« Déjeuner, dîner, souper »
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Comment ne pas penser à la prononciation suisse ?!
Je n'ai pas l'impression que se soit répandue la prononciation dénoncée naguère par Jacques. Dans l'Ouest, la prononciation de « déjeuner » ne me paraît touchée par aucune de ces deux particularités, à supposer que l'allongement de « jeu » en soit une !
Je n'ai pas l'impression que se soit répandue la prononciation dénoncée naguère par Jacques. Dans l'Ouest, la prononciation de « déjeuner » ne me paraît touchée par aucune de ces deux particularités, à supposer que l'allongement de « jeu » en soit une !
- Claude
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Il y a une ressemblance de prononciation entre les Francs-Comtois et les Suisses romands dont les cantons sont limitrophes.
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Ah, si je tenais l'auteur de ces lignes !Comment ne pas penser à la prononciation suisse ?!
Je n'ai pas l'impression que se soit répandue la prononciation dénoncée naguère par Jacques. Dans l'Ouest, la prononciation de « déjeuner » ne me paraît touchée par aucune de ces deux particularités, à supposer que l'allongement de « jeu » en soit une !
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Pourquoi voulez-vous subir une auto-flagellation ? ![[grand sourire] :d](./images/smilies/icon_biggrin.gif)
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
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C'est à la lettre S que l'on trouve Leopold von SACHER-MASOCH dans la partie Noms propres du Larousse, qui nomme bizarrement sa première partie Noms communs, comme si elle ne comportait que des substantifs. Bon, « masochisme » en est un !
Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Comme on vient de le voir dans un autre fil, Astérix chez les Belges illustre l'emploi légèrement différent que font les Belges :
https://www.cbbd.be/uploads/fichiers/ex ... presse.pdfDiner / déjeuner: En France, les trois repas de la journée sont le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, alors que chez les Belges, ce sont le déjeuner, le dîner et le souper.
Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Je passe mon temps à répéter à mes amis français qu'il n'y a pas de prononciation suisse.André (G., R.) a écrit : ↑sam. 01 févr. 2020, 8:19 Comment ne pas penser à la prononciation suisse ?!
Il y a des prononciations différentes selon les cantons, avec un passage insensible d'une prononciation à l'autre.
Ce que les Français pensent être l'accent suisse n'est, en général, que l'accent du canton de Vaud et de Lausanne en particulier.
L'accent fribourgeois, quoique différent, est relativement proche de l'accent vaudois.
À Genève, on utilise passablement d'accents circonflexes. Sur certaines voyelles et mots, il faudrait même superposer des accents circonflexes, malheureusement, la typographie ne le permet pas
![[grand sourire] :d](./images/smilies/icon_biggrin.gif)
L'accent valaisan est fortement typé, impossible de se tromper (c'est d'ailleurs la même chose pour le Haut-Valais, le suisse alémanique qui y est parlé est totalement incompréhensible pour les autres Suisses alémaniques et, a fortiori, pour les Allemands).
Les Neuchâtelois sont persuadés qu'ils parlent le français le plus pur de Suisse, il n'est pas interdit d'avoir un avis différent. Quoique mitoyen (à travers une montagne il est vrai), il n'y a pas vraiment de similitude avec la prononciation francs-comtoise.
Les Jurassiens bernois, c'est assez spécial, difficile à décrire, mais reconnaissable sans difficulté, avec, parfois, une inclusion de mots dérivés du suisse-alémanique et la prononciation qui va avec.
C'est la prononciation des Jurassiens du canton du Jura qui se rapproche le plus de la prononciation des Francs-Comtois, proximité géographique oblige.
Pour revenir au sujet, je pense que l'usage suisse, belge et québecois de déjeuner pour le repas du matin est le plus correct, on rompt le jeûne de la nuit ; dîner et souper suivent dans l'ordre.
Dernière modification par abgech le dim. 02 févr. 2020, 16:11, modifié 1 fois.
- Perkele
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Et l'on ne devrait parler de souper que lorsqu'il s'agit d'imbiber sa soupe (tranche de pain) de potage.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Merci, abgech. Vous êtes bien, entendu, mieux placé que qui que ce soit pour parler de la prononciation suisse. Toutefois, je me demande si, d'une certaine manière, vous n'êtes pas trop bien placé pour en parler.
Je m'explique.
Lorsque le Français de l'Ouest que je suis entend un Suisse francophone, il n'est pas, comme vous, en mesure de détecter le canton suisse romand d'où il vient. Or nous évoquions ici, ce matin, l'allongement de la syllabe jeu de « déjeuner » : l'un de mes neveux habite près de Lausanne, où sa compagne, de nationalité suisse, est née et a toujours vécu. Je puis vous assurer qu'elle ne peut pas dire dix mots sans que je sois frappé par ce que j'appelle, faute de mieux, l'accent suisse, qui concerne entre autres « déjeuner » et... « Lausanne », dont une syllabe, la première, est pareillement étirée. À mon oreille, les Suisses francophones ont cela en commun. La perception des parlers romands par les Français un peu éloignés de votre pays n'a évidemment pas grand-chose à voir avec celle que vous en avez, plus fine.
Mon fils, marié à une Américaine, vit aux États-Unis. Plus d'une fois, ma belle-fille m'a dit reconnaître l'État ou, pour le moins, la grande région d'origine d'un compatriote qu'elle entendait. J'en suis incapable, parce que mes connaissances en anglais sont faibles mais aussi parce que mon oreille n'est guère accoutumée qu'à différencier l'anglais américain et l'anglais de Grande-Bretagne, ce que j'ai l'impression d'assez bien réussir. Il se passe probablement, à mon oreille, un phénomène assez proche en ce qui concerne le français de France (pourtant si divers !) et le français de Suisse, dont vous avez une approche un peu comparable, à mes yeux, à celle qu'a ma bru de l'anglo-américain !
Je m'explique.
Lorsque le Français de l'Ouest que je suis entend un Suisse francophone, il n'est pas, comme vous, en mesure de détecter le canton suisse romand d'où il vient. Or nous évoquions ici, ce matin, l'allongement de la syllabe jeu de « déjeuner » : l'un de mes neveux habite près de Lausanne, où sa compagne, de nationalité suisse, est née et a toujours vécu. Je puis vous assurer qu'elle ne peut pas dire dix mots sans que je sois frappé par ce que j'appelle, faute de mieux, l'accent suisse, qui concerne entre autres « déjeuner » et... « Lausanne », dont une syllabe, la première, est pareillement étirée. À mon oreille, les Suisses francophones ont cela en commun. La perception des parlers romands par les Français un peu éloignés de votre pays n'a évidemment pas grand-chose à voir avec celle que vous en avez, plus fine.
Mon fils, marié à une Américaine, vit aux États-Unis. Plus d'une fois, ma belle-fille m'a dit reconnaître l'État ou, pour le moins, la grande région d'origine d'un compatriote qu'elle entendait. J'en suis incapable, parce que mes connaissances en anglais sont faibles mais aussi parce que mon oreille n'est guère accoutumée qu'à différencier l'anglais américain et l'anglais de Grande-Bretagne, ce que j'ai l'impression d'assez bien réussir. Il se passe probablement, à mon oreille, un phénomène assez proche en ce qui concerne le français de France (pourtant si divers !) et le français de Suisse, dont vous avez une approche un peu comparable, à mes yeux, à celle qu'a ma bru de l'anglo-américain !
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Je n'étais pas assez restrictif.
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Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Cet usage est en tout cas plus conforme à l'étymologie des trois mots.
Mais les francophones de France sont très majoritaires. Et l'on ne peut sans doute attribuer au seul hasard ou à la seule négligence l'évolution qui s'est produite dans l'Hexagone. Elle est peut-être due aussi à l'abandon du petit-déjeuner par d'aucuns, ce qui redonne une certaine légitimité à l'emploi de « déjeuner » pour le repas de midi ; et à la soupe de moins en moins présente sur la table du repas du soir jusqu'à ces dernières années.
Vous avez probablement écrit intentionnellement « le jeun ». Cela se dit-il en Suisse ? Je ne connais « jeun » que dans l'expression « à jeun », c'est « rompre le jeûne » qui me serait venu naturellement.
Découverte pour moi. Merci, Perkele.
Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Les choses sont peut-être plus compliquées que ce que l'on pense de prime abord. La géographie et l'histoire jouent certainement un rôle.
Entre le canton de Neuchâtel et Pontarlier ou Morteau, il y a une chaîne de montagne assez rude : le premier plissement du Jura. Cela constitue une barrière naturelle qui a freiné les échanges. Et l'histoire a encore ralenti ces échanges, alors que les Francs-comtois étaient français depuis des centaines d'années, le canton de Neuchâtel était, pendant longtemps, une principauté prussienne. Il a eu d'ailleurs la particularité d'être, pendant une trentaine d'années, à la fois une principauté prussienne et un canton suisse, cette particularité a d'ailleurs failli être la cause d'une guerre entre la Prusse et la Suisse, c'est Napoléon III qui, en tant que médiateur, a calmé les choses.
Rien de tel entre le canton du Jura et Montbéliard, Belfort, sans parler de Delle. Aucune frontière naturelle importante, alors les échanges sont sans doute bien plus nombreux.
En revanche, la même barrière jurassienne existe entre le canton du Jura et le Jura bernois (partie francophone du canton de Berne), s'y ajoute une différence de religion et une différence économique. Cela explique que les Jurassiens du nord, il y a une quarantaine d'années, ont, après moult péripéties, quitté le canton de Berne pour créer leur propre canton.
Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Vos remarques me paraissent tout à fait pertinentes.André (G., R.) a écrit : ↑sam. 01 févr. 2020, 18:59 ... Or nous évoquions ici, ce matin, l'allongement de la syllabe jeu de « déjeuner » : l'un de mes neveux habite près de Lausanne, où sa compagne, de nationalité suisse, est née et a toujours vécu. Je puis vous assurer qu'elle ne peut pas dire dix mots sans que je sois frappé par ce que j'appelle, faute de mieux, l'accent suisse, qui concerne entre autres « déjeuner » et... « Lausanne », ...
Un Genevois prononce "Lozane" et déjeuner, avec deux accents circonflexes, au minimum, surmontant le "eu". C'est assez différent de la prononciation vaudoise.
Il y a même plusieurs accents entre différentes parties du canton de Genève (282 km2). Par exemple le parler de Saint-Gervais, le quartier qui vit naître J.J. Rousseau.
En plus des accents différents, il y a aussi des mots différents.
Mais je dois dire que ces choses se perdent, malheureusement à mon avis, l'ennui naît de l'uniformité.
Je passe plusieurs mois par année dans le sud de la France, et je déplore la disparition de l'accent provençal, pourtant plein de charme. Mais peut-être que je tombe dans le travers que certains Provençaux reproche à Pagnol : montrer une Provence folklorique.
Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Ah, le centralisme à la française !André (G., R.) a écrit : ↑dim. 02 févr. 2020, 7:50 Cet usage est en tout cas plus conforme à l'étymologie des trois mots.
Mais les francophones de France sont très majoritaires.
Et l'on ne peut sans doute attribuer au seul hasard ou à la seule négligence l'évolution qui s'est produite dans l'Hexagone. Elle est peut-être due aussi à l'abandon du petit-déjeuner par d'aucuns, ce qui redonne une certaine légitimité à l'emploi de « déjeuner » pour le repas de midi ; et à la soupe de moins en moins présente sur la table du repas du soir jusqu'à ces dernières années.
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Il y a bien longtemps, je parlais avec un Haut-Savoyard qui évoquait son enfance, cela nous ramène il y a au moins septante ans. Il me disait qu'alors, en Haute-Savoie, le déjeuner était le repas du matin, copieux d'ailleurs, dîner celui de midi et souper celui du soir. Tout comme ils utilisaient septante et nonante. Il concluait par ces mots : "déjeuner pour le matin, soixante-dix, ... c'est les Parisiens qui nous l'ont imposé en interdisant ces mots à l'école".
J'aimerais bien laisser croire que c'est intentionnel, mais, pour être honnête, il ne s'agit, ni plus, ni moins, que d'une faute (corrigée maintenant) de ma part.André (G., R.) a écrit : ↑dim. 02 févr. 2020, 7:50 Vous avez probablement écrit intentionnellement « le jeun ». Cela se dit-il en Suisse ? Je ne connais « jeun » que dans l'expression « à jeun », c'est « rompre le jeûne » qui me serait venu naturellement.
Bon, cela me donne l'occasion de reparler de l'accent genevois. En disant "un groupe de jeunes", un Genevois est dans l'obligation de mettre au moins deux accents circonflexe surplombant, en même temps, les deux lettres eu de jeune.
Re: « Déjeuner, dîner, souper »
Déj'ner ? Je l'entends sans cesse, dans des milieux, il me semble, parisiens (je peux me tromper à ce sujet).André (G., R.) a écrit : ↑sam. 01 févr. 2020, 8:19 Je n'ai pas l'impression que se soit répandue la prononciation dénoncée naguère par Jacques.
Peut-être un inconscient souci de ne pas paraître genevois. Un instinct fiscal de survie ?