenait pas de l'écoute de séries américaines. Une "tradition" dans ce pays jeune est peut-être simplement un fait qui se reproduit annuellement sans être forcément ancré dans des racines culturelles.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Manni-Gédéon
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... normalement, habituellement, d'ordinaire, généralement ?André (G., R.) a écrit :Mon étonnement est inférieur au vôtre, il doit m'arriver d'employer l'adverbe en pareille circonstance. Mais je crains, ce faisant, de ne pas être assez rigoureux. Merci à vous.
Que dire ? Ce type de lézard risque d'en chasser d'autres vivant ici... depuis longtemps ? depuis toujours ?
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
Gandhi, La Jeune Inde
- Yeva Agetuya
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- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
L'espèce traditionnelle d'huître creuse a été décimée par une épizootie.
LIEN
Je ne vois pas par quoi remplacer "traditionnelle".
Le Littré ne voudrait même pas "classique" :
https://www.littre.org/definition/classique
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Je ne vois pas par quoi remplacer "traditionnelle".
Le Littré ne voudrait même pas "classique" :
https://www.littre.org/definition/classique
- Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
S'il faut entendre espèce traditionnelle, sans arrière pensée d'indication géographique (protégée ou non), voire d'appellation d'origine protégée (AOP), je dirais :l'espèce courante, habituelle (ou couramment ou habituellement cultivée) d'huître creuse…Yeva Agetuya a écrit :L'espèce traditionnelle d'huître creuse a été décimée par une épizootie.[...]
Je ne vois pas par quoi remplacer "traditionnelle".[...]
Dans le cas contraire, j'écrirais : l'espèce locale, régionale, voire endémique (considérant l'huître comme un organisme vivant), d'huître creuse.
On peut également penser qu'il s'agit de l'espèce qui, de longue date, est la plus courante sur les marchés.
— Parfaitement. Sur les marchés ou dans les élevages.
Comme les scientifiques, je dirai également «l'espèce autochtone» (par opposition à «l'espèce allochtone», «l'espèce exotique», voire «l'espèce allochtone invasive» dans certains cas), voire «l'espèce de souche».
Il faut ici tenir compte du fait que le manque de vocabulaire, la paresse, l'absence de goût pour la précision, le mot à la mode sont maladie endémique dans le petit milieu des journalistes.
Le mot «traditionnel» mis à toutes les sauces rend les plats journalistiques particulièrement indigestes.
— Pour clore cette furieuse, piteuse et probablement inconsolable année 2017, et proprement moribonde, j'ajouterai cette remarque amère et volontairement peu nuancée faite mainte fois: il semblerait que nombre de journalistes veuillent bénéficier du statut d'intellectuel tout en ne faisant pas fonctionner leur intelligence, comme un dénommé «sportif» qui ne ferait pas de sport.
Il n'y a rien à espérer dans un avenir proche, car les clés ont été remises et seront encore remises aux moins exigeants et aux plus soumis, qui tiennent la baraque; ce sera de plus en plus souvent le cas et ce sera de plus en plus visible.
Ils sont les plus forts parce qu'ils sont les plus nombreux.
Les gens exigeants que nous sommes sont mal entendus.
Nous aurions beau nous dire et nous répéter que notre combat pour la précision, la clarté, l'exactitude, la vérité de la langue parlée ou écrite n'est qu'un détail des maux, de la décivilisation qui nous accable, nous n'arriverions pas à nous en convaincre, aussi continuerions-nous à faire entendre notre voix dans ce sahel, ce demi-désert qui avance et qui veut tout recouvrir, hommes, choses, idées surtout.
S'agissant d'animaux ou de plantes, indigènes pourrait convenir. Pourquoi ne pas l'appliquer aux huitres, organismes vivants ?