subjonctif

[JLuc]

... mon prof de français préféré m'a appris qu'un superlatif ou une expression équivalente à un subjectif devait être suivi d'un subjectif. En tout cas c'est comme ça qu'on parle.

Je ne comprends pas. Pourriez vous donner un exemple s'il-vous-plait ou développer ou les deux?
Merci

[Yeva Agetuya]

C'est la pus belle fille que je connaisse.

[Hippocampe]

... mon prof de français préféré m'a appris qu'un superlatif ou une expression équivalente à un superlatif devait être suivi d'un subjectif. En tout cas c'est comme ça qu'on parle.

Je ne comprends pas. Pourriez vous donner un exemple s'il-vous-plait ou développer ou les deux?
Merci

Salut JLuc,

C'est une belle fille que je connais.
C'est la plus belle fille que je connaisse.

C'est un bon gâteau que j'ai mangé.
C'est le meilleur gâteau que j'aie mangé.

C'est un bon choix que tu peux faire.
C'est le meilleur choix que tu puisses faire.

C'est une grande distance que tu as parcourue.
C'est la plus grande distance que tu aies parcourue.

Voilà pour les exemples, ça te parle ?

Pour la théorie je ne suis pas très bon. Jehan était très fort pour ce genre d'explication. Je m'en remets au ChatGPT :

En français, le subjonctif est souvent utilisé après un superlatif ou une expression qui exprime une idée de subjectivité, de doute, ou de jugement personnel. Voici une explication détaillée du cas spécifique du subjonctif après un superlatif :
1. Principe général

Le subjonctif est utilisé après un superlatif lorsque l’idée exprimée introduit une opinion, un doute, ou une subjectivité. Cela se produit car la phrase contient une nuance d’incertitude ou de sentiment personnel.

Exemples :

C'est la meilleure solution que je puisse imaginer.
(Le verbe "puisse" est au subjonctif car on exprime une opinion personnelle sur la solution.)
C’est l’homme le plus intelligent que je connaisse.
(Ici, "que je connaisse" implique une subjectivité ou une appréciation personnelle.)

2. Pas de subjonctif : fait objectif

Si le superlatif est suivi d'une clause indiquant un fait établi ou objectif, l’indicatif est utilisé.

Exemple :

C’est la plus grande ville que je vois sur la carte.
(Ici, "que je vois" est à l’indicatif car il s’agit d’une observation factuelle.)

3. Cas fréquents

Le subjonctif apparaît notamment après des expressions comme :

"le seul" : C’est le seul livre que j’aie lu cette année.
"le premier" : C’est le premier film qui me touche autant.
"le dernier" : C’est le dernier examen que je puisse passer.

4. Nuances sémantiques

L'usage du subjonctif dépend aussi du contexte et de la nuance que l'on veut exprimer :

Si l’on veut insister sur un jugement ou une subjectivité, on utilise le subjonctif.
Si on décrit une réalité plus neutre ou vérifiée, on préfère l’indicatif.

5. En résumé : indicatif ou subjonctif ?
Superlatif Subjonctif Indicatif
C’est la meilleure idée que j’aie entendue. Subjectivité (opinion, incertitude)
C’est le plus beau tableau que j’aie vu. Jugement personnel
C’est le plus grand arbre que je vois d’ici. Observation factuelle (vérité objective)

Le choix dépend donc du degré de subjectivité ou de certitude impliqué dans la phrase.

[JLuc]

C'est une belle fille que je connais.
C'est la plus belle fille que je connaisse.
...
Voilà pour les exemples, ça te parle ?

Je comprends mieux, merci beaucoup.
J'ai lu jusqu'au mot ChatGPT. Après ça m'intéresse moins.

[Hippocampe]

J'ai lu jusqu'au mot ChatGPT. Après ça m'intéresse moins.

Tu as bien tort.

[JLuc]

J'ai lu jusqu'au mot ChatGPT. Après ça m'intéresse moins.

Tu as bien tort.

J'ai parcouru et je découvre que...

Le subjonctif apparaît notamment après des expressions avec "le seul", "le premier" et "le dernier"
...alors que j'utilisais l'indicatif.
Et je faisais le contraire avec l'utilisation de : "après que" (je ne retrouve plus le fil".

Il me semble que pour le reste je suis bon.

[Bernard_M]

Le subjonctif apparaît notamment après des expressions comme : "le seul" : C’est le seul livre que j’aie lu cette année.

Pour moi c'est une faute et un mauvais exemple.
Sans plus de précision, c'est ici un constat, un fait indiscutable, ce qu'atteste le "c'est", ipso facto je choisis l'indicatif : C’est le seul livre que j’ai lu cette année / C’est le seul livre que nous avons lu cette année.

Ce n'est pas l'emploi de "le seul" qui appelle l'usage du subjonctif, mais l'idée que l'on sous-entend :
Il se peut que (ou je doute que) ce soit le seul livre que j'aie lu cette année / Il se peut que (ou je doute que) ce soit le seul livre que nous ayons lu cette année.

[Leclerc92]

Le subjonctif apparaît notamment après des expressions comme : "le seul" : C’est le seul livre que j’aie lu cette année.

Pour moi c'est une faute et un mauvais exemple.

Vous y allez fort ! Non, pour moi et pour l'Académie, ce n'est pas une faute, mais l'usage le plus constant. Toutefois, l'indicatif est aussi possible.

On écrira donc fréquemment, bien que l’indicatif ne soit pas impossible : Voici le meilleur vin que l’on puisse trouver dans la région, C’est l’unique personne, le seul qui ait accepté.

https://www.dictionnaire-academie.fr/article/QDL083

On a beaucoup ergoté pour trouver de subtiles distinctions d'emploi du subjonctif et de l'indicatif dans ce genre de phrase, par exemple ici. Mais en pratique, l'emploi du subjonctif avec "le seul" s'est généralisé pendant longtemps sans emporter avec lui de réelle distinction et il me semble impossible de faire marche arrière aujourd'hui.

[Bernard_M]

Je cite l'Académie : "C’est l’unique personne, le seul qui ait accepté " et un peu plus loin : "L’indicatif est également de rigueur lorsque la phrase relève de la pure constatation : Ce soir, c’est le meilleur qui a gagné".
J'en déduis que pour les académiciens "C’est l’unique personne, le seul qui ait accepté " n'est pas une pure constatation.

Quelque chose, que je pensais logique, m'échappe et sans doute ne suis-je pas le seul…

[Yeva Agetuya]

C’est l’unique personne, le seul qui ait accepté.

Est-ce que cette proposition relève de l'incertitude ?

[Leclerc92]

Je cite l'Académie : "C’est l’unique personne, le seul qui ait accepté " et un peu plus loin : "L’indicatif est également de rigueur lorsque la phrase relève de la pure constatation : Ce soir, c’est le meilleur qui a gagné".
J'en déduis que pour les académiciens "C’est l’unique personne, le seul qui ait accepté " n'est pas une pure constatation.

Quelque chose, que je pensais logique, m'échappe et sans doute ne suis-je pas le seul…

D'abord les Académiciens sont de piètres grammairiens. Mais après tout, ce n'est pas leur boulot. Ils sont, depuis le début, de simples greffiers de l'usage (si possible, du "bon" usage !). Et l'usage, ils le connaissent à peu près : on dit le plus souvent "c'est le seul qui ait accepté", voilà l'usage depuis au moins deux siècles. Après, dans le passage plus loin, ils tentent maladroitement d'établir une règle logique pour distinguer s'il convient de mettre l'indicatif ou le subjonctif. Et là, malheureusement, ils prennent leur désirs pour des réalités : la langue française n'aime pas se laisser mettre dans de petites boîtes bien étiquetées. Eh oui, théoriquement, on devrait utiliser tel ou tel mode. Mais la langue en a décidé autrement.
L'Académie pourrait décider (sans d'ailleurs de grandes chances d'être suivie, mais passons) : "nous déclarons que désormais, seul l'indicatif sera toléré dans une phrase de ce type, car c'est ce qu'une logique bien carrée exige". Mais avec sagesse, elle ne l'a pas fait. La langue française pourra continuer à être pleine de finasseries, d'illogismes, d'irrégularités et c'est un peu ce qui fait son charme.

[Hippocampe]

Et je faisais le contraire avec l'utilisation de : "après que" (je ne retrouve plus le fil".

Mettre le subjonctif après "après que" est une faute très courante.Je crois même qu'une large majorité des gens la font.

[JLuc]

Et je faisais le contraire avec l'utilisation de : "après que" (je ne retrouve plus le fil".

Mettre le subjonctif après "après que" est une faute très courante.Je crois même qu'une large majorité des gens la font.

J'apprends beaucoup de chose d'avoir rejoint ce "lieu de discussion consacré à la langue française" notamment pour cette règle.
Il y a eu un échange là-dessus mais je ne l'ai pas retrouvé.

[Yeva Agetuya]

Mettre le subjonctif après "après que" est une faute très courante.Je crois même qu'une large majorité des gens la font.

Cela est sans doute dû à la présence de "que" : Je ne pense pas que tu le saches.

[Leclerc92]

C'est surtout dû à l'influence du pendant de l'expression, à savoir "avant que", qui utilise le subjonctif pour de bonnes raisons.