Genre des noms étrangers importés en français
- Claude
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- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Genre des noms étrangers importés en français
Ce forum concerne la langue française et non l'art japonais. Vous trouverez sûrement un forum relatif à votre question.
Cordialement
J'ai supprimé le message de l'auteur du sujet mais je conserve la suite pour les autres télépapoteurs.
Par ailleurs je fais le nécessaire sur la présence des indésirables.
Cordialement
J'ai supprimé le message de l'auteur du sujet mais je conserve la suite pour les autres télépapoteurs.
Par ailleurs je fais le nécessaire sur la présence des indésirables.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
Genre des noms étrangers importés en français
On dira : j'ai commencé le senbu.
En effet, si la langue japonaise ne connaît pas l'article, on doit en ajouter un lorsque l'on emploie un mot japonais en français.
D'ailleurs, c'est un fait de langue assez amusant : comme il n'y a pas de genre en japonais, et que le français n'a pas de neutre, nous avons le privilège d'attribuer un genre aux mots japonais.
Pourrait-on réfléchir aux critères qui président à cette attribution ?
Est-ce le contenu visé par le mot (le signifié, pour parler barbaresque) ou bien le signifiant qui joue un rôle ?
Pour une geïsha, c'est assez évident. Le terme n'est d'ailleurs plus en italiques.
Mais pourquoi dit-on un kana (une syllabe japonaise) et un gyoza (ravioli japonais) ?
Pour ce dernier cas, c'est plus évident (un ravioli).
En fin de compte, il me semble que c'est surtout l'usage qui tranche...
Et puis, écrit-on un gyoza ou un gyoza ? Le ravioli — raviolo... — italien est plus courant par chez nous que sa variante nippone... et pourtant il n'a pas le droit aux italiques ! N'est-ce pas un comble ?
Liste de termes d'origine japonaise, pour nourrir la réflexion :
https://fr.wiktionary.org/wiki/Cat%C3%A ... n_japonais
En effet, si la langue japonaise ne connaît pas l'article, on doit en ajouter un lorsque l'on emploie un mot japonais en français.
D'ailleurs, c'est un fait de langue assez amusant : comme il n'y a pas de genre en japonais, et que le français n'a pas de neutre, nous avons le privilège d'attribuer un genre aux mots japonais.
Pourrait-on réfléchir aux critères qui président à cette attribution ?
Est-ce le contenu visé par le mot (le signifié, pour parler barbaresque) ou bien le signifiant qui joue un rôle ?
Pour une geïsha, c'est assez évident. Le terme n'est d'ailleurs plus en italiques.
Mais pourquoi dit-on un kana (une syllabe japonaise) et un gyoza (ravioli japonais) ?
Pour ce dernier cas, c'est plus évident (un ravioli).
En fin de compte, il me semble que c'est surtout l'usage qui tranche...
Et puis, écrit-on un gyoza ou un gyoza ? Le ravioli — raviolo... — italien est plus courant par chez nous que sa variante nippone... et pourtant il n'a pas le droit aux italiques ! N'est-ce pas un comble ?
Liste de termes d'origine japonaise, pour nourrir la réflexion :
https://fr.wiktionary.org/wiki/Cat%C3%A ... n_japonais
Dernière modification par Stéphane le mer. 19 août 2020, 18:15, modifié 8 fois.
Genre des noms étrangers importés en français
Il s'agit d'un nom étranger peu connu en français. L'usage est de le mettre en italique ou entre guillemets :
Le « senbu » ou le senbu. Inutile de mettre une majuscule.
Le « senbu » ou le senbu. Inutile de mettre une majuscule.
Genre des noms étrangers importés en français
En effet, pardon, je corrige.
Et pourquoi ne dirait-on pas la senbu ? C'est une danse, après tout...
Et pourquoi ne dirait-on pas la senbu ? C'est une danse, après tout...
- Claude
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Genre des noms étrangers importés en français
Je constate qu'il y a des spécialistes du japonais sur ce forum. ![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
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Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
- Claude
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Genre des noms étrangers importés en français
Je connais la samba mais pas la senbu.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
Genre des noms étrangers importés en français
Ha ha. Et la proximité est d'autant plus amusante qu'un « n » placé devant un « b » en japonais se prononce de façon labialisée, presque comme un « m ».
Spécialiste, nullement, mais modeste amateur, sans doute.
Spécialiste, nullement, mais modeste amateur, sans doute.
Genre des noms étrangers importés en français
On n'a pas jugé bon de dire "la rock" en français (ni de franciser en "la roche"), sous prétexte que c'était une danse !
![[grand sourire] :d](./images/smilies/icon_biggrin.gif)
En fait, les noms importés en français d'autres langues prennent souvent le masculin (jouant le rôle de neutre que nous n'avons pas) quand il n'y a pas une forte raison pour les faire féminins. C'est d'ailleurs pourquoi "covid" était considéré comme masculin avant que les Académiciens ne s'en émeuvent.
Genre des noms étrangers importés en français
Cher Leclerc,
Je concède que vous marquez un point. L'usage du masculin à valeur de neutre : c'est une évidence et cela explique le genre de la majorité des emprunts. Toutefois, je vais remettre une pièce dans la machine, car il me semble que votre suggestion n'épuise pas la question.
Mon interrogation vient du mot geta, désignant une sandale en bois. J'ai lu et entendu une geta, au féminin. Certes, le terme n'est pas dans le TLFI ni dans le dictionnaire de l'Académie, mais je suppose que s'il devait y entrer, l'académie trancherait en fonction de l'usage.
Or, je pense qu'on dit spontanément une geta en raison de la terminaison en -a. Idem pour un ou une tempura : l'usage hésite, semble-t-il... Faut-il rejeter avec force, et sans pitié, toute velléité de féminisation des tempura (tempuras ?) et des geta ?
Je crois bien que la tentation vient du fait que les mots (féminins) se terminant par -a en italien et en arabe sont féminins en français : une pizza, une pergola, la charia... (Cet élément vient compléter l'énoncé de la règle que vous proposez.)
Sans oublier la parka ! Et la chapka, la balalaïka, la datcha, la vodka (tout un programme)...
Mais aussi (sans qu'ils se terminent par -a) : la kalachnikov, l'agitprop, la glasnost...
Et que dire des trois exemples suivants, tirés de l'anglais ? Une star, une interview, la pop (pour répondre à votre rock !).
Vous me direz qu'il existe des équivalents de meilleure fréquentation : une vedette, un entretien... Et pour la pop ? La variété ? Il me semble que cela ne recouvre pas la même chose.
Et il n’empêche que star et interview sont entrés dans le langage courant. Ce sont certes les exceptions qui confirment la règle.
(Étoile et entrevue pourraient avoir contaminé, pour ainsi dire, « star » et « interview »).
Désolé pour ce message-fleuve. Mais enfin, je campe sur mon idée initiale : tout cela n'est pas si simple qu'il y paraît !! Je vous remercie pour cette occasion de réfléchir sur les surprenantes confluences des langues.
Je concède que vous marquez un point. L'usage du masculin à valeur de neutre : c'est une évidence et cela explique le genre de la majorité des emprunts. Toutefois, je vais remettre une pièce dans la machine, car il me semble que votre suggestion n'épuise pas la question.
Mon interrogation vient du mot geta, désignant une sandale en bois. J'ai lu et entendu une geta, au féminin. Certes, le terme n'est pas dans le TLFI ni dans le dictionnaire de l'Académie, mais je suppose que s'il devait y entrer, l'académie trancherait en fonction de l'usage.
Or, je pense qu'on dit spontanément une geta en raison de la terminaison en -a. Idem pour un ou une tempura : l'usage hésite, semble-t-il... Faut-il rejeter avec force, et sans pitié, toute velléité de féminisation des tempura (tempuras ?) et des geta ?
Je crois bien que la tentation vient du fait que les mots (féminins) se terminant par -a en italien et en arabe sont féminins en français : une pizza, une pergola, la charia... (Cet élément vient compléter l'énoncé de la règle que vous proposez.)
Sans oublier la parka ! Et la chapka, la balalaïka, la datcha, la vodka (tout un programme)...
Mais aussi (sans qu'ils se terminent par -a) : la kalachnikov, l'agitprop, la glasnost...
Et que dire des trois exemples suivants, tirés de l'anglais ? Une star, une interview, la pop (pour répondre à votre rock !).
Vous me direz qu'il existe des équivalents de meilleure fréquentation : une vedette, un entretien... Et pour la pop ? La variété ? Il me semble que cela ne recouvre pas la même chose.
Et il n’empêche que star et interview sont entrés dans le langage courant. Ce sont certes les exceptions qui confirment la règle.
(Étoile et entrevue pourraient avoir contaminé, pour ainsi dire, « star » et « interview »).
Désolé pour ce message-fleuve. Mais enfin, je campe sur mon idée initiale : tout cela n'est pas si simple qu'il y paraît !! Je vous remercie pour cette occasion de réfléchir sur les surprenantes confluences des langues.
- Yeva Agetuya
- Messages : 2538
- Inscription : lun. 22 juin 2015, 1:43
Genre des noms étrangers importés en français
C'est parce qu'on traduit inconsciemment : la mitraillette, l'agitation, la propagande, la transparence, l'étoile, l'entrevue, et la musique populaire.
Genre des noms étrangers importés en français
Certes, c'est ce que je suggérais également.
Je trouve malgré tout la diversité des cas intéressante.
Je vois au moins 6 cas de figure (pêle-mêle) :
1) Le masculin comme genre neutre (le rock)
2) La sémantique : le mot est intrinsèquement féminin (geïsha, ou autre ?)
3) Le genre du mot équivalent en français (star/étoile, glasnost/transparence)
4) Le genre du mot support de l'adjectif (la musique populaire pour la pop)
5) Le genre du mot dans la langue étrangère (pizza)
6) La terminaison du mot en -a qui influence vers le féminin alors que le mot est neutre ou masculin dans la langue concernée (parka, tempura)
Je trouve malgré tout la diversité des cas intéressante.
Je vois au moins 6 cas de figure (pêle-mêle) :
1) Le masculin comme genre neutre (le rock)
2) La sémantique : le mot est intrinsèquement féminin (geïsha, ou autre ?)
3) Le genre du mot équivalent en français (star/étoile, glasnost/transparence)
4) Le genre du mot support de l'adjectif (la musique populaire pour la pop)
5) Le genre du mot dans la langue étrangère (pizza)
6) La terminaison du mot en -a qui influence vers le féminin alors que le mot est neutre ou masculin dans la langue concernée (parka, tempura)
Genre des noms étrangers importés en français
Tout à fait d'accord.
Pour le cas 6, le féminin n'est pas encore unanime pour parka et tempura.
À noter qu'il y a parfois des divergences régionales de genre : les Québécois disent un vidéo quand les Français disent une vidéo.
Pour le cas 6, le féminin n'est pas encore unanime pour parka et tempura.
À noter qu'il y a parfois des divergences régionales de genre : les Québécois disent un vidéo quand les Français disent une vidéo.
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Bien vu, merci ! Je pense que nous sommes parvenus, au fil de nos échanges, à quelque chose d'assez satisfaisant.
J'opterai donc, en mon âme et conscience, pour le tempura au masculin !
J'opterai donc, en mon âme et conscience, pour le tempura au masculin !
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
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Pour ma part, ce qui me fait réagir c'est d'une part "la danse en éventail" ; cette formulation me fait penser à quelqu'un qui serait déguisé en éventail ou qui prendrait une position qui ressemble à cet accessoire. N'est-il pas préférable de dire "la danse de l'éventail" ?
D'autre part "commencer le sembu" me semble mal formulé Dirait-on, j'ai commencé la valse ? Ne serait-il pas mieux de dire "J'ai commencé à apprendre le sembu" ?
D'autre part "commencer le sembu" me semble mal formulé Dirait-on, j'ai commencé la valse ? Ne serait-il pas mieux de dire "J'ai commencé à apprendre le sembu" ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
- Messages : 12915
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
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Et moi je connais le sambo (самбо), mais ce n'est pas une danse.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.