Tee-shirt

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Monsieur Pogo
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Message par Monsieur Pogo »

Perkele a écrit :Eh bien la camisole dont parlaient mes grand-mères se portait par dessus la chemise...
Je sais, mais chez-nous, ce que l'on nomme familièrement une camisole se porte directement sur le corps sous la chemise, comme un sous-vêtement (p. ex. quand la température est fraîche).

Par exemple, nos flics portent souvent une camisole de coton sous la chemise de leur uniforme. Par contre, même si le vêtement est semblable, dorénavant c'est un T-shirt et non plus une camisole qu'ils enfilent pour se livrer à leurs activités sportives…

En fait, les boutiques de vêtements ici réservent maintenant l'appellation de camisoles aux sous-vêtements sans manche, que l'on porte directement sur le corps. Toutefois, ces sous-vêtements, qu'ils soient sans manche, à manches courtes ou longues, à l'encolure évasée ou non, ont conservé familièrement l'appellation de camisoles… Tandis que depuis plusieurs années, la camisole qui n'est pas un sous-vêtement, et dont on se vêtait l'été, est dorénavant désignée sous l'affreux vocable de T-shirt.

On avait déjà proposé «gaminet» pour franciser T-shirt, mais ce terme a échoué le test de l'usage… probablement en raison du fort discutable minet
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Monsieur Pogo a écrit :
Perkele a écrit :Eh bien la camisole dont parlaient mes grand-mères se portait par dessus la chemise...
Je sais, mais chez-nous, ce que l'on nomme familièrement une camisole se porte directement sur le corps sous la chemise, comme un sous-vêtement (p. ex. quand la température est fraîche).
Une de mes arrière-grand-mères, née à Paris en 1862, parlait aussi de camisole pour désigner le sous-vêtement qu'elle portait à même la peau.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Claude
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Message par Claude »

En Franche-Comté la camisole était la chemise de nuit, ancêtre du pyjama.
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Perkele
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Message par Perkele »

Mais comment va-t-on s'y retrouver ! :fou:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Perkele
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Message par Perkele »

Ma mère employait facilement le mot "maillot" pour tout ce qui était tricoté : le maillot de corps, le maillot de bain et le maillot (tout court) était un T-shirt.

Avez-vous remarqué que les coureurs cyclistes portent toujours un maillot ?

Nous avions aussi des tricots, mais en dehors du tricot de peau, il s'agissait de ce qu'on appelle un pull (autrefois prononcé "poule") et qu'on devrait appeler chandail.

Le "gilet" se boutonnait par devant.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

Nous avions également les « tricots », certainement parce que ce sont nos mères qui les tricotaient.
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Monsieur Pogo
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Message par Monsieur Pogo »

Perkele a écrit :Mais comment va-t-on s'y retrouver ! :fou:
Rassurez-vous, de la guenille à l'oripeau, grâce à l'appauvrissement du vocabulaire des nouvelles générations, nous allons tous facilement nous y retrouver : c'est ben simple, quand t'y fait frette, on met l'affaire qu'yé chaude et quand qui fait chaud on n'en met pas trop su'le dos. Voilà !
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Monsieur Pogo a écrit :
Perkele a écrit :Mais comment va-t-on s'y retrouver ! :fou:
Rassurez-vous, de la guenille à l'oripeau, grâce à l'appauvrissement du vocabulaire des nouvelles générations, nous allons tous facilement nous y retrouver : c'est ben simple, quand t'y fait frette, on met l'affaire qu'yé chaude et quand qui fait chaud on n'en met pas trop su'le dos. Voilà !
Vous m'étonnez et m'intéressez beaucoup !
Cela vient de ce que vous illustrez l'appauvrissement du vocabulaire par une phrase qui serait ressentie en France comme patoisante : elle me rappelle surtout, de ce fait, une période et des lieux pour lesquels ledit appauvrissement n'avait pas encore eu lieu. Je ne suis, de toute façon, pas certain de la pertinence de ce mot : les jeunes générations ignorent bien sûr bon nombre de vocables que connaissaient les précédentes au même âge, mais en connaissent à peu près autant, me semble-t-il, qu'ignoraient les vieilles générations dans leur jeunesse. Les changements profonds du mode de vie ne pouvaient pas ne pas provoquer une forte évolution du vocabulaire.
Par ailleurs, ces gens qui s'exprimaient oralement de manière patoisante avaient souvent un écrit satisfaisant, c'est particulièrement frappant à la lecture de lettres envoyées par les « poilus » à leurs familles : elles présentent, je crois, un niveau syntaxique moyen meilleur que celui d'aujourd'hui et l'on y a souvent le souci de produire des phrases simples, compréhensibles et grammaticalement correctes.

Bon, je suis bien conscient qu'une tournure québécoise comme « y fait frette » n'a pas la même connotation des deux côtés de l'Atlantique. Elle m'évoque ce que j'entendais et disais parfois, enfant, dans l'Ouest de la France, dans les années cinquante : « i' fé frouê », expression ressentie comme très patoisante dont je savais qu'elle correspondait au français standard « Il fait froid ».
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Monsieur Pogo
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Message par Monsieur Pogo »

André (G., R.) a écrit :
Monsieur Pogo a écrit :
Perkele a écrit :Mais comment va-t-on s'y retrouver ! :fou:
Rassurez-vous, de la guenille à l'oripeau, grâce à l'appauvrissement du vocabulaire des nouvelles générations, nous allons tous facilement nous y retrouver : c'est ben simple, quand t'y fait frette, on met l'affaire qu'yé chaude et quand qui fait chaud on n'en met pas trop su'le dos. Voilà !
Vous m'étonnez et m'intéressez beaucoup !
Cela vient de ce que vous illustrez l'appauvrissement du vocabulaire par une phrase qui serait ressentie en France comme patoisante : elle me rappelle surtout, de ce fait, une période et des lieux pour lesquels ledit appauvrissement n'avait pas encore eu lieu. Je ne suis, de toute façon, pas certain de la pertinence de ce mot : les jeunes générations ignorent bien sûr bon nombre de vocables que connaissaient les précédentes au même âge, mais en connaissent à peu près autant, me semble-t-il, qu'ignoraient les vieilles générations dans leur jeunesse. Les changements profonds du mode de vie ne pouvaient pas ne pas provoquer une forte évolution du vocabulaire.
Par ailleurs, ces gens qui s'exprimaient oralement de manière patoisante avaient souvent un écrit satisfaisant, c'est particulièrement frappant à la lecture de lettres envoyées par les « poilus » à leurs familles : elles présentent, je crois, un niveau syntaxique moyen meilleur que celui d'aujourd'hui et l'on y a souvent le souci de produire des phrases simples, compréhensibles et grammaticalement correctes.

Bon, je suis bien conscient qu'une tournure québécoise comme « y fait frette » n'a pas la même connotation des deux côtés de l'Atlantique. Elle m'évoque ce que j'entendais et disais parfois, enfant, dans l'Ouest de la France, dans les années cinquante : « i' fé frouê », expression ressentie comme très patoisante dont je savais qu'elle correspondait au français standard « Il fait froid ».
Des « y fait frette », je l'ai entendu dire par une vieille berrichonne, lorsque je séjournais aux abords de la Creuse dans la France profonde il y a une quarantaine d'années.

Pour le reste, ne vous méprenez pas : je ne déprécie pas la parlure des divers dialectes français, bien au contraire ! J'écrivais simplement que l'appauvrissement du vocabulaire entraîne une surabondance de périphrases et de circonlocutions ; à défaut de pouvoir désigner, on décrit…

Mais, ne croyez pas que je m'indigne ! Seulement le rédacteur doit considérer l'entendement du lectorat. Par exemple, nous ne nous en remettons plus au Panthéon grec ni aux locutions latines pour figurer des états d'esprit, parce qu'à notre époque on n'y entend plus rien.

De même, j'ai beau écrire que la ménagère serait bien avisée de pocher son poisson, si elle entend par là qu'il lui faudrait enserrer l'animal dans une poche…
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Claude
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Message par Claude »

Monsieur Pogo a écrit : [...]De même, j'ai beau écrire que la ménagère serait bien avisée de pocher son poisson, si elle entend par là qu'il lui faudrait enserrer l'animal dans une poche…
Elle sait déjà ce qu'est un œuf poché, alors par déduction... :wink:
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Monsieur Pogo a écrit :De même, j'ai beau écrire que la ménagère serait bien avisée de pocher son poisson, si elle entend par là qu'il lui faudrait enserrer l'animal dans une poche…
Cette erreur me paraît tout de même peu probable en Europe ! « Pocher » est donc susceptible d'être compris au Québec comme synonyme de « mettre dans une poche » ?
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Christophe
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Message par Christophe »

Dans le Sud-Ouest, ils utilisent aussi le mot "Poche". Dès que l'on entre dans un magasin, ils nous demandent si on veut une poche.
Quel ne fut pas surprise quand je suis arrivé ici il y a 4 ans, arrivant de ma Normandie, pour moi une poche était le compartiment d'un vêtement, d'un sac à main ou d'un sac à dos voire un livre mais de là à désigner tout type de sac en plastique, en tissu ou en papier :shock: :shock: :shock:
Mais par contre, je n'ai pas encore croisé une personne qui voudrait "pocher" en voulant mettre dans une poche, peut-être que cela viendra avec l'évolution du langage (je vais peut-être lancer l'idée la prochaine fois que j'irais faire du "magasinage" :wink: )
Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Christophe a écrit :Dans le Sud-Ouest, ils utilisent aussi le mot "Poche". Dès que l'on entre dans un magasin, ils nous demandent si on veut une poche.
En effet, l'Atlas du français de nos régions, déjà mentionné, en parle :
http://hpics.li/2c00607
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

En région nantaise, en effet, « poche » peut aussi avoir ce sens. L'an dernier, le sujet avait été plus ou moins abordé sur ce fil.
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Monsieur Pogo
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Message par Monsieur Pogo »

Claude a écrit :
Monsieur Pogo a écrit :[...]De même, j'ai beau écrire que la ménagère serait bien avisée de pocher son poisson, si elle entend par là qu'il lui faudrait enserrer l'animal dans une poche…
Elle sait déjà ce qu'est un œuf poché, alors par déduction... :wink:
On peut vider dans l'eau bouillante le contenu d'un œuf, sans connaître l'existence ou la signification du verbe «pocher» …

Par ailleurs, au Canada-français, sous un registre vulgaire le terme «poche» signifie scrotum.
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