Erreurs sémantiques

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Invité

Erreurs sémantiques

Message par Invité »

Quest-ce qui ne va pas dans cette phrase?

Arrivés a la fin de la conférence sur les changements climatiques, lurgence de la situation nous saisit.

Merci
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Jacques
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Message par Jacques »

Ce qui ne va pas ce n'est pas la sémantique mais le style ; il y a faute de construction, solécisme. Le participe passé arrivés, en début de phrase, appelle un nom ou un pronom spécifiant qui est arrivé ; par exemple : arrivés à la fin de la conférence... nous fûmes saisis par l'urgence...
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

La construction suivante, bien que moins conventionnelle que celle proposée par Jacques, me paraît acceptable "Arrivé la fin de la conférence, l'urgence de la situation nous saisit..." ?

"Arrivés" avec le "s" indique, sans doute possible, que le participe passé se rapporte à des personnes, dont on ne sait, au demeurant, si elles ont assisté à toute ou partie de ladite conférence.
"Arrivé" sans "s", dérivé du participe passé du verbe arriver, employé comme préposition, peut être compris dans le sens "la conférence étant sur le point de se terminer", "la conférence venant de se terminer" ou simplement "à la fin de la conférence". "Arrivé" est alors invariable.

J'ai en mémoire la dictée des Amériques de 2001. Dans le texte de Gilles Vigneault figurait la phrase suivante : [...]C'est ainsi qu'arrivés au premier coteau, c'est à dire passé nos groseilliers favoris nous amorçâmes résolument la cueillaison promise[ ...].
Cette phrase résume bien les deux acceptions possibles.
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Jacques
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Message par Jacques »

Vos exemples sont très subtils. Je suppose que arrivé sans S se comprend comme « quand on fut arrivé » (on pronom indéfini bien sûr et pas on mis pour nous, objet d'une précédente réflexion).
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Claude
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Message par Claude »

C'est peut-être comparable à vu la situation... ou étant donné...
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Jacques
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Message par Jacques »

J'ai été surpris surpris par passé nos groseilliers, car cette forme s'emploie habituellement pour des notions de temps : passé quinze heures, passé trois jours. Mais Bordas confirme avec cet exemple : passé la barrière de l'octroi.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Concernant la dictée des Amériques, voici ce que mentionnait la correction de celle-ci :
Début de citation
Passé : il s'agit ici de la préposition qui a le sens d'"après"; le mot est donc invariable. Ce mot passé, qui est à l'origine le participe passé de passer (!), est une préposition qui nous vient d'un lointain passé : le XVe siècle !
Fin de citation

Et voici ce que me dit Gaston Cayrou dans sa Grammaire Française:
Début de citation
301. La forme des prépositions.— Les prépositions se présentent sous la forme :
1° Soit de simples mots :
à, de; dans, en, chez, hors; sur, sous;
vers, envers; devant, derrière; contre, pour; entre, parmi;
avant, après, passé; pendant, durant; depuis, dès; jusque;
avec, sans; par, moyennant; vu, attendu;
sauf, excepté, hormis; outre; selon; suivant, malgré

N. B. — 1° A ces prépositions d'usage courant, il convient d'ajouter :
a. ès(c'est-à-dire en les) […]
b. fors (c'est-à-dire hors, du latin foris), […]
c. lès (c'est-à-dire à côté de, du latin latus)
2° Les prépositions tirées de participes ou d'adjectifs sont, comme telles, toujours invariables :
Vu l'urgence, télégraphiez-moi (c.-à-d. en raison de)
Tout a été volé, sauf les livres (c.-à-d. à l'exception de).
3° Les mots voici et voilà, souvent considérés comme des prépositions, sont en réalité des adverbes démonstratifs de lieu […]

2° Soit de groupes de mots, appelés locutions prépositives:
à travers, d'après, d'avec, de par, d'entre,[…]

Fin de citation

Pour revenir à la question qui nous intéresse, j'entends arrivé dans le sens où l'entend Claude. C'est-à-dire "la conférence arrivant à sa fin"
Dussé-je le comprendre comme vous le pensez, Jacques, j'aurais alors écrit : Arrivés à la fin de la conférence, nous … Comme vous en avez fait la remarque dans votre message de 7h41
Certains pourraient me rétorquer qu'arrivé ne fait pas partie de ma liste grammaticale. Certes, mais peut-être celle-ci a-t-elle été actualisée depuis sa parution.
Ils me diront également que vu, attendu et passé peuvent être pris comme noms communs. Bien sûr, mais le Petit Robert me dit qu'attendus, pris comme substantif, ne s'emploie qu'au pluriel et qu'au singulier et en droit c'est une préposition qui a le même sens que vu.
Aussi rapprochant arrivé de vu, attendu, passé, et bien que ce participe passé n'appartienne pas à la liste des prépositions, je ne pense pas commettre une faute contre l'esprit du grammairien.

Pour Valérie, je pense que la solution la plus sage est celle préconisée par le message matinal de Jacques. 8)
Dernière modification par Bernard_M le mer. 11 févr. 2009, 14:20, modifié 1 fois.
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Jacques
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Message par Jacques »

Ce qui change tout avec arrivé, c'est la préposition à. Si on la supprime, on peut envisager, peut-être, la même forme qu'avec passé ; mais si on la garde, le sens est celui que j'ai donné : quand nous fûmes arrivés.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Denis Normand

Message par Denis Normand »

Mon choix de phrase aurait supprimé ce fil en entier. J'aurais écrit: "À la fin de la..."
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Claude
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Message par Claude »

Ah oui ! Eh bien alors on peut dire aussi Au terme de la...
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