«peu» substantif a-t-il un pluriel
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- Inscription : lun. 15 janv. 2018, 9:19
«peu» substantif a-t-il un pluriel
Bonjour et merci de m'accueillir parmi vous.
Je me heurte depuis hier à ce qui m'apparaît comme une difficulté insurmontable.
Je voulais écrire : «le peu de ma mémoire qui s'efface chaque jour ne m'émeut pas, c'est la somme de ces “peu” qui, avec le recul, me terrorise.»
Et voilà, tout est écrit, j'ai été incapable de trouver une forme plurielle pour le substantif «peu», pour m'en sortir j'ai eu recours à ce contournement : «ce petit rien quotidien qui s'efface de ma mémoire ne m'émeut pas, c'est la somme de ces riens qui, avec le recul, me terrorise.»
Voilà, pas de quoi rameuter le ban et l'arrière-ban, mais ça me turlupine, alors si quelqu'un(e) pouvait m'éclairer.
Merci par avance.
Je me heurte depuis hier à ce qui m'apparaît comme une difficulté insurmontable.
Je voulais écrire : «le peu de ma mémoire qui s'efface chaque jour ne m'émeut pas, c'est la somme de ces “peu” qui, avec le recul, me terrorise.»
Et voilà, tout est écrit, j'ai été incapable de trouver une forme plurielle pour le substantif «peu», pour m'en sortir j'ai eu recours à ce contournement : «ce petit rien quotidien qui s'efface de ma mémoire ne m'émeut pas, c'est la somme de ces riens qui, avec le recul, me terrorise.»
Voilà, pas de quoi rameuter le ban et l'arrière-ban, mais ça me turlupine, alors si quelqu'un(e) pouvait m'éclairer.
Merci par avance.
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Merci beaucoup pour votre réactivité.
Maintenant il va me falloir trouver une source «officielle» à fournir à mes amis étrangers, quant à leur expliquer …
J'ai consulté, en vain pour l'instant, ma vieille Grévisse et la toile.
Je déplore qu'il n'existe pas d'équivalent au site de la Real Academia Española :
Maintenant il va me falloir trouver une source «officielle» à fournir à mes amis étrangers, quant à leur expliquer …
J'ai consulté, en vain pour l'instant, ma vieille Grévisse et la toile.
Je déplore qu'il n'existe pas d'équivalent au site de la Real Academia Española :
Il faut voir les généralités sur le pluriel de certains noms "grammaticaux" toujours invariables. Voici deux exemples d'usage trouvés sur la Toile :
-Tous ces petits peu pourront nous raconter l'histoire...
-C'est ça, l'impact et les contribuables ne peuvent plus supporter ces petits "peu" qui s'ajoutent et qui sont finalement de grosses taxes pour chacun.
-Tous ces petits peu pourront nous raconter l'histoire...
-C'est ça, l'impact et les contribuables ne peuvent plus supporter ces petits "peu" qui s'ajoutent et qui sont finalement de grosses taxes pour chacun.
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Je ne connaissais pas cette expression.
Notre sujet se rapporte plus à la question des noms accidentels, qui est bien traitée chez Grevisse, le Bon Usage, §507 de la 12e édition, ou 520 de la 16e édition.
Voici deux petites références en ligne :
https://www.etudes-litteraires.com/foru ... ml#p216716
http://www.sophieviguiercorrectrice.com ... ntels.html
Notre sujet se rapporte plus à la question des noms accidentels, qui est bien traitée chez Grevisse, le Bon Usage, §507 de la 12e édition, ou 520 de la 16e édition.
Voici deux petites références en ligne :
https://www.etudes-litteraires.com/foru ... ml#p216716
http://www.sophieviguiercorrectrice.com ... ntels.html
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Illustrations très parlantes même si le cas de «peu» n'y est représenté que par «induction».
Il me semble comprendre dans la locution latine «singulare tantum» une notion de quantificateur («tantum») qui correspond bien au cas de «peu».
J'imagine un texte utilisant la substantivation de «tant», en lieu et place de «peu», pour, par exemple, énoncer les ingrédients d'une recette :
«mettez un tant de sourire, un autre de joie de vivre, encore un tant de bonhomie et la somme de ces “tant” vous donnera une idée de la brave femme qu'était ma grand-mère.»
Il me semble comprendre dans la locution latine «singulare tantum» une notion de quantificateur («tantum») qui correspond bien au cas de «peu».
J'imagine un texte utilisant la substantivation de «tant», en lieu et place de «peu», pour, par exemple, énoncer les ingrédients d'une recette :
«mettez un tant de sourire, un autre de joie de vivre, encore un tant de bonhomie et la somme de ces “tant” vous donnera une idée de la brave femme qu'était ma grand-mère.»
Malheureusement, là, ça ne fonctionne pas aussi bien, parce qu'on n'utilise pas "tant" de cette manière (avec article indéfini).Maljuna Kris a écrit : «mettez un tant de sourire, un autre de joie de vivre, encore un tant de bonhomie et la somme de ces “tant” vous donnera une idée de la brave femme qu'était ma grand-mère.»
- Jacques-André-Albert
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Je crois que tout adverbe français peut être précédé d'un article ou d'un autre déterminant lorsqu'on sous-entend « mot » entre lesdits adverbe et article :
Les « vraiment » qu'il emploie tout le temps m'énervent.
J'en ai assez de tes « non » incessants.
En pareil cas, il est peut-être préférable de dire que ces mots sont invariables au pluriel : j'éviterais d'affirmer qu'ils n'ont pas de pluriel, du fait des déterminants pluriels qui peuvent les accompagner.
Il me semble en outre que les dictionnaires fournissent généralement l'information nécessaire lorsque l'on souhaite savoir si un mot connu comme adverbe est utilisé par ailleurs comme un nom authentique. Dans le Robert en six volumes on lit :
PEU. adv. [...] — REM. Traditionnellement considéré comme « adverbe de quantité », peu a souvent aussi une valeur nominale.
Nulle part je ne vois que peu pourrait être un nom véritable.
À l'inverse, « arrière » fait l'objet de deux entrées dans le Larousse et le Robert.
Les « vraiment » qu'il emploie tout le temps m'énervent.
J'en ai assez de tes « non » incessants.
En pareil cas, il est peut-être préférable de dire que ces mots sont invariables au pluriel : j'éviterais d'affirmer qu'ils n'ont pas de pluriel, du fait des déterminants pluriels qui peuvent les accompagner.
Il me semble en outre que les dictionnaires fournissent généralement l'information nécessaire lorsque l'on souhaite savoir si un mot connu comme adverbe est utilisé par ailleurs comme un nom authentique. Dans le Robert en six volumes on lit :
PEU. adv. [...] — REM. Traditionnellement considéré comme « adverbe de quantité », peu a souvent aussi une valeur nominale.
Nulle part je ne vois que peu pourrait être un nom véritable.
À l'inverse, « arrière » fait l'objet de deux entrées dans le Larousse et le Robert.
Dernière modification par André (G., R.) le mar. 16 janv. 2018, 10:46, modifié 1 fois.
Oui, mais ce n'est pas sur le modèle de "un tant de...", c'est-à-dire où "tant" est suivi d'un complément. La syntaxe de "(un) tant soit peu" paraît très différente ; l'article indéfini ne me paraît pas qualifier "tant" mais l'ensemble "(tant soit) peu" qui n'est qu'une extension de "peu".Jacques-André-Albert a écrit :Il existe quand même la locution « un tant soit peu » qui convient bien en l'occurrence.
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- Jacques-André-Albert
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Rien et peu ont chacun une origine latine différente.
Rien est un singulier, puisqu'il vient de l'accusatif latin rem de res, la chose.
Peu est issu de pauci (= un petit nombre, quelques-uns), qui n'existe qu'au pluriel. Et si on réfléchit, on voit que peu est déjà un pluriel, même si en français il n'en a pas la forme : il représente, au moins à l'origine, plusieurs objets, idées ou êtres humains. De la petite quantité d'objets ou d'individus, on a étendu l'usage à une petite quantité de matière ou d'entité conceptuelle (un peu d'eau, un peu de sagesse) où on ne peut plus parler de pluriel. Mais à l'origine, en latin, le mot ne représente qu'une petite quantité d'objets, d'humains, de paroles, etc.).
Rien est un singulier, puisqu'il vient de l'accusatif latin rem de res, la chose.
Peu est issu de pauci (= un petit nombre, quelques-uns), qui n'existe qu'au pluriel. Et si on réfléchit, on voit que peu est déjà un pluriel, même si en français il n'en a pas la forme : il représente, au moins à l'origine, plusieurs objets, idées ou êtres humains. De la petite quantité d'objets ou d'individus, on a étendu l'usage à une petite quantité de matière ou d'entité conceptuelle (un peu d'eau, un peu de sagesse) où on ne peut plus parler de pluriel. Mais à l'origine, en latin, le mot ne représente qu'une petite quantité d'objets, d'humains, de paroles, etc.).
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)