Autres temps, autres mœurs

[Jacques-André-Albert]

Trouvé dans le dictionnaire de Littré, à l'article estamper :

Dans les colonies, estamper un nègre, le marquer avec un fer chaud pour reconnaître à qui il appartient.

[André (G., R.)]

Une pépite, d'un certain point de vue ! Elle donne à réfléchir sur l'évolution du sens des mots. Peut-être certains de ceux qui nous paraissent neutres aujourd'hui deviendront-ils pareillement insupportables. À vrai dire, « estamper » n'attire pas une particulière attention sur lui dans d'autres contextes, c'est son emploi avec le COD « un nègre » qui nous fait réagir.

Sa parenté est nette avec l'allemand stampfen, battre, fouler, tasser, damer, pilonner, comprimer, écraser (excusez du peu !).
Je sais, un peu grâce à ma femme adepte de créacollage (scrapbooking), que s'emploient aussi en anglais un nom et un verbe de cette famille, stamp, battement, empreinte, griffe, tampon, timbre-poste... (quand il s'agit du nom, évidemment) et : piétiner, imprimer, timbrer... pour le verbe, selon mon dictionnaire (Bon, stamp dans le sens timbre-poste m'est connu depuis un peu plus longtemps que le reste !).

[Claude]

L'expression venant tout de suite à l'esprit est l'estampe japonaise.

[André (G., R.)]

Oui. Plus jeune, je l'ai assez souvent employée avec sa connotation érotique ! Elle pourrait faire oublier les nombreux « cabinets des estampes » occidentaux.

[Claude]

Le cabinet des estampes, expression que j'ignorais, est plus généralement appelé le département d'arts graphiques (Wikipédia dixit).